Portraits de polytechniciens Xtraordinaires #48

« Il ne suffit pas d’entrer à l’X pour sortir de l’ordinaire »

Voici, de Jean-Baptiste Bouzige (X 00) à David Suissa (X 98), mes portraits de polytechniciens Xtraordinaires et, de Olivier Andriès (X 81) à Benjamin Revcolevschi (X 94), mes petits potins du mois écoulé.

*** PETITS PORTRAITS ***

  • Jean-Baptiste Bouzige (X 00), ekimétriste
Jean-Baptiste Bouzige

Entré à l’X en 2000, Jean-Baptiste complète sa formation avec un master à l’Ecole des mines. Après 1 an chez Eurostar et 2 ans chez DDB, il fonde en 2006 la start-up Ekimetrics, dont il est aujourd’hui pdg, avec un quarteron de camarades : François Poitrine (X 00) qui s’occupe notamment de l’innovation, Paul Seguineau (X 02), qui s’occupe de l’activité en France, et Emmanuel de Béjarry (X 01), parti depuis lors pour devenir boulanger (sic). Chercheur à l’Oréal à l’époque, Quentin Michard (X 00) complète l’équipe en 2008 pour s’occuper du développement international. Ekimetrics croit rapidement, lève 24 M€ en 2020 avec l’aide de Tikehau et de la BPI et est aujourd’hui leader français de l’IA pour le business, avec plusieurs centaines de clients dont des pointures comme Auchan, Club Med, Nestlé, l’Oréal ou Renault. Et parce qu’il le vaut bien, Ekimetrics n’hésite pas à sortir de l’hexagone : il a des bureaux dans le monde entier : Hong Kong, Londres, New York, Shanghai… Mais Ekimetrics applique l’IA également au sociétal : il est prestataire technique du projet SPINOZA, premier outil d’intelligence artificielle open source conçu en 2023 par Reporters sans frontières et l’Alliance pour la presse d’information générale. Il est membre de la promotion des 120 scale-ups françaises sélectionnées par la French Tech en 2024. Et Eric Labaye (X 80), ancien président de l’X, vient d’en être nommé président (non exécutif) du conseil de surveillance. Pour plus de détail sur les origines et les ambitions d’Ekimetrics, voir l’article de Hervé Kabla (X 84) dans la Jaune et la Rouge de novembre 21.

  • Anne Limoges (X 07), architecte,

Entrée à l’X en 2007, Anne poursuit sa formation à l’Ecole des télécom (2012) et entre au ministère de la Justice comme architecte technique, devient en 2016 chef de projet à l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information), qu’elle quitte en 2020 pour entrer au Pôle gouvernance de l’OSIIC (Opérateur des systèmes d’information interministériels classifiés) comme architecte technique, avec la lourde responsabilité d’assurer la protection des communications de l’Elysée et de Matignon, avec des procédures secrètes baptisées Isis, Osiris et Horus. Mais Anne n’y reste que 3 ans et retourne à l’ANSSI en 2023.  A-t-elle été limogée de l’OSIIC suite à l’intrusion d’un Jeffrey Goldberg dans un Signalgate à la française ou à la découverte de ses codes secrets par un nouveau Champollion ?

Inscrite sur ma liste de diffusion comme tous les camarades dont je fais le portrait, Anne s’en est, contrairement à Antoine Compagnon (voir plus bas) désinscrite aussi sec, et m’a même menacé de poursuites pour violation du RGPD et même pour diffamation ! Sans aller jusqu’à déposer une plainte pour « coercition » comme un de mes amis me le suggérait, j’ai donc décidé, exceptionnellement, de ne pas soumettre mon projet de portrait à l’intéressée (?) et de garder pour moi les éloges que je voulais faire de ses grandes capacités mathématiques. Je ne saurai donc pas ce que signifie la phrase « This is ozgurluk » qui apparait lorsque l’on cherche à se connecter sur les sites de x-monument, arsarago ou amusix sur polytechnique.org, où elle a été longtemps bénévole, et vous ne saurez pas qu’elle a été une des gloires de la France aux mondiaux de sudokus et jeux de grille…

  • Nicolas Millot (X 14), héroïque
Nicolas Millot (c) BFM TV

Nicolas entre à l’X en 2014 et en sort dans la banque. Après quelques années à se former aux fusions-acquisitions chez Lazard, Rothschild et JP Morgan, il fonde en 2021 avec un ami la start-up Hero, plateforme de trésorerie tout-en-un. Son idée est, tenez-vous bien, de combler le déficit de financement des PME en France puis à l’étranger Italie et Espagne pour commencer). Hero vient de lever à cet effet 50 M€ de Sienna Investment Managers. Faisant des opérations bancaires (compte rémunéré, carte de paiement, crédits à court terme…), Héro avait besoin de l’agrément officiel de l’ACPR, qu’il vient d’obtenir (2024). Son originalité fait qu’elle fait partie de la sélection « 100 start-ups où investir » de Challenges (2025). Je sais bien que l’Etat n’est pas une entreprise mais j’aimerais bien que Hero s’intéresse aussi un jour aux finances publiques. Il est toutefois à craindre que l’Etat, qui est quasiment en faillite, comme le disait déjà Fillon en 2012, ne passe pas la barrière du credit scoring de Hero !

  • Antoine Moissenot (X 14), neuralogue
Antoine Moissenot

Né en 1995 de parents cadres, Antoine entre à l’X en 2014 après une prépa à Stanislas. Il complète sa formation avec une 4ème année à l’Ecole des Ponts. Après 3 ans chez Stim comme consultant en stratégie, il fonde Atexo Academy, organisme de formation spécialisé dans les marchés publics. Peu après, en 2024, il fonde avec un ami Neuralk, une start-up Deeptech qui se présente comme le pionnier français des modèles d’IA pour données structurées, un nouveau champ de recherche et d’application de l’IA, particulièrement adapté au traitement des données tabulaires du commerce (données produits, clients ou transactionnelles). Hébergée à Station F, Neuralk intéresse déjà des pointures de la grande distribution comme Auchan, Leclerc ou Mirakl et commence à lorgner vers les USA. Elle figure dans le Future 40 de 2024 après un tour de pré-amorçage de 4 M$ mené par Fly Ventures et réfléchit à une levée de fonds plus importante d’ici un an pour accélérer son développement. Bravo, cher Antoine, continue !

  • David Suissa (X 98), cosmétiste
David Suissa

Né en 1977, David entre à l’X en 1998 et en sort dans le corps des Télécom, absorbé depuis lors par le corps des Mines. Après 2 ans au bureau Electricité et gaz au ministère de l’Industrie, il fonde Scentys, qui fabrique une capsule parfumée pour aider les marques à créer des expériences sensorielles immersives, qu’il dirige jusqu’en 2021. Toujours dans le domaine de nos 5 sens, loin des mines ou des télécom, il fonde en 2022 Biofilm Control suivi, en 2023, de Byome Labs, startup spécialisée dans les tests sur le microbiome pour les industries cosmétiques, afin dit-il, d’éviter que 70 % soient jetés par les consommateurs parce qu’ils ne sont pas adaptés aux besoins spécifiques de leur peau. Finaliste des Cosmetic 360 Awards, Byome Labs développe des technologies in vitro uniques pour aider les fabricants à créer des produits qui respectent et optimisent le microbiome de leurs clients. Merci David, grâce à toi, j’ai découvert que j’avais un microbiome !

*** PETITS POTINS ***

Olivier Andriès
  • Olivier Andriès (X 81), patron de Safran, n’a pas digéré les tomates qu’il reçues à Rennes où il voulait construire une fonderie pour produire des aubes de turbine pour moteurs d’avion civils et militaires et créer 500 emplois. Il ne veut plus investir dans les municipalités écolo. On le comprend !
Bernard et Alexandre Arnault dans le Bureau ovale

Bernard Arnault (X 69), pdg de LVMH, accompagné de son fils Alexandre (M 16), dga de Moët Hennessy, a été reçu à la Maison Blanche le 6 mai par Donald Trump, qui les a qualifiés de très bons amis. Après avoir été invité à l’investiture du Donald le 20 janvier, Bernard était invité à la prestation de serment de Steve Witkoff en tant que propriétaire de Tiffany, qui a conçu le trophée de la Coupe du monde des clubs de foot qui doit se jouer cet été aux USA.

Gilles Cosson (X 57) et Antoine Bastien (X 70) viennent de sortir Entends, homme, (Editions de Paris, 2025, 86 p). Sous-titré « dialogue de deux croyants atypiques », ce bref essai tente de répondre aux interrogations que certains individus se posent sur notre époque. Les auteurs constatent que nous vivons des temps incertains, angoissants, facteurs de désarroi sinon de désespérance pour beaucoup : dérèglement climatique, intelligence artificielle, innovations génétiques, perte du sens du sacré …

Olivier Dellenbach bsmart.fr
  • Olivier Dellenbach (X 81, ma lettre de novembre 22), fondateur de Chapsvision, peut se vanter que sa filiale Deverywhere a permis à la police de trouver la trace du repris de justice Mohamed Amra caché en Roumanie. La police adore Deverywhere qui est très performant en matière d’écoutes et de géolocalisations mais le ministère de la Justice veut privilégier la Plateforme nationale des interceptions judiciaires (PNIJ), mise au point par Thales, qui est moins chère.
Tru Do-Khac
  • Tru DO-KHAC (X79), qui œuvre depuis près de 20 ans pour animer notre communauté par la création de X-Propriété-Intellectuelle (2008), X-Open-Innovation (2012), X-Maths Collège (2014), X-Diversité (2016) et X-SoftSkills (2020), est candidat au conseil de l’AX. Votez pour lui, il le vaut bien !

Incidemment, la liste des candidatures qui vient d’être diffusée par l’AX comporte une innovation discrète qui mérite d’être soulignée : la révolution que j’ai initiée naguère, en permettant que des candidats puissent se présenter, voire être élus, sans être cooptés, est achevée, avec la disparition, sans crier gare, du soi-disant « comité de sélection », qui vous disait pour qui il fallait voter. Enfin libres !

Patrick Drahi
  • Patrick Drahi (X 83), fondateur d’Altice, serait sur le point de céder SFR. Que vais-je devenir, moi qui avais quitté Orange pour SFR pour lui faire plaisir ?
Alfred Dreyfus
  • Alfred Dreyfus (X 1878, ma lettre du 19 décembre), dont l’exposition au Musée d’art et d’histoire du judaïsme se poursuit jusqu’au 31 août, devrait, selon Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, Frédéric Salat-Baroux, conseiller d’Etat, ancien secrétaire général de l’Elysée, et Louis Gautier,  ancien procureur général à la Cour des comptes, président de la Maison Zola-Musée Dreyfus, pouvoir bénéficier d’une proposition de loi le nommant au grade de général de brigade à titre posthume (Le Figaro du 18 avril). L’AX, qui n’a pas manifesté à l’époque beaucoup d’empathie pour Dreyfus, gagnerait à appuyer cette suggestion. Ce ne serait que justice !
  • Jean-Pierre Dupuy (X 60, ma lettre de juin 22) vient de sortir Vertiges. Penser avec Borges : cartographie affective et intellectuelle une réflexion sur son parcours avec cet écrivain argentin qu’il a découvert lorsqu’il avait 16 ans et qu’il n’a cessé de relire. S’il retrouve Borges dans ce livre, ce n’est pas seulement pour commenter son oeuvre, mais aussi pour traverser avec lui ses questionnements scientifiques comme littéraires et refuser les frontières entre les différents champs du savoir – sciences, littérature, économie, politique. (Seuil, 2025, 288 p.)
Jean-François Fallacher

Jean-François Fallacher (X 87), ingénieur des Mines (Télécom), patron d’Orange France, va remplacer le 1er juin Eva Berneke à la tête d’Eutelsat, premier opérateur européen de télécom par satellite, numéro deux mondial de l’internet spatial, derrière Starlink d’Elon Musk. Eva n’était dg d’Eutelsat que depuis 3 ans. Voilà qui ressemble à un limogeage !

Guillaume Faury
  • Guillaume Faury (X 87), pdg d’Airbus et du GIFAS, dressant le 6 mai le bilan de la filière aéronautique, se plaint que les commandes d’avions de l’Etat sont en forte baisse alors que, convoqués par Macron en mars pour savoir s’ils étaient prêt à augmenter leur production pour renforcer notre potentiel de défense, tous les patrons du secteur avaient répondu oui mais ils doivent rester l’arme au pied, faute de commandes suffisantes  !
  • Serge Grudzinski (X 76), fondateur de Humour Consulting Group, société de conseil en management qui s’appuie sur le rire, auteur de Laugh to lead, se produit au théâtre du Gymnase les mardis à 19h30 jusqu’au 27 mai avec son spectacle Max le Vioc entre en résistance.
Jean-François Guilbert joue une fantaisie de Schubert à 4 mains avec Hélène Touati HEC 82
  • Jean-François Guilbert (X 66), ingénieur des Télécom, pionnier de Transpac au temps jadis, pianiste depuis l’âge de 8 ans, fondateur en 1977 du groupe X Musique qu’il anime depuis 48 ans, organisait le 4 avril un concert dans l’espace Bernanos (Paris 9ème) au profit de l’association Volontariat et soutien par l’art, VSArt (La Jaune et la Rouge de mai 2015). Au programme des œuvres de Brahms, Schubert, de la musique Klezmer, du tango…
Roland Lescure
  • Roland Lescure (X 87), ancien ministre de l’Industrie, député des Français de l’étranger (Amérique du Nord), vice-président de l’Assemblée nationale, vient de quitter X (ex Twitter) pour passer sur LinkedIn car il n’apprécie pas beaucoup Elon Musk. Il le fait savoir avec une déclaration fracassante : « j’ai sorti l’X de l’équation… » Le comble pour un polytechnicien !
Arthur Mensch © Toby Melville APSIPA
  • Arthur Mensch (X 11, ma lettre de juin 23), dg de Mistral AI, vient de signer un accord de partenariat de 100 M€ avec Rodolphe Saadé, patron de CMA-CGM afin de l’aider à réduire ses frais de fonctionnement à l’aide d’IA, par exemple pour optimiser le chargement de ses conteneurs ou le trajet de ses bateaux. Des processus à des années-lumière de la règle Cras et du sextant que j’utilisais naguère pour aller de Toulouse à Alger en DC3 !
  • Alexandre Moatti (X 78, ma lettre de janvier 23), ancien président de la Sabix, auteur de nombreux ouvrages sortant souvent des sentiers battus, sort un nouveau livre : Un certain Monsieur Fabre. Il y raconte l’histoire de Lucien FABRE (1889-1952), personnage des lettres parisiennes du XXe siècle, prix Goncourt 1923, très connu de son vivant et, selon l’auteur, injustement oublié.
  • Alain Nicolaïdis (X 62), auteur de nombreux ouvrages, en sort un nouveau : Vers le IVe Reich ? Une seule solution pour l’éviter.  Sous ce titre curieux, Alain nous explique que ce Reich ne serait pas un double du précédent, militariste et antisémite mais une puissance politique retrouvée, régnant sans partage sur l’Europe centrale et nous isolant d’une manière irréversible. Pour Alain, la seule solution susceptible d’éviter l’irréparable s’appelle l’Europe. Mais une vraie Europe, c’est-à-dire un véritable État doté de tous les pouvoirs régaliens, pas le « machin » à 27…
Benjamin Revcolevschi
  • Benjamin Revcolevschi (X 94, ma lettre d’octobre 22), nouveau dg d’OVH Cloud, annonce des bons résultats en ce début d’année. Il pense que les troubles nés des folles décisions de Trump auront un effet favorable sur les solutions de cloud proposées par les acteurs français comme OVH. Mais le message n’est pas passé partout, loin s’en faut : son prédécesseur Michel Paulin (X 81), président du Comité stratégique de filière, déplore que l’X ait fait récemment migrer ses données vers le cloud de Microsoft !

*** PETITS POULETS ***

Depuis quelques années, nous recevons périodiquement dans notre boîte électronique le feuilleton d’Hubert Lévy-Lambert. Chaque livraison déploie une poignée de silhouettes polytechniciennes. Très variées, elles ont été pêchées librement entre 1794 et ces jours-ci. Au début, ignorant comment mon adresse s’était infiltrée dans cette liste, je me suis méfié. La démarche n’était-elle pas bien panégyrique et complaisante ? Ma première impulsion, je l’avoue, a été de me désabonner. Dieu sait pourquoi, je ne l’ai pas fait sur-le-champ ; et bien m’en a pris… Antoine Compagnon (X 70), Merci, cher Antoine, tu me ferais rougir si je n’étais pas jaune… HLL

Cher Hubert, Ta série au long cours évoque la devise de Sully : labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France. Labourage des riches terres polytechniciennes pour en dénicher les pépites les plus remarquables. Pâturage de l’actualité économique, culturelle et scientifique pour en évoquer la richesse et la diversité, tout en renforçant le lien de la communauté et  en distillant des traits incisifs, drôles, voire impertinents, assurément non politiquement corrects, mais si pertinents. Comme quoi on peut rester jeune et disruptif tout en étant antique ! Amicalement. Philippe Georges (X 79).

Toujours aussi passionnant. Quelle intelligence ! Merci pour ces lectures « plaisir » et stimulantes ! Nicole S-F

*** PETIT ANNUAIRE ***

Cliquez ici pour voir l’index alphabétique des portraits que j’ai faits depuis le début de ma saga il y a 4 ans. J’en ai beaucoup en liste d’attente mais je suis toujours preneur de suggestions de votre part. Merci d’avance.

Vous connaissez des Xtraordinaires ? Signalez-les moi !

Merci d’avance !

Hubert Lévy-Lambert (X 53), fondateur du groupe X Sursaut

Portraits de polytechniciens Xtraordinaires #47

« Il ne suffit pas d’entrer à l’X pour sortir de l’ordinaire »

Voici, de Xavier Caïtucoli (X 91) à Fayçal Ziraoui (X 03), mes portraits de polytechniciens Xtraordinaires et, de Bernard Arnault (X 69) à François Villeroy de Galhau (X 78), mes petits potins du mois écoulé.

*** PETITS PORTRAITS ***

  • Xavier Caïtucoli (X 91), énergique
  • Né en 1970 d’un père médecin et d’une mère au foyer, Xavier entre à l’X en 91 après une prépa à Masséna et en sort dans le corps des Ponts. Après 3 ans au Bon Marché et 2 ans chez DirectMedica, il fonde en 2003 avec Fabien Choné (X 91) la société Direct Energie, dont le groupe Louis Dreyfus prend le contrôle en 2006. Introduite en bourse et fusionnée avec Poweo en 2011, elle est achetée par Total en 2018 pour 2 G€. Xavier y reste jusqu’en 2019. Toujours imaginatif, et tout en aidant son épouse à s’occuper de leurs jumeaux, il lance une SPAC dédiée à la transition énergétique en 2021 et crée la même année avec Antoine Huard (X 07) la société Verso Energy qui développe des centrales photovoltaïques et dont l’ambition est de produire de l’hydrogène vert pour transformer le CO2 en carburant pour avions, sans consommer de bois ! Chacun des 6 projets prévus en France et à l’étranger devrait fabriquer 81.000 t d’e-SAF par an pour un investissement de 1,4 G€ sur lequel 60 M€ ont été levés. Bravo, cher Xavier, reste à espérer que tu pourras facilement lever les 6 G€ dont tu as besoin pour tes 6 projets et que tu franchiras sans encombre tous les obstacles administratifs inhérents à toutes les activités nouvelles dans notre beau pays…
Matthieu Jacquier
  • Matthieu Jacquier (X 95), meethique

Né en 1977 dans une famille de cadres, Matthieu entre à l’X en 1995 après une prépa à Ginette. Il poursuit sa formation avec des diplômes de Sciences Po, Stanford et l’ENSTA. Il passe ensuite 12 ans chez SFR, comme directeur de la stratégie puis directeur marketing. Après un an chez Coyote, il passe 4 ans à la SNCF pour s’occuper des nouvelles mobilités puis de la stratégie digitale. Il saute le pas en 2017 en entrant chez Meetic Europe, référence européenne des rencontres en ligne, dont il devient directeur général dès 2019. Ses bons résultats l’amènent à être nommé fin 2024 pdg de Meetic et de sa maison-mère Match.com, opérant désormais en Europe et en Amérique du Nord. Bravo, cher Matthieu, tes algorithmes font merveille pour savoir si une rencontre peut aboutir à un couple durable. Penses-tu que ce sera le cas de Trump et Poutine ?

  • Géraldine Naja (X 82), spatieuse,
Géraldine Naja

Née en 1964 d’un père contrôleur chez France Télécom et d’une mère danseuse classique, Géraldine entre à l’X en 82 après une prépa à Janson. Elle poursuit sa formation à Sciences Po et à l’ENSTA dont elle sort en 1987 pour rejoindre l’Agence spatiale européenne (ESA, créée en 1975). Elle commence comme responsable des opérations de la charge utile à la Direction de la station spatiale. Elle y occupe ensuite, sans discontinuer, hormis la naissance de deux filles et une césure d’un an au cabinet de Claudie Haigneré, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche (2003-04), divers postes importants concernant notamment la stratégie de l’ESA et sa politique industrielle, jusqu’à être nommée en 2015 à la tête de la direction Politique industrielle et en 2021 à la tête de la direction Commercialisation, industrie et achats, nouvellement créée pour concrétiser et promouvoir les ambitions de l’Europe spatiale. L’ESA est leader mondial en sciences spatiales, en sciences de la Terre et en surveillance de l’environnement, mais le bât blesse dans le domaine des lanceurs. Elle vient certes de réussir le premier vol commercial d’Ariane 6 et de remettre en vol le lanceur Vega C et travaille sur la réutilisation, mais on est loin des succès de Space X. Bon courage, chère Géraldine, tu n’as pas à réinventer la roue mais simplement l’économie circulaire !

  • Philippe Tibi (X 77), réserviste
Philippe Tibi

Philippe entre à l’X en 1977 et poursuit sa formation avec une maitrise en droit à Assas, un diplôme à Télécom Paris et un DEA en sciences politiques à la Sorbonne. Muni de toutes ces peaux d’âne, il passe 5 ans chez Atos comme chef de projet (1981-86) puis occupe diverses fonctions de direction chez UBS où il reste jusqu’en 2012. A ses moments perdus, il préside l’Association française des marchés financiers (2007-14) et enseigne les marchés financiers à l’X depuis 2007 et quelques années à Sciences Po, à l’IFCM, à LUISS à Rome ainsi qu’à Athènes et à Shanghai. Il a créé en 2013 le campus Pergamon, école d’économie pour dirigeants.

  • Chargé par le ministre des Finances d’une mission sur le financement de la IVème révolution industrielle, Philippe a écrit un important rapport en 2019, dit Rapport Tibi, qui a conduit à la mobilisation de 6 G€ de crédits pour les jeunes pousses technologiques. Il est depuis 2020 président du comité exécutif et des comités techniques du projet « Financement Scale-UP » et depuis 2021 vice-président du Conseil de surveillance du Fonds de réserve pour les retraites. Avec notre système de retraites par répartition, ce fonds est malheureusement sans fond, comme le tonneau des Danaïdes ! Et il ne faut pas compter sur une lumière blanche du Conclave !!
  • Fayçal Ziraoui (X 03), X contre Z,
Fayçal Ziraoui

Franco-Marocain, né en 1982 à Casablanca, d’un père sociologue et d’une mère institutrice, Fayçal entre à l’X en 2003 après une prépa à Lakanal (Sceaux). Il fait ensuite un Master en entrepreneuriat à HEC en 2007. Après 3 ans comme consultant chez Capgemini, il crée en 2011 Valunited, une société de conseil. Mais il s’illustre surtout en tant que découvreur putatif de l’identité du tueur en série, dénommé Zodiac, jamais démasqué, qui a terrorisé la Californie dans les années 70, narguant la police en laissant derrière lui des indices, des lettres à la presse et 4 messages codés dont le premier a été déchiffré rapidement, le deuxième ne l’a été qu’en 2020. Covid oblige, Fayçal s’est intéressé à ces énigmes en 2020 et affirme que l’un des 2 messages non décryptés jusqu’alors donnerait le nom du tueur : Lawrence Kaye, un des suspects de l’époque. Il raconte sa quête dans un livre : L’affaire du Zodiac (2022) que Canal + développe dans un documentaire en 4 épisodes qui a été diffusé les 25 et 26 mars : Zodiac : l’obsession. Robert Ranquet (X 72) lui a consacré un article dans La Jaune et la Rouge d’Avril 21.

*** PETITS POTINS ***

La famille Arnault (c) Capital

Bernard Arnault (X 69) a déposé les noms et prénoms de ses enfants à l’INPI, afin de prévenir toute exploitation commerciale non autorisée de leur identité, et va soumettre à la prochaine AG de LVMH une modification des statuts afin qu’il puisse conserver ses fonctions jusqu’en 2034, lorsqu’il sera âgé de 85 ans. C’est encore mieux que Poutine qui prévoit de rester au pouvoir jusqu’à l’âge de 84 ans, en 2036 ! Des idées pour revoir les objectifs du conclave réuni par Bayrou ?

Benoit Bazin
  • Benoit Bazin (X 89), pdg de Saint-Gobain, n’apprécie pas beaucoup la politique tarifaire d’EDF, et le fait savoir urbi et orbi : invité de BFM Business le 20 mars, il a critiqué EDF dont les tarifs amèneraient les entreprises françaises à envisager de se délocaliser en prétendant vendre son électricité aux enchères. Qu’en dirait Marcel Boiteux, le père de la tarification au coût marginal ? En tout cas, le résultat ne s’est pas fait attendre pour le pauvre Luc Rémont (X 88) (voir plus bas) !
Eric Béranger
  • Eric Béranger (X 83), patron du missilier MBDA, qui fabrique notamment les missiles Aster ou Mistral, s’était fait tirer les bretelles en janvier par Sébastien Lecornu pour ne pas avoir suffisamment augmenté sa production de missiles suite à l’agression de l’Ukraine par la Russie. Le 17 mars, lors de la présentation de ses résultats, il a montré que la leçon a porté et qu’il s’est converti à l’économie de guerre, tant en matière d’embauches que d’investissements et de production Mais comment les Français vont-ils payer tout cela, sinon en travaillant plus et en consommant moins ? Ne disait-on pas naguère qu’il fallait choisir entre du beurre et des canons ? Ceux qui parlent de financer notre effort de guerre en augmentant les impôts des riches n’ont rien compris au fonctionnement d’une économie. Idem pour ceux qui continuent à vouloir partir à la retraite à 62 ans.
Jean-Laurent Bonnafé (c) Les Echos
  • Jean-Laurent Bonnafé (X 81), dg de BNP Paribas depuis 2011, soumet à la prochaine assemblée générale de la banque une résolution destinée à lui permettre de rester à son poste jusqu’en 2030, lorsqu’il sera âgé de 68 ans. Mais les ambitions de JLB sont bien modestes par rapport aux projets poutinesques de BA (voir ci-dessus).
Patrice Caine
  • Patrice Caine (X 89), pdg de Thales, Guillaume Faury (X 87), pdg d’Airbus, Pierre-Eric Pommelet (X 84), pdg de Naval group, qui se frotte les mains devant les déboires des Australiens avec Aukus, et Eric Trappier, successeur de Serge Dassault (X 46) à la tête de Dassault Aviation, faisaient partie de la brochette de patrons de l’industrie convoqués par Macron le 13 mars à l’Elysée pour leur demander s’ils étaient prêts à augmenter leur production pour renforcer notre potentiel de défense et accélérer le passage vers une économie de guerre. Ils ont répondu oui comme un seul homme mais, comme indiqué plus haut, reste à savoir comment seront financées ces nouvelles dépenses ?
Laura Chaubard
  • Laura Chaubard (X 99, ma lettre d’octobre 22), dg de l’X, recevait le 4 mars Sébastien Lecornu, ministre des Armées, pour l’inauguration du pôle recherche de l’Agence ministérielle pour l’IA de défense (AMIAD), dirigée par Bertrand Rondepierre (X 10, ma lettre d’août 24) qui vient de signer un accord avec Mistral AI, fondée par Guillaume Lample (X 11). Le ministre a annoncé la construction d’un Institut de défense sur le platâl.  Ce projet a apparemment échappé à la vigilance des jeunes contestataires qui ont eu la peau des projets de centres de recherche de Total et de LVMH. Seraient-ils convaincus que, comme le dit Macron, nous sommes en guerre ?
  • L’Institut Choiseul vient de publier les noms de la promotion 2025 des 100 dirigeants de moins de 40 ans qui jouent ou joueront un rôle majeur dans l’économie française. Comme précédemment, cette promotion comprend de nombreux X, dont plusieurs « récidivistes », classés ci-après par ordre de « mérite » : Pierre-Louis Dubourdeau (X 2004), Vincent Luciani (X 2005), David Cavailloles (X 2008), Noémie Chocat (X 2004), Arthur Mensch (X 2011), Elina Berrebi (X 2006), Matthieu Landon (X 2008), Arthur Dénouveaux (X 2005), Auriane Cano-Chancel (X 2005),  Vincent Le Biez (X 2004), Philippe Englebert (M 2015), Thomas Métivier (X 2006), Thibaud Frossard (X 2012), Aude Durand (X 2012), Jérémy Jawish (X 2008), Xavier Ploquin (X 2007). Toutes nos félicitations, vous êtes l’avenir de la France !
  • Antoine Compagnon (X 70, ma lettre de mars 22), académicien, grand spécialiste de Proust, qui vient de sortir La littérature, ça paye (Equateur, 2024), sort un nouveau livre sur Roland Barthes, Déshonorer le contrat, Barthes et la commande (Gallimard, mai 2025). Il y met en lumière les voies de la création littéraire à propos du comportement de Barthes qui n’a écrit que sur commande tout en rêvant de se consacrer à ses projets propres, déshonorant le contrat passé.
  • Jean-Marc Daniel (X 74, ma lettre de septembre 22), économiste libéral, professeur émérite à l’ESCP, qui avait été invité par Philippe Tesson à donner des leçons d’économie au Théâtre de poche en 2017, est invité à récidiver par sa fille Stéphanie. Economie, à quoi faut-il s’attendre, tous les lundis au Théâtre de poche, 75v bd du Montparnasse, jusqu’au 5 mai.
Camille Laborie
  • Yves Demay (X 77), délégué général de l’AX depuis 2017, a décidé de passer la main, après 8 ans de bons et loyaux services à notre communauté. La surprise, annoncée discrètement dans l’éditorial de Loïc Rocard (X 91) dans la Jaune et la Rouge de mars, est qu’il est remplacé par Camille Laborie. Ne cherchez pas son nom dans la Bible, elle n’est pas X mais Agro ! Mais elle connait ce métier car elle l’a fait plusieurs années pour les anciens des Ponts après l’avoir fait plus de 10 ans pour les anciens d’Agro. En plus, elle est la fille de mon ami François Chavaudret (X 68). Je suis à sa disposition si elle veut relancer les magnans décennaux, que j’ai créés en 2013 et qui ont disparu en 2018 après que l’AX en ait pris le contrôle. Elle pourra utilement s’inspirer des 10 Days, que vient de créer l’association des anciens HEC pour réunir toutes les promos tous les 10 ans…
Alfred Dreyfus
  • Alfred Dreyfus (X 1878, ma lettre du 19 décembre) est à l’honneur dans une exposition organisée par le Musée d’art et d’histoire du judaïsme jusqu’au 31 août. Intitulée « Alfred Dreyfus, vérité et justice », cette exposition rassemble plusieurs centaines de documents d’archives, photos, films et œuvres d’art. Mahj, 71 rue du Temple. Visite guidée pour les X le 9 avril de 16 h à 18 h (plus éventuellement le 15 avril).  Cliquez ici pour vous inscrire (nombre de places limitées).
Bernard Fontana (c) Figaro
  • Bernard Fontana (X 81), dg de Framatome (ex Areva NP) va succéder à Luc Rémont (X 88) à la tête d’EDF. Est-ce parce qu’il explique dans le Figaro du 19 mars que Framatome va profiter du renouveau du nucléaire dans le monde, dont les capacités vont tripler d’ici 2050 ? Comme ses confrères qui travaillent dans l’armement, il prévoit une forte hausse de ses investissements et de ses recrutements car Framatome assure la maintenance et la fabrication du combustible de beaucoup de centrales et pas seulement en France.
Noel Forgeard photo-ip3-press-maxppp
  • Noël Forgeard (X 65) ancien président d’Airbus,a fait début mars une déposition au procès-fleuve du financement libyen de la campagne 2017 de Sarkozy. Il y était question des 2 M€ à Alexandre Djouhri à l’occasion de la vente de 12 Airbus à la compagnie libyenne Afriqiyah Airways et des 3 G$ d’amende versés par EADS, dont le patron des ventes était Marwan Lahoud (X 83), pour échapper à des poursuites pénales en France, en Grande-Bretagne et aux USA, pour corruption et al.
Lionel Grotto
  • Lionel Grotto (X 05), ingénieur des Mines, MBA HEC (11), directeur depuis 2018 de Choose Paris, l’agence dédiée à l’attractivité de la Région Île-de-France, qui nous expliquait dans la Jaune et la Rouge de novembre 24 que l’industrie reste un priorité, entre chez Bouygues comme directeur délégué en charge de la stratégie et du développement. Son successeur saura peut-être convaincre Anne Hidalgo de cesser de décourager les gens de vivre à Paris ?
Philippe Jost © Thomas SAMSON AFP

Philippe Jost (X 80, ma lettre de septembre 23), qui a pris la suite du général Georgelin pour remettre en état Notre Dame de Paris, a été choisi par Luc Chatel pour être nommé Meilleur ouvrier de France honoris causa. Toutes mes félicitations, cher Philippe mais je souhaite que celui qui découvrira les vraies causes de l’incendie soit récompensé aussi !

Vincent Lévita
  • Vincent Levita (X 86, ma lettre de juillet 23), président-fondateur d’Infravia Capital Partners, qui a lancé en 2023 un fonds de 2 G€ dédié aux métaux critiques, poursuit sa croissance rapide en annonçant que son fonds Infravia European Fund VI est entré en négociations exclusives en vue de prendre 80 % du capital du groupe LDA (Louis-Dreyfus Armateur), la famille Dreyfus n’en conservant que 20 %. Bravo, cher Vincent, comme Baudelaire, tu chéris la mer !
Bruno Maisonnier
  • Bruno Maisonnier (X 78), fondateur d’Aldebaran, constructeur de robots, voit avec tristesse que sa pépite, fondée en 2005, vendue en 2012 au groupe japonais Softbank, revendue au groupe allemand RAG Stiftung en 2022, vient d’être placée en redressement judiciaire malgré ses grands succès en matière de fabrication des robots humanoïdes dénommés Nao, Pepper et Roméo. L’un de ces robots ne serait-il pas capable de reprendre la société ?
Thierry Martel
  • Thierry Martel (X 82), dg de Groupama assurances, participait le 15 mars à Top Afep au Palais d’Iéna. Cette réunion, organisée par l’Afep (association française des entreprises privées) depuis 2018, est destinée à permettre à 300 petits entrepreneurs de rencontrer en tête à tête 50 grands patrons, à condition de savoir se présenter en 7 minutes, montre en mains. Pas moins de 1649 entretiens auraient ainsi eu lieu dans cette sorte de speed dating !
Bertrand Maury
  • Bertrand Maury (X 88), de l’Académie des sciences, spécialiste de mécanique des fluides, présentait le 11 mars dans la salle des séances de l’Académie des sciences ses travaux sur la simulation des mouvements de foule. A l’aide d’équations aux dérivées partielles, il explique pourquoi les foules peuvent se bloquer et comment éviter ces phénomènes dangereux, parfois mortels, comme on en voit de temps en temps lors des pèlerinages à La Mecque. On croit savoir qu’il s’intéresse aussi aux heures de pointe à la gare du Nord et sur la ligne Vincennes-Neuilly !
Patrick Pouyanné
  • Patrick Pouyanné (X 83), pdg de TotalEnergies, a décidé de mettre en pause ses projets d’éoliennes offshore aux USA, eu égard aux incertitudes de la politique de Trump en matière d’énergie. Cela ne l’empêche pas de développer cette activité dans le reste du monde, et notamment dans plusieurs pays d’Europe et même à Taïwan, où il vient d’inaugurer un parc de 80 éoliennes offshore, dans la cadre d’un contrat de vente dit PPA (power purchase agreeement). Et il réfléchit sérieusement à relancer son méga projet gazier Mozambique LNG, pour lequel les USA lui ont accordé un prêt de 4,7 G$. Ce qui ne l’empêche pas de participer au Top Afep le 15 mars (voir ci-dessus).
Luc Rémont
  • Luc Rémont (X 88), dg d’EDF, qui en a été viré avec pertes et fracas le 21 mars par Macron pour avoir voulu appliquer une politique tarifaire rationnelle, et Nicolas Maes (X 95), dg d’Orano (ex Areva), ont été soumis à la question lors de la réunion du CPN (conseil de politique nucléaire) tenu à l’Elysée le 17 mars, l’un pour savoir s’ils seraient capables de construire 6 nouveaux EPR d’ici 2035, en respectant les délais et sans multiplier le devis par le traditionnel facteur Pi, l’autre pour savoir s’il serait capable de diversifier ses sources d’approvisionnement en uranium pour alimenter ces réacteurs. Reste à trouver les milliards requis pour financer ces méga investissements et à pratiquer des tarifs susceptibles de plaire aux consommateurs petits et grands, comme Benoit Bazin (X 89, voir plus haut).
Vincent Strubel
  • Vincent Strubel (X 00, ma lettre d’avril 24),directeur de l’ANSII, met en garde, à l’occasion de la discussion au Sénat d’un projet de loi renforçant les obligations des sociétés en matière de sécurité numérique, contre le risque d’attaques informatiques et conseille aux victimes de ce qu’on appelle « rançongiciels » de ne pas payer. Payer la rançon, dit-il, ne garantit pas la récupération des données volées ou chiffrées et incite les cybercriminels à poursuivre leurs activités criminelles. Cette règle s’applique-t-elle aussi à la prise d’otages ?
François Villeroy de Galhau
  • François Villeroy de Galhau (X 78, Gouverneur de la Banque de France, ma lettre de mai 22), qui ne cesse d’alerter l’opinion sur la dérive insupportable des finances publiques, annonce une perte record de 18 G€ pour la Banque de France elle-même ! Comme quoi le cordonnier est le plus mal chaussé. Mais en l’occurrence, on peut se demander si la France a encore besoin d’un institut d’émission alors que notre monnaie est émise par la BCE ? Elon Musk au secours !

*** DERNIERE HEURE ***

Elsa Caseneuve accompagne à la guitare Raphaëlle Camarcat dans Love de Nat King Cole devant le cercueil de Judith

Une foule immense se pressait au cimetière du Montparnasse vendredi 4 avril pour accompagner dans sa dernière demeure Judith Camarcat, 31 ans, fille de Noël Camarcat (X 73), sauvagement assassinée par un aliéné qui l’a poussée sur le quai du RER Massy le 26 mars. HEC (2018), sportive, artiste, gastronome, très appréciée à Carrefour où elle s’occupait de transition alimentaire, Judith avait l’avenir devant elle. Cela a été rappelé dans les beaux discours du rabbin Yann Boissière, de ses parents, de ses sœurs, de ses amis, de la directrice de Carrefour et clôturé par un intermède musical et un kaddich. Nos plus vives condoléances à ses parents Noël et Marion, à ses sœurs Léah et Raphaëlle et à tous ses amis. C’est une grande injustice que des parents soient amenés à enterrer leurs enfants.

*** PETITS POULETS ***

Merci Hubert ! Très sympa ton article, un grand merci pour cela et toujours passionnant de voir la diversité des parcours. Viens voler à Citroën (autre camarade Xtraordinaire…) dès que nous regonflons en avril-mai. Très aérostatiquement tienne. Jérôme GIACOMONI (X 88)

Merci Hubert ! Vraiment sympa cette galerie ! Bien à toi, Matthieu Gobbi (X 88)

Cher camarade, Je te remercie beaucoup de me faire l’honneur de ce portrait. J’ai lu beaucoup d’autres portraits que tu as faits et je les trouve très bien écrits et pertinents, et de manière générale très positifs. Géraldine Naja (X 82).

Cher Hubert, Merci pour les portraits que tu partages régulièrement. Pour info, je suis en contact avec Hong WANG (X2010) sur l’organisation d’une éventuelle conférence-dîner X-Chine le 26 Mai à la Maison des X, sur la vulgarisation de ses travaux sur la conjecture de Kakeya. Je te tiens au courant, Amitiés, Ban Zheng, X2005.

*** PETIT ANNUAIRE ***

Cliquez ici pour voir l’index alphabétique des portraits que j’ai faits depuis le début de ma saga il y a 3 ans. J’en ai plus de 1000 en liste d’attente mais je suis toujours preneur de suggestions de votre part. Merci d’avance.

Vous connaissez des Xtraordinaires ? Signalez-les moi !

Merci d’avance !

Hubert Lévy-Lambert (X 53), fondateur du groupe X Démographie

Portraits de polytechniciens Xtraordinaires #46

« Il ne suffit pas d’entrer à l’X pour sortir de l’ordinaire »

Voici, de Jérome Giacomoni (X 88) à Hong Wang (X 10), mes nouveaux portraits de polytechniciens Xtraordinaires et, de Olivier Andriès (X 81) à Thierry de Montbrial (X 63), mes petits potins du mois écoulé.

*** PETITS PORTRAITS ***

  • Jérome Giacomoni et Matthieu Gobbi (X 88), jumeaux cosmiques,
Jérome Giacomoni et Matthieu Gobbi
  • Camarades de promo, tous deux nés le 12 août 1967, anciens de Janson, mariés avec 3 enfants, fondateurs du club de montgolfières à l’X et ingénieurs des Ponts, Jérôme et Matthieu, fils de Pierre Gobbi (X 64) et d’une avocate, créent dès leur sortie de l’Ecole des ponts, la société Aérophile (1993), complétée avec l’Aérophare et l’Aérobar (2008), le Parc du Petit prince (2014) ou l’Aérophiltre (2024).
La vasque des JO aux Tuileries

Avec plus de 150 installations dans le monde, Aérophile est aujourd’hui leader mondial du ballon captif (gonflé à l’hélium et rattaché au sol avec un câble, contrairement à la Montgolfière qui marche au propane et est autonome). On les trouve en France (ballon Generali dans le parc André Citroën, vasque olympique, Futuroscope…) et dans plus de 40 pays, dont les USA (Biloxi, Las Vegas, Los Angeles, Orlando, San Diego), l’Allemagne (Berlin), les Bahamas ou le Cambodge (Angkor).

Jérôme et Matthieu ont obtenu le grand prix ETI 2018. Ils utilisent leur connaissance des particules fines de l’atmosphère pour se diversifier dans la lutte contre la pollution de l’air en levant 11 M€ en 2021. Bravo, faites monter nos gouvernants dans vos ballons pour qu’ils voient les problèmes d’un peu plus haut ! Sic itur ad astra !!

  • Vincent Guigueno (X 1988), conservateur
Vincent Guigueno

Né le 30 mai 1968 à Vannes, Vincent entre à l’X en 88 et fait ensuite l’Ecole des ponts à titre civil. Il bifurque vers les sciences humaines en 1995, obtenant un doctorat en histoire en 1999.  Il est nommé conservateur du Patrimoine en 2015 et affecté au musée de la Marine (2015-17) puis au musée du Quai Branly (depuis 2017), avant de rejoindre la Direction générale des affaires maritimes, de la pêche et de l’aquaculture (DGAMPA) en qualité de conseiller pour la culture et le patrimoine maritimes. Élu dans la section Histoire, Lettres et Arts de l’Académie de marine (2022), expert en phares, Vincent est l’auteur de nombreux ouvrages remarqués dont Jean Epstein, cinéaste des îles (2003), L’historien et le film (avec Christian Delage, 2004), Le phare Amédée (2010), Le tour du monde en 80 phares (2019), Le choix des X, l’Ecole polytechnique et les polytechniciens, 1939-45 (avec Marc-Olivier Baruch (X 75), 2000). Vincent n’aime pas qu’on signale qu’il forme un couple monopromal avec la chimiste Laurence Jacques (X 88). On le comprend quand on sait que seuls 7 % des XXY ont la chance de réussir à séduire une XXX alors qu’elles sont 57 % à trouver à l’X chaussure à leur pied. De quoi écrire un nouveau livre : Le choix des Xettes ??

  • Elodie Litzler (X 2001), avatariste
Elodie Litzler

Née en 1982 de parents médecins, Elodie fait ses études secondaires au lycée Condorcet (Belfort) et sa prépa au lycée Masséna (Nice). Entrée à l’X en 2001, elle poursuit sa formation avec un diplôme à Chimie ParisTech (2005) et un PhD à Pierre et Marie Curie (2009). On la trouve ensuite biologiste chez Bertin (2009-12), à l’ESPCI (2012-15), à l’Institut Pasteur (2015-22), à l’interface entre la recherche en technologie pour la santé et l’industrie.

En 2020, Elodie cofonde Avatar Médical, start up qui fournit au corps médical des avatars 3D à partir d’images de scanners ou d’IRM de patients, qui a déjà levé 10 M€. Mariée avec Loïc Brient (X99) et mère de 2 filles, elle fait partie des 10 Jeunes talents français en santé (Next Gen Leaders 2025). Bravo, chère Elodie !

  • Romain Lopez (X 13), biologiste
Romain Lopez

Né en 1994 à Bédarieux (Hérault) d’un père dans la maçonnerie et d’une mère en école maternelle, Romain fait sa prépa à Pierre de Fermat (Toulouse), entre à l’X en 2013 et s’y perfectionne en judo. Il passe un PhD en informatique à Berkeley en 2021 et poursuit ses recherches en génétique comme boursier postdoctoral chez Genentech et à l’Université de Stanford. Appliquées surtout à la biologie, ses recherches sont à l’intersection de la statistique, du calcul et de la modélisation. Elles portent notamment sur la création de logiciels d’apprentissage automatique précis et rapides pour analyser les données omiques unicellulaires. Il sera à partir de cet automne maitre de conférences en informatique et biologie à NYU. Il vient de se marier avec une jeune scientifique américaine. Pour en savoir plus, Romain vous offre un café virtuel.

  • Jean-Marie Poilvé (X 1973), impresario
Jean-Marie Poilvé

Né en 1954, Jean-Marie entre à l’X en 1973. Il en sort à la direction de la gestion financière de Paribas où il reste 7 ans avant de choisir le métier d’agent artistique spécialisé dans la musique classique et de devenir directeur de l’Organisation internationale artistique. Un grand chanteur comme Roberto Alagna reconnait que sa carrière a été lancée grâce à une audition que Jean-Marie lui a obtenue à l’Opéra de Glyndebourne. Mort malheureusement en 2003, à moins de 50 ans, Jean-Marie a légué à la Médiathèque musicale de Paris un ensemble de plus de 2.000 disques vinyles et microsillons rares. Cliquez ici pour en savoir plus sur Poilvé et la musique.

  • Joël Quancard (X 1964), viticulteur
Joël Quancard (c) Les Echos
  • Né en 1944 dans une vieille famille de négociants en vin, Joël entre à l’X en 64 et en sort dans l’Armement. Il bifurque vers l’informatique (1973-80) puis s’occupe du redressement de filiales d’un groupe de distribution alimentaire et prend la direction de la société familiale de négoce de vins de Bordeaux André Quancard André AQA (1981-99). Il crée et préside le groupe Oenoalliance en 2001, en regroupant la société AQA avec plusieurs sociétés de négoce, avec la participation de la Compagnie Financière Edmond de Rothschild et de la Caisse des Dépôts mais l’affaire tourne mal et Francis Mer (X 59) lui succède en 2006 et liquide la société, suite à des pertes importantes ayant conduit à une recapitalisation.
  • Grand sportif, Joël a été demi de mêlée au SCUF, président du Stade bordelais et adjoint aux sports d’Alain Juppé à Bordeaux. Joël a été également vice-président de la Chambre de commerce de Bordeaux et président régional des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens.
  • Hong Wang (X 10), mathématicienne,
Hong Wang
  • Née en 1991, Hong entre à l’X en 2010 et obtient en outre un diplôme d’ingénieur de l’Université de Pékin en 2011, un master de Paris Sud Université en 2014 et un doctorat du MIT en 2019. Elle effectue ses recherches postdoctorales à l’Institut d’études avancées de Princeton en 2021, et est nommée professeur assistant à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) la même année, et un professionnel associé au Courant Institute of Mathematics de l’Université de New York en 2023. Elle est principalement engagée dans la recherche sur l’analyse de Fourier, et a publié de nombreux articles dans des revues spécialisées à comité de lecture. Elle a remporté le prix Maryam Mirzakhani New Frontier en 2022 pour avoir prouvé la Conjecture Sogge de lissage local pour les équations d’onde de dimension 2+1.
  • Ne le dites à personne car Hong craint que cela lui porte malheur mais, selon les spécialistes, Hong serait bien placée pour emporter la médaille Fields l’année prochaine pour avoir publié sur ArXiv la solution de la conjecture de Kakeya dans un espace à 3 dimensions. Ce problème d’analyse posé depuis 107 ans exactement, n’était jusqu’ici résolu que pour 2 dimensions.  Pour simplifier, c’est un peu l’histoire de l’aiguille et de la botte de foin, mais à l’envers : il s’agit de trouver la plus petite botte de foin dans laquelle on peut faire tourner une aiguille. Une vraie chinoiserie !

*** PETITS POTINS ***

Olivier Andriès

Olivier Andriès (X 81), dg de Safran, vient de faire certifier l’EngineUs, le premier moteur d’avion électrique et travaille avec GE sur un moteur ultrasobre, le Rise, susceptible de réduire de 20 % la consommation des avions. Pas assez pour plaire à Greta, dont on n’entend heureusement plus parler beaucoup aujourd’hui !

Bernard Beauzamy

Bernard Beauzamy (X 1968), président fondateur de la Société de calcul mathématique (1995), vous invite gracieusement, à l’occasion du trentième anniversaire de la SCM, à une conférence sur le thème Les ingénieurs ont-ils besoin de mathématiques ? Margaritas ante Porcos !  à la SCM, 111 Faubourg Saint Honoré, le 20 mars de 14 à 16 h. Il commentera l’aphorisme de Pierre Dac : Il ne suffit pas d’être inutile, il faut savoir être odieux. Cliquez ici pour vous inscrire.

Karim Beguir

Karim Beguir (X 97, ma lettre de janvier 23), franco-tunisien, cofondateur d’Instadeep en 2014 à Tunis, achetée par BioNTech en 2023, sort Le saut décisif (L’ADN, 2025), un opuscule proposant que l’Afrique trace une nouvelle voie, à l’heure de l’IA et de l’innovation, loin des sentiers battus que sont la main d’œuvre d’œuvre bon marché et les matières premières. Fort bien, mais si on veut que les jeunes Africains cessent de chercher fortune ailleurs, peut-être faudrait-il aussi trouver des moyens pour que la population n’augmente pas plus vite que la production ?

Bruno Bensasson
  • Bruno Bensasson (X 92, ma lettre de décembre 23), qui a quitté EDF pour créer sa société de conseil, nommée comme il se doit Ben SAS Son, serait bien placé pour obtenir le prestigieux prix Edouard Bonnefous décerné par l’Académie des sciences morales et politiques pour son livre L’économie n’est pas qu’une affaire d’argent (Presses des Mines, 2024). Bravo, Bruno, fais-en une version grand public, genre « L’économie pour les Nuls », et envoie-la aux politiciens, aux medias et aux syndicats que tes paraboles à la Robinson Crusoë aideront à comprendre que la France vit au-dessus de ses moyens et doit travailler plus. A défaut, Darmanin devra construire beaucoup de nouvelles prisons, si on suit Montherlant (la Reine morte 1942) : en prison ! en prison pour médiocrité !
Patrice Caine

Patrice Caine (X 89, ma lettre d’avril 22), pdg depuis 10 ans de Thales, leader mondial des hautes technologies, pas seulement dans la défense qui représente plus de la moitié de son activité, mais aussi dans l’aérospatial, la cybersécurité et le digital, annonce un résultat net de 1,9 G€ en 2024, un chiffre d’affaires de 20 G€, une trésorerie nette supérieure à 2 G€ et des perspectives très favorables pour l’avenir, avec  plus de 25 G€ de commandes nouvelles. Et encore, les récentes décisions de Trump n’ont pas encore été traduites en nouvelles commandes pour Thales !

Laura Chaubard (X 99, ma lettre d’octobre 22), directrice générale de l’X, a l’honneur de faire la couverture du Point du 6 mars qui contient un dossier de 60 pages sur Le pouvoir des femmes ! Interrogée sur la baisse du nombre de filles reçues à l’X cette année (16 % contre 21 % l’année dernière), Laura n’hésite pas à dire qu’il lui parait nécessaire d’instruire sérieusement l’idée de quotas de filles dans les grandes écoles et les classes préparatoires, en imaginant un minimum de 40 % de femmes, comme dans les conseils d’administration ! Appliquée à la promo qui vient de rentrer, cette formule aurait éliminé près d’un tiers des garçons qui ont été reçus à la loyale mais aurait quadruplé les chances des rescapés de trouver leur bonheur sur le platâl et de faire un mariage monopromal (voir plus haut).

Pierre Debray

Pierre Debray (X 84), qui a été banquier au Crédit Lyonnais (1990-2001), au Crédit agricole (2001-09) et chez Natixis (2010-20), serait bien placé pour remplacer Jean-Paul Cottet (X 74) comme délégué général de la Fondation de l’X, au grand dam de Benoit Deveaud (X 71) qui briguait également ce poste. Mais s’il s’agit de lever des fonds, un banquier est sans doute mieux placé qu’un physicien ?

Patrick Drahi

Patrick Drahi (X 83), emblématique magnat des télécom, est venu à bout, avec brio, du bras de fer qui l’opposait à la centaine de fonds auxquels il devait la bagatelle de 24 G€ ! Et il a réussi à garder le contrôle de son empire, en échangeant 8,6 G€ de dettes contre seulement 45 % de son capital, contrairement à Naouri qui avait dû abandonner la totalité du capital de Casino. Cher Patrick, tu aurais peut-être aussi une idée pour réduire les 3.300 G€ de dette de la France avant que le FMI ne s’en charge ?

Alfred Dreyfus

Alfred Dreyfus (X 1878, ma lettre du 19 décembre), héros malgré lui d’une Affaire qui le dépassa, est à l’honneur dans une exposition organisée par le Musée d’art et d’histoire du judaïsme du 13 mars au 31 août. Intitulée « Alfred Dreyfus, vérité et justice », cette exposition rassemble plusieurs centaines de documents d’archives, photos, films et œuvres d’art. Mahj, 71 rue du Temple.  Visite guidée pour les X le 9 avril de 16 h à 18 h (plus éventuellement le 15 avril).  Cliquez ici pour vous inscrire (Nombre de places limitées).

Guillaume Faury

Guillaume Faury (X 87), pdg d’Airbus, qui se vantait d’être le pionnier de l’aéronautique durable, remet à 2050 le premier Airbus à hydrogène, autant dire aux calendes grecques ! La faute à Olivier Andriès (X 81), dg de Safran, qui réduit la consommation des moteurs classiques, cf ci-dessus ?

Lionel Grotto

Lionel Grotto (X 05), ingénieur des Mines, MBA HEC (11), directeur depuis 2018 de Choose Paris, l’agence dédiée à l’attractivité de la Région Île-de-France, qui nous expliquait dans la Jaune et la Rouge de novembre 24 que l’industrie reste un priorité, annonce son départ le 21 mars pour de nouveaux horizons. Son successeur saura peut-être convaincre Anne Hidalgo de cesser de décourager les gens de vivre à Paris ?

Philippe Herzog

Philippe Herzog (X 59, ma lettre d’avril 23), ancien membre du PC et ancien député européen, a développé le 20 février, devant une assistance médusée, ses idées pour régénérer l’Europe, notamment en la dotant d’un véritable pouvoir exécutif démocratiquement élu. Ardente obligation pour ce militant passionné de l’Europe. Si Kissinger revenait, il constaterait en effet que l’Europe n’a toujours pas de numéro de téléphone, si on en juge par les discussions sur l’Ukraine auxquelles elle n’est pas invitée !

Philippe d’Iribarne

Philippe d’Iribarne (X 55, ma lettre de mai 22), sociologue, faisait suite le 6 mars à Olivier Rey (X 83) et à Philippe Herzog (X 59, voir ci-dessus) dans le cadre des conférences « pensée religieuse, pensée européenne » organisées par la revue Passages sous la houlette de Emile Malet, pour parler de son dernier livre Au-delà des fractures chrétiennes (Salvator 2024). Je lui ai fait remarquer qu’il est regrettable que les assassinats et les incendies d’églises dans les pays à majorité musulmane, voire en France, suscitent peu de réactions chez nous.

Bertrand Lemoine

Bertrand Lemoine (X 71), président du Comité Constructions et Beaux-arts de la société pour l’encourage ment de l’industrie nationale, sorti un livre sur Charles Marville (1813-1879), photographe majeur des débuts de la photographie, sous-titré « du pinceau à la chambre noire » (Presse des Ponts, 2025).

Nicolas Maës

Nicolas Maës (X 95), pdg d’Orano (anciennement Areva), annonce une forte augmentation de son chiffre d’affaires et de son résultat en 2024, grâce à la remontée du prix de l’uranium résultant de la relance des projets de construction de centrales nucléaires dans le monde et malgré la mauvaise manière des autorités du Niger qui représentait 15 % de la production d’Orano. La France n’a-t-elle vraiment aucun moyen de réagir face à ce genre d’humiliation de la part des pays d’Afrique, qui devient monnaie courante ?

Thierry de Montbrial (X 63, ma lettre de mars 22), sort un nouveau livre : Après la fin de l’histoire, paix et guerre entre les Nations (Dunod, 2025). Sous-titré l’ère des affrontements, les grands tournants géopolitiques, ce livre nous rappelle que, voici 30 ans, la chute de l’URSS a pu sembler ouvrir un temps de paix mais qu’aujourd’hui la scène internationale est dominée par les revendications de puissance et les guerres ouvertes et que l’Union européenne n’a pas pris la pleine mesure des menaces qui pèsent sur son existence. Les négociations directes entre Trump et Poutine qui ignorent l’Ukraine et l’Europe en sont le dernier avatar.

*** PETITS POULETS ***

Bonjour. Le week-end m’a permis de consulter ton blog plus que très intéressant et très instructif. J’y ai appris beaucoup. Si je ne me suis pas trompé, je n’ai pas trouvé mention dans les heureux élus que tu as sélectionnés les noms suivants… Encore une fois merci pour cette stimulation intellectuelle. Bien cordialement. Jean-Paul Ayrault (X 61). Merci pour tes gentils commentaires et pour ta liste de noms. J’en ferai bon usage. HLL

Bonjour Hubert, Merci de nous faire donc l’honneur d’entrer dans le Hall of Fame des Xtraordinaires ! On dirait un nom de super héros ! Matthieu Gobbi (X 88). Voir ci-dessus ! HLL

Bravo Hubert Tu es formidable ! Catherine Le Louarn. Merci HLL

Bonjour Hubert, j’espère que tu vas bien ainsi que ta chère épouse ; je voulais te féliciter sincèrement pour la rubrique que tu tiens depuis relativement longtemps sur les plus éminents/intéressants polytechniciens qui est vraiment passionnante ; bravo pour ce travail qui mérite d’être conservé précieusement ; bien amicalement, Olivier Mitterrand (X 62). Merci pour ton gentil message. J’en fais un gros livre… HLL

Merci, c’est impressionnant. Cela me rappelle que j’ai raté l’X pour aller à un rendez-vous galant. Yves M. Ne regrette rien, c’est grâce à toi qu’elle a intégré l’ENS ! HLL

*** PETIT ANNUAIRE ***

Cliquez ici pour voir l’index alphabétique des portraits que j’ai faits depuis le début de ma saga il y a 3 ans. J’en ai plus de 1000 en liste d’attente mais je suis toujours preneur de suggestions de votre part. Merci d’avance.

Vous connaissez des Xtraordinaires ? Signalez-les moi !

Merci d’avance !

Hubert Lévy-Lambert (X 53), fondateur du groupe X Sursaut

Portraits de polytechniciens Xtraordinaires #45

« Il ne suffit pas d’entrer à l’X pour sortir de l’ordinaire »

Voici, de Aliette de Bodard de la Jacopière (X 2002), écrivaine, à Jean-Luc Tingaud (X 1989), chef d’orchestre, mes derniers portraits de polytechniciens Xtraordinaires et, de Gérard Araud (X 73) à Jean Tirole (X 73), mes derniers potins.

*** PETITS PORTRAITS ***

  • Aliette de Bodard de la Jacopière (X 2002), écrivaine
Aliette de Bodard

Née en 1982 à New York d’un père issu d’une vieille famille angevine et d’une mère d’origine vietnamienne, Aliette fait ses études secondaires au lycée Saint-Louis-de-Gonzague de Paris et au lycée Charles-de-Gaulle de Londres puis sa prépa à Louis-le-Grand. Elle se déclare dans la bible ingénieur chez Alstom, spécialiste du traitement de l’image mais elle est surtout un écrivain de science-fiction, très célèbre outre-Atlantique. Elle a écrit des séries en anglais qui lui ont valu de nombreuses citations, dont Chroniques aztèques, Dominion of the fallen, Xuya, qui a eu l’honneur unique de recevoir à la fois le prix British Science Fiction du meilleur roman et celui de la meilleure fiction courte (2015).

Randal Douc
  • Randal Douc (X 1992), comédien
  • Né en 1971 à Phnom Penh, Randal DOUC entre à l’X en 92 avant d’intégrer Télécom Paris en école d’application. Spécialiste des modèles de Markov cachés, il est enseignant-chercheur à l’X (2001-07) puis professeur de mathématiques appliquées à Télécom SudParis (2008-). Eclectique, il est également écrivain de théâtre et acteur de cinéma. On l’a vu notamment jouer Monsieur Jo dans Un barrage contre le Pacifique, de Rithy Panh, à côté d’Isabelle Huppert (2009) puis dans plusieurs autres films de Rithy Panh (dont l’Image Manquante, qui a obtenu le prix Un certain regard au festival de Cannes 2013 et qui a été nommé aux Oscars 2014 et aux César 2016). Il a également écrit plusieurs pièces de théâtre, dont Les Hommes désertés (2002), Rouge de la guerre (2004), Khyol (2011), sélectionnées dans divers festivals liés à l’écriture contemporaine (Chartreuse de  Villeneuve-les-Avignon, Centre Dramatique d’Orléans, festival Premières Lignes au Studio Théâtre de la Comédie Française…).
  • Jean-Charles Fitoussi (X 1991), cinéaste
Jean-Charles Fitoussi
  • Né en 1970, Jean-Charles entre à l’X en 91 après des études au Lycée Descartes de Tours où sa vocation se scelle dans la classe d’arts plastiques transformée en véritable atelier par le professeur et artiste Jean-Pierre Le Brun. Il devient cinéaste avant même de sortir de l’Ecole : il tourne Aura été sur le platâl en 1994, tout en suivant des cours de philosophie à la Sorbonne et d’architecture à l’École d’architecture de Paris-Belleville ! Il enchaine ensuite de nombreux films de courts et longs métrages dont D’ici là (tourné à Rome en 1995), Les jours où je n’existe pas (d’après une œuvre de Marcel Aymé, première au Festival de Cannes en 2002 puis Grand Prix du Festival Entrevue de Belfort), Le Dieu Saturne (Quinzaine des Realisateurs en 2004), Nocturnes pour le roi de Rome, tout premier long métrage tourné avec une caméra de téléphone portable (Semaine de la Critique à Cannes en 2006), Je ne suis pas morte (Meilleur film français au Festival de Belfort 2008), L’Enclos du temps (prix Jean-Vigo 2013).
    Il a été pensionnaire à la Villa Médicis à Rome en 2005 et à la Villa Kujoyama à Kyoto en 2008 et, digne successeur de mon cocon Paul Vecchiali (X 53), son oeuvre a eu droit, sous le titre générique de Château de hasard, à une rétrospective intégrale à la Cinémathèque Française en 2014. On attend la suite avec impatience !
  • Solenne Gaucher (X 2014), intelligente,
Solenne Gaucher

Née en 1994, fille d’une informaticienne et d’un enseignant-chercheur en biophysique, Solenne entre à l’X en 2014 après une prépa à Hoche. Elle fait ensuite un Master 2 en probabilités et statistiques, un doctorat en mathématiques à Paris-Saclay et un post-doctorat dans le groupe FairPlay CREST-ENSAE. Elle est chargée de TD à l’ENSAE et est depuis peu professeure assistante au Centre de maths app de l’X. Ses recherches sur des algorithmes d’apprentissage automatique équitables et inclusifs, pour essayer de s’affranchir des biais présents dans les données et limiter leurs répercussions sociales, lui ont valu de faire partie des 35 Jeunes Talents 2024 nommées par la Fondation l’Oréal-Unesco pour les femmes et la science dans la catégorie Intelligence artificielle et données au service du bien commun. Bravo, chère Solenne, ce serait bien si tu trouvais les moyens d’enrayer la dramatique chute du nombre de femmes à l’X en 2024. Ton mari Clément Guyon (X 14 comme toi) a eu la chance de te séduire mais sais-tu que seuls 7 % des X mâles convolent avec des camarades de promo alors c’est le cas de 57 % des Xettes !

François Kruger (X 1993), diplomate,

François Kruger
  • Entré à l’X en 93, François en sort dans le corps des administrateurs de l’INSEE. Dans la foulée, il fait l’ENA (promo 1999), dont il sort dans la Cour des comptes. Après quelques années à la Cour, il parcourt le monde : conseiller financier à l’ambassade de France en Inde (2006-07), conseiller économique à Bruxelles (2008-11), directeur exécutif de la Banque africaine de développement à Tunis (2011-14), avant de revenir au bercail comme premier avocat général puis président de section à la Cour des comptes (2014-22). Repris par le goût du large, il part à New York comme directeur de l’audit externe des Nations Unies (2022-24) puis conseiller du représentant permanent de la France aux Nations Unies (2024-).
  • François ne dit pas dans son CV officiel qu’il a enseigné plusieurs années au département HSS de l’X (2002-05), qu’il est passionné de musique classique, et notamment de la forme sonate, qu’il rêvait dans son jeune âge de s’occuper de la direction musicale d’une maison d’édition, voire de s’aventurer dans la direction d’orchestre, à l’instar de Jacques Attali (X 63), de Lionel Stoléru (X 56) ou de Jean-Luc Tingaud (X 89, voir ci-dessous). Mais pendant que tu y es, cher François, ne pourrais-tu utiliser tes talents cachés pour tenter de mettre un peu d’harmonie dans ce que le général de Gaulle appelait le Machin ?
  • Théau Peronnin (X 2012), chatteur,
Théau Peronnin

Entré à l’X en 2012, Théau fait un Master à l’ENS en 2016 et travaille au Quantum Group de l’ENS jusqu’en 2020, date de lancement de la start-up Alice et Bob, qui lui vaut le Grand prix d’innovation i-PhD décerné par BpiFrance dans le cadre du plan Deeptech. Alice et Bob est leader dans le domaine du calcul quantique, avec des qubits dits de Chat de Schrödinger, intégrant une correction autonome d’erreur. Après avoir levé 30 M$ en série A, il vient de sécuriser un financement de 100 M$ en série B, avec pour ambition de construire d’ici 2030 un prototype d’ordinateur quantique infaillible, encore mieux que le C12 des jumeaux Desjardins (ma lettre d’août 23) ? Cliquez ici si vous voulez lire ou écouter son livre blanc sur le calcul quantique. Cher Théau, préviens notre ministre des finances dès que ton système de correction autonome d’erreurs fonctionnera, cela lui évitera les mésaventures de Bruno Le Maire avec le budget 2024 !

  • Marc Sangnier (X 1895), journaliste,
Marc Sangnier (c) Larousse

Né en 1873, Marc entre à l’X en 1895 et fait une carrière de journaliste et militant social. Il fonde au début du siècle dernier le mouvement social Le Sillon et le journal La Démocratie, dont les locaux boulevard Raspail sont occupés aujourd’hui par un restaurant éponyme, qui propose un petit menu dit Démocrate et un grand menu dit Républicain ! Marc a également fondé la Ligue française pour les Auberges de jeunesse en 1930, il a été député de Paris de 1919 à 1924 et de 1945 à sa mort en 1950 et il a écrit de nombreux ouvrages dont L’Éducation sociale du Peuple (1899), Le Sillon, esprit et méthodes (1905), La lutte pour la démocratie (1908) et Le Pacifisme d’action (1936). Considéré comme le père de la démocratie chrétienne, il est un des inspirateurs de la politique de François Bayrou qui l’a cité dans son discours de politique générale du 14 janvier. Espérons qu’il inspirera aussi une majorité de députés pour que Bayrou dure plus longtemps que Barnier !

  • Jean-Luc Tingaud (X 1989), chef d’orchestre
Jean-Luc Tingaud

Jean-Luc entre à l’X en 1989, en sort administrateur de l’INSEE et passe un DEA d’économie mais bifurque rapidement vers la musique, obtient un premier prix de piano au Conservatoire national de musique de Paris en 1997 et devient assistant de Manuel Rosenthal (1904-2003). Il crée alors un orchestre-atelier de jeunes talents, OstinatO. Chef invité, il dirige des opéras français aussi bien que de la musique symphonique. Il a écrit plusieurs livres sur la musique dont Alfred Deller, le contre-ténor (1996), Crescendo vers Dieu (avec Manuel Rosenthal, 1999) ou Cortot, Thibaut, Casals (2000).

*** PETITS POTINS ***

Gérard Araud (c) La Croix
  • Gérard Araud (X 73, ma lettre de mars 22 et mon potin de janvier 25), ancien ambassadeur en Israël aux Nations-Unies et aux Etats-Unis, explique dans Infojmoderne pourquoi il faut écouter la proposition de Trump sur Gaza : « …ce que je trouve le plus intéressant en l’occurrence, c’est ce coup dans la fourmilière qu’a envoyé Trump d’une manière qui lui est particulièrement caractéristique. Par ignorance des complexités et de l’histoire d’un dossier autant que par nature, il est capable de balayer d’un revers de la main toutes les idées reçues qui ne sont parfois que du conformisme. Il est un peu l’enfant du conte d’Andersen Les Habits neufs de l’empereur .. les diplomaties du monde entier répètent l’antienne de la « solution à deux États » mais chacun sait, y compris chez les Palestiniens de Cisjordanie, qu’elle est bel et bien morte…  Il faut écouter Araud !
Bernard Arnault
  • Bernard Arnault (X 69), patron de LVMH, grand sportif avec l’achat de Paris FC (2024) et grand papivore avec Les Echos (acquis en 2007), Le Parisien (2015), Historia (2023), Paris Match (2024) et bientôt Sciences et Avenir (voir ci-dessous), serait en négociation avec Nicolas Beytout pour lui acheter ses parts dans L’Opinion et L’Agefi. Ce qui ne l’a pas empêché d’inaugurer un nouvel immeuble Louis Vuitton sur la 57ème rue, d’être dans les premiers rangs des invités de Donald Trump à son investiture du 20 janvier et de constater avec regret que l’Amérique attire les entreprises en baissant les impôts tandis que la France les fait fuir en les matraquant…
Elisabeth Borne
Laura Chaubard

Elisabeth Borne (X 81, ma lettre de mai 22), ministre de l’Education, dont plusieurs membres de la famille ont été déportés, a fait un émouvant discours le 27 janvier au Mémorial de la Shoah, à l’occasion du 80ème anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau par les troupes soviétiques.

Frédéric Oudéa

Laura Chaubard (X 99, ma lettre d’octobre 22), présidente de l’X et Frédéric Oudéa (X 81, ma lettre de septembre 22), président de campagne de la Fondation de l’X, ont réuni quelques anciens triés sur le volet (dont moi !) pour décrire les projets de développement de notre chère école et les moyens envisagés pour les financer sans trop compter sur des finances publiques exsangues. J’ai rappelé mon initiative de création de magnans décennaux, destinés à montrer aux anciens ce qui est fait avec leur argent, inaugurés en 2013 et malheureusement tombés en désuétude 3 ans après, suite à leur prise en charge par l’AX. Il parait que l’idée revient ?

Benoit Coeuré

Benoit Coeuré (X 87, ma lettre d’avril 22), patron de l’Autorité de la concurrence, se félicite d’avoir fait rentrer plus de 1,4 G€ de sanctions en 2024 dans les caisses de l’Etat impécunieux. Les contrevenants sont très variés : électroménager, distribution, béton, vin et chocolat etc. Mais ne faut-il pas se demander si la concurrence pure et parfaite, telle qu’elle était recommandée par notre prix Nobel Maurice Allais (X 31) est la bonne méthode pour se mesurer aux mastodontes américains ?

Pierre-Arnaud Coquelin

Pierre-Arnaud Coquelin, fondateur de la brillante startup Wheere, dit à qui veut l’entendre qu’il a fait Normale et l’X.  Je ne sais s’il a vraiment fait Normale mais on ne le trouve pas dans les fichiers des divers diplômés de l’X. Dommage car Wheere est vraiment une pépite qui révolutionne le GPS en réussissant à géolocaliser même à l’intérieur des bâtiments et sous terre. A moins que ce ne soit une nouvelle version des avions renifleurs ??

Philippe Donnet

Philippe Donnet (X 80, ma lettre de mai 22), patron de Generali, veut créer un mastodonte de la gestion d’actifs, qui serait numéro 2 en Europe derrière Amundi avec 1.900 G€ sous gestion, et numéro 9 mondial, en fusionnant sa filiale Generali investment holding (GIH) avec Natixis investment managers (NIM), la filiale de gestion de BPCE. Bravo, cher Philippe, pour avoir brillamment franchi les Alpes, mais prends garde à toi : le Mont de piété de Sienne veut te faire la peau via une opération tordue à l’Italienne !

Alfred Dreyfus
  • Alfred Dreyfus (X 1878, ma lettre du 19 décembre), héros malgré lui d’une Affaire qui le dépassa, est à l’honneur dans une exposition organisée par le Musée d’art et d’histoire du judaïsme du 13 mars au 31 août. Intitulée « Alfred Dreyfus, vérité et justice », cette exposition rassemble plusieurs centaines de documents d’archives, photos, films et œuvres d’art. Mahj, 71 rue du Temple. Visite guidée prévue pour les X.
Philippe Jost
  • Philippe Jost (X 80, ma lettre de septembre 23), est promu au grade de commandeur de la Légion d’honneur pour avoir pris les rênes de l’établissement public de réfection de Notre-Dame de Paris à la suite de la mort du général Georgelin et terminé en temps et en heure les travaux. Toutes mes félicitations, cher Philippe mais j’espère que celui qui découvrira les vraies causes de l’incendie sera récompensé aussi !

Hervé Kabla (X 84) consultant en informatique et blogueur compulsif, bien connu des lecteurs de la Jaune et la Rouge, sort le Guide Pratique de la Généalogie 2.0., un guide de 105 pages à destination des néophytes, de plus en plus nombreux, qui veulent se lancer dans la généalogie. Divisé en 4 parties, il explique comment construire un arbre, présente les logiciels de généalogie, donne la liste des bases de données accessibles en ligne, et décrit l’usage des résultats de séquençage ADN. Disponible sur Amazon et accessible à tous, c’est vraiment La généalogie pour les Nuls !

Hervé Le Bras (X 63) sort, après Il n’y pas de grand remplacement (Grasset, 2022), qui niait le changement de structure de la population française, un nouveau livre pour nous expliquer qu’Il n’y a pas de race blanche (Grasset, 2024), que l’espèce humaine ne peut être subdivisée en races, surtout pas la race blanche, à la rigueur la race noire et qu’il ne faut surtout pas faire de statistiques ethniques, même pour les utiliser aux fins de discrimination positive. Ne t’inquiète pas, cher Hervé, la France ne risque pas d’abandonner sa politique de l’autruche et ce n’est pas à toi que je proposerais de reprendre le groupe X Démographie en déshérence depuis quelque temps. Alfred Sauvy (X 20 S) doit se retourner dans sa tombe !

Nicolas Maes

Nicolas Maes (X 95), dg d’Orano, a réussi à compenser la perte de ses ressources d’uranium au Niger par la conclusion d’un accord de concession minière à long terme avec la Mongolie en vue de l’exploitation d’une mine à Zuuvch-Ovoo, dans le désert de Gobi. Espérons que ce beau projet, qui devrait couvrir un quart de nos besoins actuels, n’a qu’une proximité sémantique avec  Donogoo Tonka ou les miracles de la science, ville fantôme créée par Jules Romain !

Arthur Mensch
  • Arthur Mensch (X 11, ma lettre de juin 23), dg de la société Mistral AI, vient de signer un important accord de partenariat avec l’AFP afin d’inclure les dépêches d’actualité dans les réponses faites par l’assistant conversationnel de Mistral, appelé Le Chat, aux requêtes faites par ses clients. Et le Chat est maintenant disponible sur les smartphones. Bravo, cher Arthur, tu vaux déjà 3 bicornes (6 G$) et tu vas bientôt égaler ChatGPT, mais prends garde à DeepSeek !

Thierry de Montbrial (X 63, ma lettre de mars 22), président fondateur de l’IFRI, sort un nouveau livre « L’ère des affrontements. Les grands tournants géopolitiques » (Dunod, 2025). Il s’y demande comment faire face à une scène internationale dominée par des revendications de puissance et des guerres ouvertes qui menacent jusqu’à l’existence de l’Union européenne, alors que, dans les années 90, la chute du système soviétique avait pu sembler ouvrir un temps de paix, d’échanges ouverts, une marche universelle vers la démocratie ?

Claude Perdriel (c) Les Echos

Claude Perdriel (X 47), journaliste toujours vert, vient d’entrer en négociations avec Xavier Niel, propriétaire de Nice Matin, pour qu’il distribue son magazine Challenges et avec LVMH, le groupe de Bernard Arnault (X 69), pour lui vendre Sciences et avenir.

Patrick Pouyanné

Patrick Pouyanné (X 83), pdg de TotalEnergies, participait le 22 janvier, en compagnie de Ana Botin (Santander), Bryan Moynihan (Bank of America) et Stephen Schwartzman (Blackstone), à une table ronde organisée à Davos pour discuter en vidéo avec Donald Trump. PP lui a notamment demandé des garanties sur la sécurité des approvisionnements de l’Europe en GNL américain, en lui rappelant que TotalEnergies est le premier exportateur de GNL américain, contribuant ainsi à la sécurité énergétique de l’Europe. Cher Patrick, c’est bien de nous fournir en gaz mais n’aurais-tu pas pu lui demander d’en baisser le prix, voire l’interroger sur sa sortie de l’accord de Paris ?

Loïc Rocard

Loïc Rocard (X 91), ingénieur des Ponts, président de l’AX et pdg de Technicatome, n’a malheureusement pas fait le poids, bien qu’il soit ancien élève de l’école nationale de l’Aviation civile, pour succéder à Augustin de Romanet à la direction d’Aéroports de Paris, face à Philippe Pascal, énarque, qui avait l’avantage d’être dans la place, comme directeur financier depuis 2013.

Jean-Luc Tavernier (c) Miguel MEDINA / POOL / AFP
  • Jean-Luc Tavernier (X 80), directeur général de l’INSEE depuis 2012, a décidé de quitter ses fonctions pour prendre une retraite bien méritée auprès de l’Inspection générale des Finances. Rompant avec les habitudes, Bercy a décidé de faire un appel à candidatures pour lui trouver un successeur. Envoyer CV et prétentions avant le 3 mars à candidature.dginsee@finances.gouv.fr  Statisticiens pas sérieux s’abstenir !
Jean Tirole

Jean Tirole (X 73), Prix Nobel d’économie, dresse dans un entretien au Point (30 janvier 2025) un constat alarmant sur notre retard technologique et en analyse les causes profondes. Pourquoi l’Union peine-t-elle à innover et à peser sur la scène internationale ? Comment surmonter ces blocages ? Entre diagnostics sans concession et pistes de réformes, il plaide pour une refonte en profondeur de nos politiques d’innovation et de financement de la recherche, sans quoi l’Europe risque de disparaître en tant qu’acteur géopolitique.

*** PETITS POULETS ***

Bonjour Hubert, Si ce n’est déjà fait, je t’envoie mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année (j’ai l’impression que nous en aurons besoin !) et je formule aussi celui que tu poursuives ces portraits polytechniciens dont tu nous régales (un bémol toutefois pour celui qui crache dans la soupe et s’enorgueillit de faire l’homme à tout faire chez les bonnes sœurs, caprice d’enfant gâté)…  Philippe Bonnamy (X 61). Merci de tes vœux Il n’y a pas de sot métier. Que dirais-tu de Jean Girette (X 1918), 1899-1976, ingénieur des Ponts, directeur du réseau Sud-Ouest de la SNCF, devenu prêtre ouvrier en 1955 après la mort de son épouse, puis portier chez les Petites soeurs des pauvres à Paris ? HLL

J’ai bien aimé ces portraits de polytechniciens aux profils très différents et inattendus, ainsi que tes petites réflexions très personnelles ! Catherine  Merci Hubert

Merci beaucoup pour ces « portraits » attrayants, et bon courage pour la suite.  Y a-t-il une suite possible à la visite »polytechnicienne » au Musée sur Dreyfus. Le musée prévoit-il des conférences ? Amitiés Jean Dhombres (X 62). J’ai demandé au Mahj de nous proposer un créneau de visite guidée. Voir plus haut. HLL.

*** PETIT GRAIN DE SEL ***

Dans ma lettre précédente, je faisais le rapprochement entre l’extinction dramatique des espèces animales et végétales et l’expansion incontrôlée de l’espèce humaine depuis deux siècles. Mais ce qui est vérité au-delà de la Méditerranée, est erreur en deçà : l’Europe est en hiver démographique. Dans un livre qui fera date, Les balançoires vides (l’Observatoire, 2024), le démographe Maxime Sbaihi, directeur des études de l’Institut Montaigne, auteur du Grand vieillissement (l’Observatoire, 2022), explique pourquoi la dénatalité française, avec un taux de fécondité de 1,66, le plus bas depuis 1919, est un suicide collectif. La maison brûle, et nous regardons ailleurs, disait Chirac qui n’hésitait pourtant pas à faire inscrire un principe de précaution rétrograde dans notre Constitution. Dans quelques décennies, nos petits-enfants se demanderont quel aveuglement a conduit une majorité de Français à se battre contre une réforme des retraites manifestement insuffisante et leur Président à parler de réarmement démographique et, en même temps, à inscrire dans la Constitution un droit à l’avortement que personne ne contestait !

*** PETIT ANNUAIRE ***

Cliquez ici pour voir l’index alphabétique des portraits que j’ai faits depuis le début de ma saga il y a 3 ans. J’en ai plus de 1000 en liste d’attente mais je suis toujours preneur de suggestions de votre part. Merci d’avance.

Vous connaissez des Xtraordinaires ? Signalez-les moi !

Merci d’avance !

Hubert Lévy-Lambert (X 53), fondateur du groupe X Démographie

Portraits de polytechniciens Xtraordinaires #44

« Il ne suffit pas d’entrer à l’X pour sortir de l’ordinaire »

Voici, de Hédi Chaieb (X 18) à Isabelle Sorente (X 90), mes portraits de polytechniciens Xtraordinaires et, de Bruno Angles (X 84) à François Villeroy de Galhau (X 78), mes petits potins du mois écoulé.

*** PETITS PORTRAITS ***

  • Hédi Chaieb (X 18), interne
Hédi Chaieb

Né à Suresnes en 1997, de Ghazi Chaieb (X 1980), ancien cadre chez Euler-Hermès, d’origine tunisienne, et d’une ingénieure au foyer, Hédi entre à l’X en 2018 après des études au Lycée Pasteur puis à Louis le Grand. Il profite du Covid pour faire un stage à l’APHP et, en 2021, à peine sorti de l’X, il décide de préparer l’internat, en bénéficiant d’une passerelle pour accéder directement en troisième année. Et il réussit l’exploit de se classer major des 9.600 candidats des épreuves dématérialisées nationales en octobre 2024, sans pour autant négliger le foot où il joue en compétition ! Juste à temps pour que Caroline Apra (X 06) ne sente pas seule dans ce métier après le décès du professeur Aurengo (X 67), tous deux dans ma lettre de décembre 24. Mais il envisage de se spécialiser dans l’anesthésie-réanimation. Cher Hédi, puisses-tu utiliser tes compétences pour réanimer l’économie de la France, qui est malheureusement en piteux état en ce début d’année…

  • Arthur Dénouveaux (X 2005), rescapé
Arthur Dénouveaux

Né en 1986 d’un père agent de la Banque de France et d’une mère au foyer, Arthur fait ses études secondaires au lycée Molière et sa prépa à Henri IV. Entré à l’X en 2005, il complète en 4ème année sa formation à l’ENSAE et à Dauphine puis entre à la Société Générale qu’il quitte en 2016 pour fonder Machina Capital, labellisé Finance Innovation en 2017. Il entre en 2021 au comité de direction de l’assureur mutualiste Covea. Fan de rock, Arthur était aux premières loges du Bataclan le 13 novembre 2015. Il a courageusement aidé à sauver des membres du groupe Eagles of Death Metal. Il a ensuite créé l’association Life for Paris, témoigné au procès, participé à de nombreuses émissions et tribunes et écrit plusieurs livres sur la question du terrorisme.

Marié et père de 3 petites filles, Arthur a été nommé Jeune Manager de l’Année aux 21èmes trophées de l’Assurance en 2022 et membre de la promo 2024 de l’Institut Choiseul, qui établit chaque année une liste des 100 dirigeants de moins de 40 ans qui jouent ou joueront un rôle majeur dans l’économie française. Bravo pour ton courage, cher Arthur, la France a besoin d’hommes qui n’ont pas peur de leur ombre !

  • Maxime Radmacher (X 14), factotum
Maxime Radmacher

Patrice Holiner, l’immarcescible chef du chœur de l’X, m’a recommandé de faire le portrait de Maxime, brillant chercheur et généK de sa promo. Première difficulté : son nom n’apparait pas dans la bible. Consulté, Yves Demay (X 77), délégué général de l’AX, m’explique qu’il est un des rares X à avoir demandé à ne pas y figurer ! Deuxième difficulté : je tente de l’abonner à mon blog et il s’en désabonne aussi sec. Je découvre ses gazettes, réussis à nouer le contact et voici ce qu’il m’écrit :

Né en 1993 d’un père professeur d’EPS et d’une mère institutrice, j’ai fait toutes mes études au lycée Kléber de Strasbourg. Je suis sorti d’un système que les X, entre autres, ont construit, mis en place et entretenu depuis un moment. Il me semble conduire l’humanité à sa perte et me révulse par les inégalités q’il crée et entretient ; les valeurs détestables qu’il véhicule et promeut ; la nonchalance avec laquelle tout le monde semble les accepter et les légitimer. J’ai fait un master de Sciences cognitives à Paris V puis un an d’ingénieur de recherche en IA appliquée à l’agriculture laitière … J’ai ensuite fait du wwoffing au Québec puis en Ariège et enfin dans le grand Est. Je me suis installé au couvent de Saint Jean de Bassel (Moselle) avec celle qui m’a accompagné au cours de toute cette aventure depuis le Québec : Julie. Mon job : agent polyvalent des services, j’aime bien homme à tout faire des Soeurs du Couvent de la Divine Providence car ça retransmet bien ce que je suis amené à faire au quotidien. Ma passion : le pain au levain cuit dans le four au feu de bois à l’ancienne que j’ai autoconstruit (cf ma dernière gazette). 

Comme ton nom l’indique, je suppose que tu répares aussi les vélos des sœurs 😊 Cher Maxime, tu fais partie de ceux qui ne sont rien, selon Macron mais je suis certain que le bon Dieu te le rendra !

  • Nicolas Simon (X 08), exosquelettiste
Nicolas Simon

Né en 1988 d’un père ingénieur agronome et d’une mère au foyer, issus de familles d’agriculteurs beaucerons, Nicolas fait ses études secondaires et sa prépa à Hoche et entre à l’X en 2008. De nombreux membres de sa famille étant atteints de la maladie de Charcot-Marie-Tooth (sa grand-mère, son père, son frère, sa sœur, 6 oncles et tantes et des cousins), il adhère au club de robotique de l’X pour travailler sur l’un des Graals de la robotique : comment faire marcher un robot bipède comme un humain, de manière auto-stabilisée. Il prépare en 2011 un MSc sur l’intelligence artificielle à l’Imperial College de Londres et y développe son projet d’exosquelette avec 5 cocons roboticiens : Alexandre Boulanger, Vincent Blaclard, Adrien Pradat, Olivier Tranzer et Sebastien Marion, tous X 08.

Kevin Piette porte le flambeau olympique à Poissy

De retour à Paris, il crée Wandercraft avec Alexandre et Vincent. Avec l’aide de Jean-Louis Constanza, gourou des affaires, dont le fils est aussi handicapé, il réalise une première levée de fonds auprès de Business Angels dont Xavier Niel.  Vincent quitte l’aventure fin 2013, remplacé par Matthieu Masselin, encore un X 08 ! Nommé en 2015 l’Ingénieur de demain en innovation par l’Usine nouvelle, Nicolas étoffe rapidement son équipe avec des pointures comme Kien Cuong Nguyen (X04, médaille d’or aux olympiades de physique du Vietnam), Guilhem Boéris (X 08, médaille d’argent aux Olympiades de physique à Isaphan en 2007), Lucas Verney (ENS 12), Grégoire Roussel (X 15), Caroline Apra (X 06, neurochirurgienne,ma lettre de décembre 24) et Kevin Piette, tennisman, paraplégique depuis un accident de moto en 2011, qui a participé en juillet 2024 au relais de la flamme olympique à Poissy avec son exosquelette !

Guilhem Boeris (à g) et le frère de Nicolas Simon (à dr)

Démarrant sur les chapeaux de roue, tout en trouvant le temps de se marier avec une brillante HEC et de faire 2 enfants, Nicolas réalise dès 2017 les premiers essais cliniques mondiaux d’un exosquelette, baptisé Atalante, démontrant que des personnes paraplégiques peuvent marcher les mains libres, sans béquilles ni fauteuil roulant. Atalante, qui pèse 78 kg et fonctionne avec 12 moteurs et 12 articulations robotisées, est commercialisé en 2019 et est déjà utilisé par plus de 70 hôpitaux de rééducation et de neurologie en Europe et aux USA avant d’être bientôt proposé au public dans une version plus légère.

Allant de succès en succès, Wandercraft participe en 2020 au Cybathlon, les Jeux Olympiques de la robotique, obtient en 2021 l’autorisation de la FDA pour la mise sur le marché en cas d’hémiplégie suite à un AVC, lève 40 M€ en 2022, est sélectionné en 2023 à French Tech 2030 et obtient la prise en charge par Medicare d’exosquelettes jusqu’à 94.000 $. Bravo, cher Nicolas, ton robot va non seulement contribuer à alléger la misère du monde mais aussi à améliorer notre balance commerciale. Puisses-tu aussi inventer un appareil pour que la France marche toute seule sans l’aide du FMI !

  • Isabelle Sorente (X 1990), écrivaine
Isabelle Sorente

Née en 1972 à Marseille, Isabelle entre à l’X en 90 et en sort dans l’Aviation civile et passe son brevet de pilote. Amatrice de voltige, elle bifurque rapidement vers le théâtre, en suivant des cours au Lucernaire et au Cours Florent. Inspirée par de grandes écrivaines comme Emily Brontë, Joyce Carol Oates, Marguerite Yourcenar ou Jane Austen, elle a écrit de nombreux ouvrages sur la cruauté des phénomènes contemporains, depuis L (2002), La prière de septembre (2003), Le Cœur de l’ogre (2004), Panique (2006), Transformations d’une femme (2009) jusqu’à Le complexe de la sorcière (2020), La femme et l’oiseau (2021), L’instruction (2023)ou Medusa (2024). Isabelle n’est pas dans la bible, comme Maxime Radmacher ci-dessus, sans doute pour cause de sorcellerie ?

*** PETITS POTINS ***

Bruno Angles

Bruno Angles (X 84, ma lettre de juillet 24) quitte la direction générale de AG2R La Mondiale pour, selon un communiqué ambigu de ce groupe mutualiste « écrire une nouvelle page d’un parcours professionnel éclectique ». Il pourrait être remplacé par Benoit Courmont (X 98) qui a été nommé dg intérimaire et qui, contrairement à Bruno, a fait toute sa carrière dans l’assurance…

Gérard Araud

Gérard Araud (X73, ma lettre de février 22), ancien ambassadeur de France en Israël, aux Nations Unies et aux USA, qualifie, dans un tweet, de juicy le CV de Charles Kushner, père de Jared Kushner (gendre de Trump), qui vient d’être nommé par Donald Trump au prestigieux poste d’ambassadeur des USA à Paris. Il est vrai que son CV n’est pas piqué des vers, avec par exemple une condamnation pour fraude fiscale et subornation de témoin, mais ne cherchez pas ce tweet sur X, il a été rapidement effacé ! Grand spécialiste des gaffes, GA avait fait de même en 2016 avec un tweet écrit après l’élection de Donald Trump : Un monde s’effondre ! Pour la petite histoire, dans une interview accordée au magazine Atlantic en avril 2019, GA se déclarait très proche de Jared Kushner et qualifiait Israël d’Etat d’apartheid, avant de rétropédaler quelques jours après en disant qu’il voulait parler de la Cisjordanie ! Cliquez ici pour plus de détails.

Elisabeth Borne

Elisabeth Borne (X 81, ma lettre de mai 22), qui espérait prendre la tête du parti macroniste Renaissance, a dû s’incliner devant Gabriel Attal qui en a été élu le 8 décembre secrétaire général avec 94,9 % des voix. Elle s’est consolée avec le poste de présidente du Conseil national, sorte de parlement du parti, avec 95,4 % des voix, un demi pour cent de plus qu’Attal, en attendant de revenir au gouvernement le 23 décembre avec le titre de ministre d’Etat, chargée de l’éducation et de l’enseignement supérieur. Un vaste chantier quand on connait les notes désastreuses obtenues par nos jeunes dans les classements internationaux !

David Cavailloles

David Cavailloles (X 08), ingénieur des Mines, administrateur de l’Insee, contrôleur des Assurances, qui a beaucoup roulé sa bosse avec des postes à AXA (2012-13), à l’ACPR (2013-15), à l’inspection des Finances (2015-17), au cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur (2017-19) et chez Capgemini (2019-24), vient d’être nommé président exécutif d’Arianegroup en remplacement de Stéphane Israël. Toutes nos félicitations, cher David, puisses-tu rester assez longtemps à ce poste pour écraser le Goliath que représente SpaceX qui fera bientôt un lancement par jour contre un par mois pour Ariane, qui ne semble même pas connaitre l’économie circulaire, avec ses lanceurs non réutilisables !

Laurent Champaney

Laurent Champaney, directeur de l’Ecole des arts et métiers et président de la Conférence des grandes écoles, vient de publier le palmarès 2025 des grandes écoles. Celui-ci est basé sur 5 critères : coût de la scolarité, salaire en début de carrière, rigueur académique, ouverture internationale, taux d’emploi. L’X est premier avec une note globale de 18,8, suivie par les Mines de Paris (17,7) puis Centrale et Ponts, ex aequo avec 17,2. Toute honte bue, l’école dirigée par Champaney est bonne dernière avec 14,4, ex aequo avec Centrale Med, ECPM et Mines St Etienne. Bravo à l’X mais un bémol : c’est la seule des 27 écoles qui est gratuite. Au contraire, on y est payé. En tant qu’auteur de La vérité des prix, ancien responsable de la Rationalisation des choix budgétaires aux Finances et fondateur de X Sursaut, je me demande s’il ne s’agit pas de concurrence déloyale ?

Alfred Dreyfus à l’X (c) Ecole polytechnique

Alfred Dreyfus (X 1878, ma lettre du 19 décembre), héros malgré lui d’une Affaire qui le dépassa, est à l’honneur dans une exposition organisée par le Musée d’art et d’histoire du judaïsme du 13 mars au 31 août. Intitulée « Alfred Dreyfus, vérité et justice », cette exposition rassemble plusieurs centaines de documents d’archives, photos, films et œuvres d’art. Mahj, 71 rue du Temple. Cliquez ici pour plus de détails.

Carlos Ghosn

Carlos Ghosn (X 74), toujours réfugié au Liban après son évasion spectaculaire du Japon en 2019, a déclaré le 23 décembre que la fusion projetée de Nissan avec Honda n’a pas de sens. Pour lui, en proie à des soucis financiers considérables, Nissan est en mode « panique » pour avoir entamé des négociations avec son grand rival Honda en vue d’une fusion susceptible de donner naissance au numéro trois mondial du secteur.

Théo Hoffenberg

Théo Hoffenberg (X 80, ma lettre d’aôut 24), créateur de Reverso, a droit à un portrait élogieux dans Les Echos du 5 décembre, sous le titre «Théo Hoffenberg donne les langues au « chat ». Il se confie par ailleurs à Sacha El Baz qui a fait sa biographie sur youtube.

La chorale de l’X sous la Coupole

Patrice Holiner (X d’honneur, ma lettre d’octobre 22), dirigeait la chorale de l’X lors de la séance solennelle de rentrée de l’Académie des sciences morales et politiques sous la coupole du quai Conti le 18 novembre, sous la présidence de Bruno Cotte. Cliquez ici pour plus de détails.

Hanna Mergui (c) Jeremy Barande

Hanna Mergui (G22, artiste, ma lettre de mars 24), créatrice du projet AIxplanation, participera en février, dans le cadre de l’AI Action Summit, à NEO 612, une soirée organisée par Convergence et l’Institut Montaigne, en vue de favoriser les échanges entre décideurs politiques, scientifiques, artistes et ingénieurs, grâce à la médiation artistique. Dans ce cadre, elle cherche des acteurs intéressés à financer des œuvres dans le domaine de l’IA, elle a notamment une très belle œuvre axée sur IA et environnement. Si vous êtes intéressé, cliquez ici pour la contacter.

Isabelle Mordant et son fils Thomas

Thomas Mordant, fils de Paul et Isabelle Mordant (X 92, ma lettre de janvier 24), post doctorant au Laboratoire de mathématiques d’Orsay, participe, malgré la terrible maladie qui le frappe, au mal nommé Paris Saclay Summit choose science les 12 et 13 février dans l’EDF Lab de Palaiseau, sous le patronage d’Emmanuel Macron, pourtant défenseur de la langue française. De nombreuses personnalités y participent, dont Alain Aspect, Laura Chaubard (X 99) ou Thierry Coulhon,

Patrick Pouyanné, Catherine MacGregor et Luc Rémont

Patrick Pouyanné (X 83), pdg de TotalEnergies, participait le 10 décembre, en compagnie de Catherine MacGregor, dg d’Engie et de Luc Rémont (X 88), pdg d’EDF, à une table ronde lors du colloque annuel de l’UFE (Union française de l’électricité) sur L’électricité, moteur de notre quotidien. A défaut d’accord sur le niveau des prix de l’électricité, trop bas pour EDF, trop haut pour ses clients, tous trois sont tombés d’accord sur le fait que c’est l’enfer d’investir en France, en raison de la lourdeur des procédures administratives.

Patrick Pouyanné remet l’épée du Corps des mines à Antoine Armand- HLL Alimage.com

Doué d’un don d’ubiquité, PP présidait le même jour l’AG de l’Amicale du Corps des mines au début de laquelle il a fait observer une minute de silence en mémoire de Claude Riveline (X 56), mort la veille (voir ci-après) et à la fin de laquelle il a remis une épée du Corps des mines à Antoine Armand, non pas en tant qu’arrière-petit fils de Louis Armand (X 1924) mais en tant que ministre chargé de l’Industrie. Une si coûteuse épée étant remise chaque année au nouveau ministre de l’Industrie, je pense que ce ministre de 3 mois aurait mérité un quart d’épée seulement !

Olivier Rey (c) Fabien Clairefond

Olivier Rey (X 83, mathématicien, romancier, essayiste et philosophe, ma lettre de mars 22) fait une conférence le 30 janvier à 18 h sur les sources de la civilisation européenne, dans le cadre d’un Cycle de conférences sur Pensée religieuse et Pensée européenne organisé parPassages-Adapes. A suivre : conférences de Philippe Herzog (X 59) le 20 février sur Comment régénérer l’Europe et de Philippe d’Iribarne (X 55) le 6 mars sur Affrontements idéologiques en Europe et fractures chrétiennes. Cliquez ici pour vous inscrire.

Claude Riveline

Claude Riveline (X 56, ma lettre de mai 23), ingénieur des Mines, fondateur du Centre de gestion scientifique de l’Ecole des mines où il a enseigné la gestion de 1967 à 2006 et figure majeure de la pensée juive contemporaine,est mort le 9 décembre. Ce grand homme a été enterré le lendemain au cimetière Montparnasse, aussi discrètement qu’il avait vécu. L’assemblée générale du Corps des mines qui se tenait ce jour-là lui a consacré une minute de silence. Toutes nos condoléances à son épouse Janine, à ses enfants Alain, Jean-Pierre et Daniel et à toute sa famille.

Pierre Rouchon

Pierre Rouchon (X 80), ingénieur des Mines, membre de l’équipe Quantic ENS-INRIA, vient d’être élu à l’Académie des sciences pour ses travaux sur le contrôle des systèmes et l’ingénierie quantique. Toutes nos félicitations !

Marc Sangnier (c) Alchetron

Marc Sangnier (X 1895), 1873-1950, fondateur du Sillon, de La Jeune République et de la Ligue française des auberges de jeunesse, était à l’honneur le 5 décembre avec un colloque organisé par l’Institut catholique de Paris, intitulé Marc Sangnier, d’hier à aujourd’hui, un éveilleur, militants et scientifiques en dialogue. François Bayrou, qui se déclare chrétien laïque inspiré par Sangnier, a trouvé le temps d’y participer malgré un emploi du temps très chargé !

Jean-Eric Schoettl

Jean-Eric Schoettl (X 67, ma lettre de juin 22), ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel, s’interroge dans le Figaro du 20 décembre sur l’état d’esprit qui anime une partie de la magistrature, à la suite du rejet par la Cour de cassation du pourvoi de Nicolas Sarkozy contre sa condamnation à 3 ans de prison. Je ne sais si cette condamnation, qui est un contre-exemple d’une fable de la Fontaine, est juste mais je crois avoir appris qu’il ne faut pas maudire ses juges. On en saura plus bientôt avec les affaires du financement libyen et des dépenses électorales…

Dominique Senequier

Dominique Senequier (X 72, présidente fondatrice d’Ardian, ma lettre de mai 24) peut se vanter d’être devenue première actionnaire de l’aéroport de Heathrow, avec 22,6 % du capital aux côtés de PIF, le fonds souverain d’Arabie séoudite, qui en a 15 %. Cette opération de plusieurs G€ est le plus gros investissement jamais fait par Ardian. Bravo, chère Dominique, mais pense aussi à investir en France !

François Villeroy de Galhau

François Villeroy de Galhau (X 78, Gouverneur de la Banque de France, ma lettre de mai 22) alerte à nouveau, dans un article du Figaro du 17 décembre, sur la dérive des finances publiques qui a conduit Moody’s à dégrader la note de la France, en s’alignant sur ses 2 confrères. Il espère, sans trop y croire, que le déficit 2015 sera plus proche de 5 % que de 6 % et qu’il sera ramené en 2029 à 3 %, ce qui est mieux que 6 mais moins bien que le zéro qu’on n’a pas vu depuis près d’un demi-siècle ! Enfin, il confirme l’objectif de la BCE de baisser ses taux pour arriver à un taux « neutre », entre 1,7 et 2,5 %. Mais il faut y ajouter notre spread, qui est maintenant supérieur à celui de l’Espagne, du Portugal et, même, de la Grèce.

*** PETITS POULETS ***

Bonjour. Je ne suis pas dans la « bible », car considéré par l’AX comme « climato-sceptique » ; pour cette même raison, je suis blacklisté sur les réseaux polytechnique.org. Amicalement, Bernard Beauzamy (X 68). C’est curieux car je ne vois rien à ce sujet dans ton cv sur Lkd. Tu es le 3ème camarade que je découvre en quelques jours absent de la bible. J’en parle dans ma prochaine lettre… Bonne année. HLL

Cher Hubert, tu as raison, on te lit… Yves Demay (X 77). Justement, que dis-tu du message ci-dessus du camarade Beauzamy ? HLL

Cher Hubert, Un grand merci pour ton article sur l’affaire Dreyfus, particulièrement fouillé et instructif. Et pour l’ensemble des portraits édités en 2024. Quels courage et efforts nécessaires pour lutter contre un système, une doxa. Antigone toujours vivante… Philippe Georges (X 79)

Cher Hubert, merci pour ton portrait. Le hasard aura voulu que cela paraisse dans le numéro spécial écologie de la Jaune et la Rouge [numéro 800, décembre 2024], ce qui fait qu’il y a une seconde photo de moi dans la revue (photo de Printemps silencieux, action menée par scientifiques en rébellion). A une prochaine peut-être ! Valérie Sion (X 82). Un cadeau au premier qui la reconnaitra sur la photo ! HLL

*** PETIT GRAIN DE SEL ***

Extinctions depuis 1500, la J et la R déc 24 p 25

Le numéro 800 de la Jaune et la Rouge de décembre 24 était consacré à l’urgence écologique. Dans ce dossier fait par un groupe X éponyme, on trouve un graphique significatif montrant l’évolution des extinctions d’espèces animales depuis 1500 (p. 25). On y explique que 6 des 9 limites planétaires ont déjà été dépassées et que l’humanité est responsable de la 6ème extinction de masse. Bon diagnostic !

Avec la courbe de l’explosion démographique de l’espèce humaine

Mais la corrélation, évidente, comme le montre le graphique de droite, entre l’extinction des animaux et l’explosion des humains, n’est pas mentionnée et, quand on arrive aux propositions, on ne trouve rien de plus sérieux que « la division par 3 de la consommation de viandes et de produits laitiers, l’interdiction des vols intérieurs dès lors qu’une solution par le rail existe, la division des trajets en voiture par 2, l’interdiction des publicités en ligne et l’instauration de quotas sur les produits importés » (page 29). Mais dans quel monde vivent donc les auteurs de ce dossier ??

*** PETIT ANNUAIRE ***

Cliquez ici pour voir l’index alphabétique des près de 300 portraits que j’ai faits depuis le début de ma saga il y a 3 ans. J’en ai plus de 1000 en liste d’attente et j’ai une idée pour accélérer leur traitement mais je suis toujours preneur de suggestions de votre part. Merci d’avance.

Vous connaissez des Xtraordinaires ? Signalez-les moi !

Merci d’avance et bonne année 25 !

Hubert Lévy-Lambert (X 53), fondateur du groupe X Démographie, hélas en déshérence

Alfred Dreyfus (X 1878), capitaine courageux

Alfred Dreyfus à l’X (c) Bibilothèque de l’X. On ignore qui a gribouillé et lacéré la photo avec tant de haine.

Alfred Dreyfus est né en 1859 à Mulhouse, d’une famille juive ayant prospéré dans l’industrie textile, installée en Alsace depuis plusieurs siècles. Après l’annexion de l’Alsace, son père opte en 1871 pour la nationalité française et Alfred est envoyé à Bâle puis à Paris, au collège Sainte-Barbe où il prépare le bac puis l’École polytechnique.

Reçu à l’X 182ème sur 236 en 1878, Dreyfus en sort 128ème  et choisit l’artillerie. Il est alors envoyé comme sous-lieutenant à l’École d’application de Fontainebleau, d’où il sort en 1882. Il est alors lieutenant au 31ème régiment d’artillerie du Mans puis aux batteries à cheval de la 1ère division de cavalerie de Paris. Très bien noté, il est nommé capitaine en 1889 et affecté à l’École de pyrotechnie de Bourges.

Dreyfus prépare alors l’École de guerre, où il est reçu en 1890. Il en sort deux ans plus tard 9ème sur 81 avec la mention très bien. Il est alors affecté successivement aux différents bureaux de l’état-major.

Son entrée à l’École de guerre a coïncidé avec son mariage avec Lucie Hadamard, sœur de Paul David Hadamard (76), cousine du professeur Jacques Salomon Hadamard et petite-fille de Jean Alexandre Hatzfeld (34), dont le frère Adolphe Hatzfeld, normalien, sort la même année le premier volume du Dictionnaire universel de la langue française. Il a deux enfants, nés en 1891 et en 1893. La vie lui sourit.

Le « bordereau »

En septembre 1894, le service de renseignements français (dit « section de statistiques »), dirigé par le lieutenant-colonel Jean Robert Sandherr assisté du commandant Hubert Joseph Henry, intercepte un « bordereau » non signé, faisant état de l’envoi de documents secrets intéressant la Défense nationale à l’attaché militaire allemand Maximilien von Schwartzkoppen.

Le président de la République Jean Pierre Paul Casimir-Périer et le président du Conseil Charles Dupuy sont avisés de l’affaire. Une brève enquête menée par le commandant Armand Auguste du Paty de Clam aboutit, sur la base d’une vague ressemblance d’écritures, à l’arrestation du capitaine Alfred Dreyfus.

Après une instruction bâclée, confiée au commandant Alexandre Bexon d’Ormescheville, Dreyfus est déféré le 19 décembre 1894 au Conseil de guerre présidé par le colonel Émilien Maurel qui décide de le juger à huis clos. La seule pièce à conviction est le « bordereau ». Suivant des raisonnements tortueux, Alphonse Bertillon, inventeur de l’anthropométrie, qui se pique de graphologie, y reconnaît la main de Dreyfus. L’expert Alfred Gobert, désigné par le garde des Sceaux est d’un avis contraire. Les experts désignés par le préfet de police sont d’un avis partagé.

Malgré ses dénégations, l’absence de preuves et l’absence de mobiles, Dreyfus est condamné à l’unanimité le 22 décembre 1894 à la déportation à vie dans une enceinte fortifiée. Il est dégradé le 5 janvier 1895 au cours d’une cérémonie qui se tient dans la grande cour de l’École militaire puis déporté à l’île du Diable, au large de la Guyane.

On apprendra plus tard que la conviction des juges a été obtenue notamment grâce à un dossier secret non communiqué à la Défense, produit par le général Auguste Mercier (52), ministre de la Guerre.

Le « petit bleu »

En mars 1896, le service de renseignements français intercepte un télégramme (alors appelé « petit bleu »), adressé par l’attaché militaire allemand à un officier français d’origine hongroise, le commandant Ferdinand Walsin-Esterhazy. Après une enquête approfondie, le colonel Marie Georges Picquart, successeur de Sandherr, acquiert en septembre la conviction que le bordereau qui a fait condamner Dreyfus est de la main d’Esterhazy.

Immédiatement informés, les généraux Charles Arthur Gonse, sous-chef d’état-major et Raoul François Charles Le Mouton de Boisdeffre, chef d’état-major, demandent à Picquart, pour ne pas porter atteinte au moral de l’armée, de ne pas divulguer sa découverte.

Ils le font muter dans l’Est de la France puis en Tunisie. Après s’en être ouvert au général Paul Arthur Nismes (54) qui lui conseille de « faire le mort », Picquart, dont l’honneur est attaqué et qui craint pour sa vie, se confie sous le sceau du secret en juin 1897 à un avocat de ses amis, Me Henri Louis Leblois,

J’accuse…

Vu l’importance de ces révélations, Me Leblois décide après mûre réflexion de les porter à la connaissance du vice-président du Sénat, Auguste Scheurer-Kestner. Celui-ci en parle en octobre au président de la République Félix Faure, lequel a succédé à Casimir-Périer en 1895, ainsi qu’au président du Conseil Jules Méline, au garde des Sceaux Jean-Baptiste Darlan et au ministre de la Guerre, le général Jean-Baptiste Billot. Aucun n’accepte d’intervenir.

Animé par le frère du condamné, Mathieu, le « frère admirable » et par un jeune écrivain libertaire, Bernard Lazare, le « premier qui s’est levé », un mouvement d’opinion commence toutefois à se dessiner en faveur de la révision du procès Dreyfus. A sa tête se trouvent des hommes politiques comme Léon Blum, Georges Clemenceau, rédacteur en chef de l’Aurore, Yves Guyot, directeur du Siècle, Jean Jaurès, Francis de Pressensé, le député Joseph Reinach ou le sénateur Ludovic Trarieux, ancien garde des Sceaux et surtout des « intellectuels » comme Victor Basch, Emile Duclaux, directeur de l’Institut Pasteur, Anatole France, Edouard Grimaux, professeur à l’X, Lucien Herr, bibliothécaire et  » gourou  » de Normale, Lucien Lévy-Bruhl, Octave Mirbeau, Gabriel Monod, le chartiste Paul Viollet, tous deux membres de l’Institut, Charles Péguy, Marcel Prévost (82) et Emile Zola.

Cela n’empêche pas Esterhazy d’être acquitté à l’unanimité le 11 janvier 1898 par un Conseil de guerre présidé par le général Henri de Luxer, après une enquête faite par le général Gabriel de Pellieux, qui concluait à un refus d’informer contre Esterhazy et à un renvoi de Picquart devant un conseil d’enquête !

Pour forcer la Justice à rouvrir le dossier, Emile Zola publie alors sur toute la première page de l’Aurore du 13 janvier une lettre ouverte au président de la République Félix Faure. Cet article, intitulé « J’accuse…! », lui vaut d’être condamné par les Assises de Paris puis, après cassation, par les Assises de Versailles, à un an de prison pour diffamation. Il s’enfuit en Angleterre pour éviter la prison. Mais le procès a un immense retentissement en France et à l’étranger.

William Chaplin (X 1887). (c) Bibliothèque de l’X

Pour faire bonne mesure, Picquart est également condamné à la prison ferme et chassé de l’armée pour avoir divulgué des informations sur la culpabilité d’Esterhazy, considérées comme « documents secrets intéressant la Défense nationale ». Parallèlement, un « petit juge », Paul Bertulus, qui avait eu l’audace de vouloir renvoyer Esterhazy aux Assises, est dessaisi.

Après le procès, viennent les vengeances. C’est ainsi qu’Edouard Grimaux, professeur de chimie à l’X, déjà cité, est mis en disponibilité pour avoir témoigné au procès Zola ou que le lieutenant William Chaplin (87) est mis en non-activité par suspension d’emploi pour avoir écrit une lettre de félicitations à Zola.

C’est dans ce contexte qu’est fondée la Ligue des droits de l’homme par Trarieux, Guyot, Reinach et Scheurer-Kestner.

Le « faux Henry »

Le 7 juillet 1898, Godefroy Cavaignac (72, ingénieur des Ponts), nouveau ministre de la Guerre, farouchement opposé à la révision, lit à la Chambre des députés le texte d’une lettre de l’attaché militaire italien Alessandro Panizzardi à son homologue allemand von Schwartzkoppen, censée établir indiscutablement la culpabilité de Dreyfus.

Malheureusement pour Cavaignac, son officier d’ordonnance, le commandant Louis Cuignet, découvre peu après que ce document, affiché dans tout le pays sur décision des députés, est un faux grossier. Le commandant Henry reconnaît en être l’auteur et se suicide le 31 août 1898, cependant que le général de Boisdeffre démissionne.

Henri Brisson, qui a succédé en juin à l’antidreyfusard Jules Méline, accepte alors de transmettre a la Cour de cassation la requête en révision du procès Dreyfus, établie par Lucie Dreyfus assistée de Me Henry Mornard. Hostile envers et contre tout à la révision, Cavaignac démissionne le 3 septembre. Il est remplacé par le général Emile Thomas Zurlinden (X 1856) qui démissionne douze jours plus tard, pour la même raison, et est remplacé par le général Jules Chanoine qui fera de même un mois plus tard, entraînant la chute du gouvernement Brisson. Charles Dupuy redevient alors président du Conseil, Charles Louis de Freycinet (X 1846, Mines) étant ministre de la Guerre.

Pendant ce temps, les antidreyfusards ne restent pas inactifs. La Ligue de la Patrie française est fondée en décembre 1898 par François Coppée, Maurice Barrès, Ferdinand Brunetière et Jules Lemaitre, pour faire pièce à la Ligue des Droits de l’homme, cependant qu’une souscription ouverte par la Libre parole en faveur de la famille de Henry, dite « monument Henry », recueille un très grand succès auprès de toutes les couches de la population.

Après Grimaux, un autre professeur de l’X, George Duruy, professeur d’histoire et littérature, prend sa plume et écrit des articles « Pour la justice et pour l’armée » dans le Figaro en avril 1899. Il est aussitôt suspendu par le général François Toulza (57), commandant l’École. Après une interpellation de Freycinet à la Chambre par le député Jules Gouzy (52), il sera réintégré par le nouveau ministre de la Guerre Camille Krantz (68).

Le procès de Rennes

Au terme de longs débats et après que la Chambre criminelle, jugée trop favorable à Dreyfus, ait été dessaisie par une loi rétroactive, le jugement de 1894 est annulé le 3 juin 1899 par la Cour de cassation, toutes chambres réunies. Dreyfus est rapatrié de l’île du Diable pour être rejugé par le Conseil de guerre de Rennes, cependant que Picquart est remis en liberté et que Zola rentre d’exil.

Contrairement à 1894, Dreyfus va être jugé par un Conseil de guerre composé uniquement de polytechniciens : présidé par le colonel Albert Jouaust (58), le Conseil comprend le lieutenant-colonel François Paul Brongniart (69), les commandants Charles de Bréon (66). Emile Merle (72) et Julien Profillet (72) et les capitaines Albert Parfait (76) et Charles Beauvais (76). Les « antidreyfusards » sont venus en force témoigner à la suite du général Mercier (52), qui venait de quitter l’armée. Celui-ci s’est installé à Rennes à demeure avec une nombreuse équipe de témoins à charge de haut rang dont le général Denis Deloye (56), directeur de l’artillerie, le général Jules de Dionne (47), directeur de l’École de guerre ou le lieutenant-colonel Charles Jeannel (68).

Du côté de la défense, assurée par Mes Edgard Demange et Fernand Labori, qui sera victime d’un attentat, se trouvent également de nombreux polytechniciens parmi lesquels Jules Andrade (76), professeur à la faculté des sciences de Montpellier; Claude Maurice Bernard (82), ingénieur au corps des Mines ; le lieutenant Charles Bernard Brunot (77), qui commence son témoignage par ces mots adressés à Moch « tu me demandes si j’aurais le courage de confirmer par écrit… » ; les chefs d’escadron Joseph Ducros (73), Alfred Galopin (71), Gaston Hartmann (72); l’ancien capitaine Gaston Moch (78), dont le fils Jules Moch (1912), ancien président du Conseil, cite quelques souvenirs dans La Jaune et la Rouge de juillet-août 1978 ; Jules Henri Poincaré (73), professeur à l’X, le général (cr) de l’artillerie de marine Hippolyte Sebert (58).

Alors qu’Esterhazy, enfui à l’étranger, a reconnu être l’auteur du  » bordereau « , l’essentiel de l’accusation repose toujours sur la thèse extravagante et pseudo-scientifique de l' »expert » Bertillon. Celui-ci affirme, calcul des probabilités et « redans » à l’appui, que le bordereau est une pièce auto-forgée par Dreyfus, qui aurait contrefait sa propre écriture ! Cette thèse est réfutée notamment par Bernard (82) et Poincaré (73), qui ont travaillé indépendamment.

L’avis de Poincaré sur le travail de Bertillon, lu par Paul Painlevé, professeur de mécanique à l’X, devant le Conseil de guerre, est très clair : « … Sur treize mots redoublés, correspondant à vingt-six coïncidences possibles, l’auteur constate quatre coïncidences réalisées. Évaluant à 0,2 la probabilité d’une coïncidence isolée, il conclut que celle de la réunion de quatre est 0,0016. C’est faux : 0,0016, c’est la probabilité pour qu ‘il y ait quatre coïncidences sur quatre. Celle pour qu’il y en ait quatre sur vingt-six est 0,7, soit quatre cents fois plus. Cette erreur colossale rend suspect tout le reste… « 

La chute de Poincaré paraîtra à certains plus contestable : « … En résumé, les calculs de M. Bernard sont exacts ; ceux de M. Bertillon ne le sont pas. Le seraient-ils, qu’aucune conclusion ne serait pour cela légitime, parce que l’application du calcul des probabilités aux sciences morales est, comme l’a dit je ne sais plus qui, le scandale des mathématiques, parce que Laplace et Condorcet, qui calculaient bien, eux, sont arrivés à des résultats dénués de sens commun. « 

Et Poincaré termine sa lettre à Painlevé : « Rien de tout cela n’a de caractère scientifique et je ne puis comprendre vos inquiétudes. Je ne sais si l’accusé sera condamné mais s’il l’est, ce sera sur d’autres preuves. Il est impossible qu’une pareille argumentation fasse quelque impression sur des hommes sans parti pris qui ont reçu une éducation scientifique solide. « 

Charles François de Lancrau de Bréon (X1866) (c) Bibiliothèque de l’X

Il n’y a pas d’autres preuves et les membres du Conseil de guerre ont tous reçu une éducation scientifique solide. Dreyfus est néanmoins déclaré coupable le 9 septembre 1899, avec des circonstances atténuantes (sic) et condamné à dix ans de détention. Toutefois, deux juges sur sept ont voté pour l’innocence de Dreyfus, dont le président Jouaust (58), qui avait paru plutôt hostile pendant les débats et le commandant de Bréon (66), qui avait souscrit 5 F pour le Monument Henry. A noter que le vote s’est déroulé par ordre hiérarchique croissant, le Président votant en dernier. Le verdict aurait-il été différent si l’ordre de vote avait été l’ordre hiérarchique ?

Il fut l’un des deux juges de Rennes qui osèrent voter pour l’innocence de Dreyfus. Il ne fut jamais promu au-delà du grade de chef d’escadron d’artillerie.

Après le procès, encore les vengeances. Ainsi, le colonel Jouaust (58) est mis aussitôt à la retraite; Jules Andrade (76) est blâmé et suspendu pour avoir accusé le général de Boisdeffre de faux témoignage et écrit dans l’Aurore après le procès : « je plains de tout cœur le camarade Mercier…  » ; etc.

Épuisé tant physiquement que moralement par quatre ans et demi de détention dans des conditions très dures, Dreyfus décide de ne pas faire appel et accepte en septembre 1899 la grâce que lui octroie, sur proposition du ministre de la Guerre Gaston de Galliffet, le président de la République Emile Loubet, lequel vient de succéder à l’anti-dreyfusard Félix Faure.

Pour tenter d’apaiser les esprits et tourner la page à l’approche de l’Exposition universelle de 1900, dont le Commissaire général est Alfred Picard (62, PC), le président du Conseil Pierre Waldeck-Rousseau, qui a succédé en juin 1899 à Charles Dupuy, met en chantier une loi d’amnistie. Cette loi, qui n’est votée qu’en décembre 1900, renvoie dos à dos faussaires et héros, en amnistiant tous les crimes et délits liés à l’affaire Dreyfus.

Les débats préliminaires au vote précisent que c’est sur la demande de Dreyfus que son propre cas est exclu de la loi d’amnistie, dans le but de laisser ouvertes les portes de la Cour de cassation pour lui permettre de poursuivre une réhabilitation judiciaire.

Vers la révision

Nommé à la Guerre en mai 1900, le général Louis Joseph André (57), républicain anticlérical, procède aussitôt à une épuration de l’armée. C’est ainsi que les généraux Alfred Delanne (62), chef d’état-major général et Edouard Jamont (50), général en chef en temps de guerre, sont relevés de leurs fonctions. André essaie à plusieurs reprises de faire réintégrer Picquart, mais les esprits sont encore trop échauffés. Il faudra l’avènement en juin 1902 du gouvernement anticlérical du « petit père Combes » pour que l’idée d’une deuxième révision soit acceptée. En 1903, après une série d’interventions de Jaurès à la Chambre, le ministre André ouvre une enquête dite préliminaire; qu’il confie au commandant Antoine Louis Targe (85). Cette enquête confirme officiellement que le dossier de Rennes comprenait notamment des « témoignages suspects » et des « pièces matériellement altérées ».

Saisie par le garde des Sceaux, la Cour de cassation admet alors en mars 1904, pour faits nouveaux, la demande en révision du procès de Rennes. Il aura fallu cinq ans pour arriver à ce résultat. Son enquête durera encore deux ans et verra partisans et adversaires du capitaine s’affronter à nouveau très vivement sur la question de l’identité du scripteur du bordereau ainsi que sur ses aspects techniques.

C’est ainsi qu’un auteur anonyme, signant « un ancien élève de l’École polytechnique », édite une brochure, dite « brochure verte », confortant la thèse de Bertillon et portant en exergue un vieil adage de droit criminel : « primo de corpore delicti constare ». L’auteur de cette brochure de 64 pages agrémentée de 20 planches in-quarto a payé d’avance à Charles Henri Devos, administrateur de la Libre Parole et directeur de la Librairie antisémite les frais d’impression. Il n’a jamais voulu se faire connaître, malgré les recherches entreprises par la justice pour le faire témoigner à charge. Un siècle après, le mystère reste entier.

Le commandant Charles Corps (73) n’hésite pas à signer de son nom des articles et brochures dans le même sens. Le lieutenant-colonel Emile Martin (61) signe quant à lui des articles et une brochure intitulée « Dreyfus confondu » sous le pseudonyme de « SCIO ».

Paul Painlevé, professeur à l’X, Auguste Molinier, professeur à l’École des chartes et Claude Maurice Bernard (82, Mines) prennent la défense de Dreyfus en démontrant qu’il n’a pas pu écrire le bordereau. Leur thèse sera réfutée par Camille Jordan (55), professeur d’analyse à l’X.

Une commission composée de trois académiciens, Paul Appell, Jean-Gaston Darboux et Henri Poincaré (73) nommée par la Cour en avril 1905 pour départager les experts en écriture, conclut à la mise hors de cause de Dreyfus. Toute la démonstration de Bertillon est définitivement démolie. Celui-ci sera néanmoins honoré jusqu’à la fin de ses jours et même après, puisqu’une salle de la préfecture de police porte encore son nom aujourd’hui.

Une autre commission est constituée en mai 1904 par le général André à la demande de la Cour pour examiner les questions techniques du bordereau. Elle est composée de quatre généraux polytechniciens : Ulysse Casimir Balaman (58), ancien président du comité technique de l’artillerie, président, Louis François Villien (63), inspecteur des fabrications de l’artillerie, Jean Jules Brun (67), commandant l’École de guerre et Jules Georges Séard (54), ancien directeur de l’École de pyrotechnie. Cette commission conclut également à la mise hors de cause de Dreyfus.

La réhabilitation

Après de nombreux rebondissements, dont la condamnation pour divulgation de documents du capitaine Jules Fritsch (85) par un conseil d’enquête présidé par le général Joseph Joffre (69) et le procès de Grégoire Dautriche, officier d’administration au service des renseignements et de plusieurs officiers supérieurs, la Cour de cassation décide le 12 juillet 1906, toutes chambres réunies, de casser le procès de Rennes sans renvoi, considérant que  » rien ne reste debout de l’accusation portée contre Dreyfus ».

Dreyfus est aussitôt réintégré comme chef d’escadron dans l’armée et est décoré de la Légion d’honneur dans une cour de l’École militaire, non loin de l’endroit où il avait été dégradé onze ans auparavant.

Il prend sa retraite peu après, mais reprendra du service comme lieutenant-colonel pendant la guerre de 1914-1918. Il mourra en 1935, sans jamais s’être moralement remis d’une affaire dont il avait été le héros malgré lui et qui l’avait singulièrement dépassé.

Réhabilité en même temps que Dreyfus, Picquart est nommé général en 1906. Il sera ministre de la Guerre du cabinet Clemenceau de 1906 à 1909.

Les ministres de la Guerre

Il n’est pas inutile, pour la compréhension des événements, de faire la liste des nombreux ministres de la Guerre qui se sont succédés pendant la période étudiée.

  • 1888-déc. 1893 : Charles Louis Freycinet (X1846).
  • déc. 1893-Jan. 1895 : général Auguste Mercier (X 1852).
  • jan.-oct. 1895: général Emile Zurlinden (X 1856).
  • nov. 1895-avril 1896 : Godefroy Cavaignac (X 1872).
  • avril 1896-juin 1898 : général Jean-Baptiste Billot.
  • juin-sept. 1898 : Godefroy Cavaignac (X 1872).
  • 5-17 sept 1898 : général Emile Zurlinden (X 1856).
  • 17 sept.-25 oct 1898 : général Jules Chanoine.
  • 4 nov. 1898 – 5 mai 1899 : Charles Louis Freycinet (X 1846).
  • 7 mai – 12 juin 1899 : Camille Krantz (X 1868).
  • 23 juin 1899 – 28 mai 1900 : général Gaston de Galliffet.
  • mai 1900-nov. 1904 : général Louis André (X 1857).
  • nov. 1904 -juin 1905 : Maurice Berteaux.
  • juin 1905 -oct 1906 : Eugène Etienne.
  • oct 1906 – juillet 1909 : général Georges Picquart

L’armée et l’affaire Dreyfus

L’affaire Dreyfus ne survient pas par hasard. La France juive de Edouard Drumont a été un  » best seller » en 1886 avec 100 000 exemplaires vendus en deux mois et de nombreuses rééditions. En 1890, La Croix, journal des Assomptionnistes, se décrit comme « le journal le plus anti-juif de France ». En 1892, La Libre parole, fondée par Edouard Drumont, lance une violente campagne contre les juifs au sein de l’armée.

Gaston Moch (X 1878) (c) Bibliothèque de l’X

En août 1892, après un article particulièrement virulent, le capitaine Armand Mayer (77), inspecteur des études à l’Ecole polytechnique, provoque en duel, pour défendre l’honneur des officiers juifs, le marquis Antoine de Morès, porte-parole des antisémites, qui le tue. Devant l’émotion suscitée par cette affaire, le ministre de la Guerre Charles Louis de Freycinet (46) en appelle à la réconciliation : « … dans l’armée, nous ne connaissons ni Israélites, ni protestants, ni catholiques ; nous ne connaissons que des officiers français, sans acception d’origine… « 

Gaston Moch (X 1878), petit-fils de rabbin d’origine alsacienne, père de 2 polytechniciens dont Jules Moch (X 1912), homme politique, quitte l’armée en 1894.

Drumont redouble néanmoins ses attaques. Ainsi, La Libre Parole lance un concours en octobre 1895 sur « les moyens pratiques d’arriver à l’anéantissement de la puissance juive en France », avec un jury présidé par Ernest Rouyer (79). Les premiers prix iront à l’abbé Jacquet et à Mgr Tilloy pour avoir préconisé la création, par voie législative, des sortes de ghettos modernes. On est loin de l’abbé Grégoire !

Beaucoup d’officiers juifs avaient quitté l’armée avant même le déclenchement de l’affaire Dreyfus, tel Gaston Moch (78), témoin de la défense au procès de Rennes en 1899 (cf. supra), qui avait démissionné en 1894. L’affaire Dreyfus accélère ce mouvement et conduit beaucoup de juifs à renoncer à se présenter aux concours de l’X et plus encore de Saint-Cyr.

Ainsi, le commandant Emile Mayer (71), camarade de promotion et ami du maréchal Foch, est-il mis d’office en inactivité avec retrait d’emploi en mai 1899 par Camille Krantz (68), ministre de la Guerre, sous prétexte d’avoir proposé une réforme de la justice militaire. Il sera réintégré en 1906 et nommé lieutenant-colonel par le général Picquart et sera, jusqu’à sa mort en 1938, le fidèle correspondant et mentor du général de Gaulle.

Tous ceux qui ont osé se désolidariser des faussaires sont victimes de la vindicte de leurs supérieurs, sans distinction de religion. Les plus connus sont le colonel Picquart, dont on a vu le sort, le commandant Ferdinand Forzinetti, directeur de la prison du Cherche-Midi, révoqué pour avoir témoigné de son intime conviction de l’innocence de son prisonnier, le colonel Jouaust (58), mis à la retraite après avoir osé voter pour Dreyfus à Rennes ou le général Messimy, poussé à la démission. Il y en a beaucoup d’autres. Jacques Jourde (81, PC) et le commandant Targe (85), déjà cité, proposeront, sans succès, qu’une Commission de l’armée en établisse la liste.

L’École polytechnique, dont à l’époque trois quarts des élèves sortent dans l’armée, ne pouvait pas, en tant qu’institution, avoir un comportement significativement différent de celui du reste de l’armée.

Ainsi, bien que sociétaire perpétuel, Dreyfus est exclu d’office en 1894 de la S.A.S. (Société amicale de secours, fondée en 1865 pour venir en aide aux camarades malheureux et à leurs familles, fusionnée en 1963 avec la S.A.X., fondée en 1908, pour donner naissance à l’A.X.). Son nom disparaît alors de l’annuaire des anciens élèves, pour ne réapparaître que douze ans après, en 1907.

Cet ostracisme vise également ses parents, même éloignés. Ainsi, Painlevé témoignera en février 1899 devant la Cour de cassation avoir été chargé en juin 1897, par « certaines personnes de l’École polytechnique », d’écarter la candidature éventuelle de Jacques Hadamard à une place de répétiteur à l’École, du fait qu’il était cousin par alliance de Dreyfus. À l’époque, Hadamard avait à peine 30 ans et était déjà professeur au Collège de France et maître de conférences à la Sorbonne. Comme les grands anciens le savent, il sera finalement admis et enseignera l’analyse à l’X de 1912 à 1937.

Les juifs et l’Affaire Dreyfus

On notera pour terminer que la communauté juive ne s’est pas plus mobilisée que la communauté polytechnicienne pour venir en aide à Dreyfus, mais pour d’autres raisons, tenant à sa crainte d’accentuer l’antisémitisme alors qu’elle aspire de toutes ses forces à l’assimilation.

Ainsi le grand rabbin Zadoc Kahn pouvait dire à l’occasion des cérémonies du centenaire de l ‘École polytechnique, le 19 mai 1894, en présence du président de la République Sadi Carnot (56, ingénieur des Ponts), qui devait malheureusement être assassiné un mois plus tard par un anarchiste :

L’École polytechnique a été un des principaux instruments de notre relèvement, un des leviers puissants de notre activité affranchie.

Brûlant d’impatience de justifier la confiance de la France dans ses nouveaux enfants adoptés par cette mère généreuse avec un amour sans réserve, d’infliger un démenti sans réplique à ceux qui affectaient de taxer d’imprudence ce qui n’était après tout qu’un simple acte de justice et d’ humanité, de montrer aussi promptement que possible que nous entendions prendre au sérieux nos charges civiques et l’obligation de nous consacrer à notre pays, nos familles, notre jeunesse ont considéré l’ École polytechnique comme la meilleure initiation aux devoirs patriotiques et comme le moyen le plus efficace de nous élever à la hauteur de notre nouvelle situation et de mettre en œuvre nos réserves d’énergie amassées par des siècles d’inaction forcée...

Pour la petite histoire, on notera que c’est pour les mêmes raisons que les notables juifs français n’appuieront pas le projet de création d’un État juif qui leur est pro posé en 1896 par Théodore Herzl. Correspondant à Paris d’un journal viennois, ce dernier avait suivi pour son journal le procès Dreyfus et en avait tiré la conclusion que les juifs devaient avoir un État à eux. Ses réflexions, publiées en 1896 sous le titre de L’État juif, sont à l’origine de la déclaration Balfour de 1917 et de la création de l’État d’Israël par les Nations Unies en 1948. /.

Article publié à l’occasion du centenaire de l’Affaire Dreyfus dans La Jaune et la Rouge (janvier 1995, pp 49-61), avec une couverture représentant la statue de Dreyfus par Tim, malencontreusement inversée, car il a l’arme à gauche (une cotangente ?) et une annexe inédite donnant, de A (Altmayer) à Z (Zurlinden), la liste des 137 X (et de leurs professeurs) concernés de près ou de loin par l’Affaire, avec, hélas, une forte majorité d’antidreyfusards...

Cliquez ici pour voir l’index alphabétique des 275 portraits que j’ai faits depuis le début de ma saga il y a 3 ans. J’en ai plus de 1000 en liste d’attente et j’ai une idée pour accélérer leur traitement mais je suis toujours preneur de suggestions de votre part. Merci d’avance. HLL

Portraits de polytechniciens Xtraordinaires #42

« Il ne suffit pas d’entrer à l’X pour sortir de l’ordinaire »

Voici, de Caroline Apra (X 06) à Antoine Rostand (X 82), mes nouveaux portraits de polytechniciens Xtraordinaires et, de Olivier Andriès (X 81) à François Villeroy de Galhau (X 78), mes petits potins du mois écoulé.

*** PETITS PORTRAITS ***

  • Caroline Apra (X 06), neurochirurgienne
Caroline Apra (la voir aussi plus bas en GU au concert du 11 novembre !)

Née à Neuilly/Seine en 1988 d’un père ingénieur entrepreneur et d’une mère sans profession, selon l’expression consacrée, si ce n’est qu’elle a élevé 7 enfants, Caroline fait ses études secondaires à Sainte-Marie de Neuilly et sa prépa à Ginette. Elle entre à l’X en 2006, suivie quelques années après par son frère Benjamin (X 13). Très éclectique, à la sortie de l’X, elle étudie la littérature russe à Nanterre puis en Sorbonne où elle obtient un Master en 2009. Inspirée par Mikhail Boulgakov, écrivain et médecin, elle part en 2010 à l’University College de Londres pour devenir médecin. Poursuivant ses études en Sorbonne, elle devient interne en neurochirurgie en 2019. Infatigable, elle exerce 2 ans à la Salpêtrière tout en préparant un doctorat en neuro-oncologie expérimentale à l’ICM (Institut du cerveau) puis au MIT dans le laboratoire de Polina Anikeeva, où ses recherches sur l’utilisation de l’optogénétique pour favoriser la neuroplasticité chez les souris lui valent le prestigieux Prix Bettencourt 2021 pour les jeunes chercheurs.

Bardée de tous ces diplômes et tout en s’occupant de ses 3 enfants, Caroline exerce depuis 2 ans comme neurochirurgienne à l’hôpital Henri Mondor. Mais, soucieuse de ne pas garder ses pieds dans le même sabot, elle est également conseillère scientifique de Wandercraft, fondée en 2012 par des X 08, qui fabrique des exosquelettes pour faire marcher les personnes paraplégiques et de Beams, qui développe des sondes pour aider les chirurgiens à localiser les tumeurs en temps réel et à les retirer en toute sécurité. Je ne vous souhaite naturellement pas d’avoir à prendre rendez-vous avec Caroline mais, si nécessaire, elle est sur Doctolib !

  • André Aurengo (X 67), interne
André Aurengo

Né en 1949, André Aurengo entre à l’X en 1967. Dès sa sortie, il bifurque vers la médecine en devenant interne des hôpitaux de Paris en 1976, docteur ès Sciences physiques en 1979, docteur d’Etat en 1989, puis chef du service de médecine nucléaire à l’hôpital de La Pitié Salpétrière, spécialisé en pathologie thyroïdienne, ce qui l’avait amené à soigner des enfants ukrainiens victimes de l’accident de Tchernobyl, professeur de biophysique à l’université Pierre-et-Marie-Curie, président du Conseil supérieur d’hygiène publique, membre de l’Académie de médecine depuis 2005 et membre de l’Académie des technologies depuis 2016. Il est mort le 6 mai 2024 après une longue maladie. Il avait été injustement accusé de conflit d’intérêt en tant que conseiller d’EDF dans le domaine des radiations ionisantes. Yves Brechet (X 81, ma lettre de décembre 22) en dit : … Scientifique et citoyen intègre, il a toujours défendu ce que la science disait, au mépris de ce que les médias voulaient entendre, s’opposant souvent à la CRIIRAD et à la CRIIREM qui osaient accuser sans vergogne cet homme compétent et intègre de conflits d’intérêt, relayés en cela par une meute de journalistes sans principe ni savoir. Il en avait été peiné comme d’une criante injustice, mais cela ne l’avait pas découragé de dénoncer encore et toujours le mensonge et la désinformation… Toutes nos condoléances à sa famille.

  • Antonin Bergeaud (X 10), économiste
Antonin Bergeaud

Né en 1989 à Paris d’un père journaliste et d’une mère dentiste, Antonin fait ses études secondaires à Victor Duruy et sa prépa à Louis la Grand. Il entre à l’X en 2010 et complète sa formation avec un stage d’un an à la Banque de France et un Phd à la London School of economics (2018). Il commence sa carrière professionnelle comme économiste à la Banque de France, tout en étant conférencier à Sciences Po et à l’ENS. Il quitte la Banque de France en 2022 pour devenir professeur associé à HEC.

Antonin est co-auteur de Le bel avenir de la croissance (2018), qui a obtenu le prix Turgot de la pédagogie économique 2019. Il y identifie les principaux ressorts de la croissance et démontre la nécessité d’adapter notre régulation économique et de diffuser les nouvelles technologies afin de bénéficier pleinement des fruits des changements en cours, notamment en numérique et en intelligence artificielle. Son diagnostic concerne toute l’Europe mais surtout la France où on travaille beaucoup moins qu’ailleurs et où la productivité est en berne. Il pense que l’idée du Sénat de nous faire travailler un jour à l’œil pour alimenter les caisses de la Sécu, heureusement abandonnée, envoyait un mauvais message en faisant croire que l’on peut régler la situation budgétaire du pays sans s’attaquer aux problèmes structurels qui sont nombreux. Ce n’est pas le fondateur de X Sursaut qui le contredira !

  • Moïse Emmanuel Carvallo (X 1877), carva
Moïse Carvallo (c) Ecole polytechnique

Né en 1856 de Jacob Carvallo (X 1840), fondateur de l’Alliance Israélite Universelle, frère de Joseph Carvallo (X 1873) et de Julien Carvallo (X 1883), qui avait eu le courage de prendre la défense du capitaine Dreyfus (X 1878), et oncle de Lionel Carvallo (X 1919 S, mort pour la France en 1944), Moïse Emmanuel Carvallo entre à l’X en 1877. Il soutient une thèse de mathématique sur l’optique théorique à la Sorbonne en 1890. La même année, il est nommé examinateur de mécanique à l’X. Membre de la société mathématique de France et de la société française de physique, professeur d’électricité à l’École pratique d’électricité industrielle, il est surtout connu de nos jours pour avoir été directeur des études de l’X de 1909 à 1920 et avoir, nolens volens, donné le nom de Carva tant à l’Ecole qu’à ses élèves. Apparemment, j’étais le seul à le savoir parmi les 500 donateurs de la Fondation de l’X réunis à l’Institut le 14 novembre pour le lancement de la 3ème campagne de la Fondation !

  • Olivier Legrand (X 49), le petit dernier
Olivier Legrand en 1987 à Satory XI

Né en 1929, Olivier entre à l’X en 49 et en sort dans le corps des ingénieurs de l’Armement dont il franchit tous les grades depuis ingénieur à l’établissement technique de Bourges puis à l’arsenal de Tarbes, avec plusieurs passages par la caserne Sully, bâtiment bien connu des personnes qui empruntent le tunnel de Saint-Cloud et par ailleurs siège de la direction centrale, jusqu’à ingénieur général, directeur-adjoint de l’armement terrestre en passant par 4 ans au tout début des années 1960 à la mission technique de coopération franco-allemande à Coblence, marquant ainsi sa foi dans la réconciliation franco-allemande.

Retraité actif, Olivier avait créé en 1995 un comité d’éthique de l’Armement, dont le président actuel est Alain Crémieux (X 55). Il avait été nommé président du comité de rédaction de la revue de la DGA, l’Armement, dont le numéro d’août-septembre 95 était précisément consacré à Ethique et armement. Il disait souvent qu’il produisait des armes dans le but qu’elles n’aient pas à servir. Il croyait beaucoup dans la dissuasion, y compris dans le champ des armes conventionnelles mais aurait-il été aussi circonspect que Geoffroy d’Aumale (X 61), auteur de Guerre juste, une éthique de la guerre (ma lettre d’avril 24) qui hésitait à qualifier de juste la guerre lancée par Israël en réaction aux attaques que ce petit pays subit depuis octobre 2023 de la part du Hamas, du Hezbollah, des Houthis et de l’Iran ou bien aurait-il partagé l’analyse de Marc Bloch, bientôt panthéonisé, qui écrivait dans l’Etrange défaite qu’il faut distinguer entre la guerre qu’on décide volontairement de faire et celle qui vous est imposée ?

Les 6 frères Legrand aux Contamines en 1936. De g à dr Olivier, Gilles, Luc, Jean-Claude, Marc, Michel

Olivier avait épousé Bernadette Leprince-Ringuet, fille de Jean Leprince-Ringuet (X 23), nièce de Louis Leprince-Ringuet (X 20 N). Il est mort le 8 novembre 2024. Il était le dernier des 6 frères Legrand, fils de Yves Legrand (X 1908), qui sont entrés à l’X l’un après l’autre sur une période de 17 ans, de 1932 à 1949 : Michel (X 1932), mort en 1988, Marc (X 1935), mort pour la France à Lomme-lez-Lille en 1940, Jean-Claude (X 1938), mort en 2022, Luc (X 1945), mort en 2001, Gilles (X 1945), professeur de maths à l’X, mort en 2016, dont j’ai écrit la notice nécrologique dans la Jaune et la Rouge d’octobre 2016 : polytechnique dans les gènes. Toutes nos condoléances à son épouse, à ses 5 enfants dont Emmanuel (X 1981) et à ses 10 petits-enfants dont Sébastien (X 2018).

  • Antoine Rostand (X 82), kayrriste
Antoine Rostand

Né à Paris en 1962 d’un père président de banque, Antoine entre à l’X en 82 où il est le premier X à servir au Commando Marine (Commando Hubert). Après 4 ans à chercher du pétrole chez Schlumberger et un MBA à l’INSEAD en 89, il passe 6 ans comme consultant chez ICME puis AT Kearney et devient Président de EDS France en 99. Il retourne en 2002 chez Schlumberger pour y créer et diriger Schlumberger Business Consulting (SBC) et le Schlumberger Energy Transition Institute. Enfin, en 2016, il fonde avec 4 associés (Alexandre d’Aspremont D 03, Laurent El Ghaoui X 82, Antoine Halff et Jean-Michel Lasry) la start-up Kayrros.

Nommée en hommage au dieu grec de l’opportunité, frère cadet de Chronos, le dieu du temps et de l’histoire et née de l’idée que l’utilisation des images par satellite et l’intelligence artificielle constitue une opportunité pour chercher à éviter les effets catastrophiques du dérèglement climatique, Kayrros est aujourd’hui leader mondial de l’intelligence environnementale. Elle sert par exemple à traquer les fuites de méthane partout dans l’atmosphère, plus sérieusement que les « avions renifleurs » qui avaient défrayé la chronique pétrolière il y a un demi-siècle.

Kayrros a été choisie par le fonds French Tech Souveraineté pour son premier investissement et a obtenu la 5ème place dans le prix World Changing Ideas décerné par Fast Company et la 30ème place dans la prestigieuse liste Change the world de Fortune, qui honore les entreprises qui font des progrès pour lutter contre le changement climatique, les crises de santé publique, les inégalités entre les sexes et les races, et le manque d’opportunités économiques. Bravo, cher Antoine, tu ne déroges pas dans la grande famille Rostand !

*** PETITS POTINS ***

Olivier Andriès

Olivier Andriès (X 81), dg de Safran, organisait une journée Investisseurs le 5 décembre. A cette occasion, il a critiqué le projet de loi de finances 2025 qui comportait 500 M€ d’impôts supplémentaires pour Safran et expliqué qu’il faudrait une politique plus favorable aux entreprises pour réindustrialiser le pays. En substance, il a dit que la France a besoin d’un sursaut, ce que le fondateur de X Sursaut ne peut qu’approuver ! Au lendemain de la chute du gouvernement, on peut malheureusement craindre que le futur budget 2025 soit finalement encore moins favorable aux entreprises que le budget préparé par Barnier …

La famille Arnault (c) Capital

Alexandre Arnault (M 16), troisième fils de Bernard Arnault (X 69) et frère de Frédéric (X 14), vice-président du joaillier Tiffany & Co, dont il a fait du navire amiral de la 5ème avenue le premier magasin de luxe au monde, est promu par son papa directeur général de Moët Hennessy, la branche vins et spiritueux de LVMH. Espérons que ses relations personnelles avec Donald Trump lui permettront d’éviter une augmentation des taxes contre nos exportations vers les USA…

Bernard Arnault (X 69), patron de LVMH, a été élu au premier tour membre de l’Académie des Sciences morales et politiques dans la section économie politique, statistiques et finances, au fauteuil précédemment occupé par de Denis Kessler, mort en juin 2023. Toutes nos félicitations !

Valérie Attia (MBA HEC 87),fille du regretté Samuel Attia (X 56) et nièce du regretté André Scheimann (X 53) et de moi-même, vous séduira avec Stéphanie Pomeau, Jacky Goupil et Laurent Korchia, dans Le contraire de l’inverse, une suite ébouriffante de saynètes insensées écrites par Jacky Goupil pour « spectateurs déraisonnables ». Théâtre Theo, 20 rue Théodore Deck, Paris 15ème, vendredis et samedis jusqu’au 21 décembre. Ne la ratez pas si vous voulez vous dilater la rate ! Et la réciproque est vraie !! Cliquez ici pour réserver.

Colloque du 3 décembre à l’X

Olivier Azzola, responsable du Mus’X, a reçu le 3 décembre une centaine de  professionnels de la culture, de l’innovation et de la recherche pour une journée d’échanges sur les recherches et les expérimentations en cours autour des musées virtuels 3D et des espaces métavers, en partenariat avec Manzalab, Telecom Sud Paris et le Forum des images, membres du consortium du projet Métavers des Musées. Bientôt, grâce au métavers, on n’aura plus besoin d’aller à l’X pour visiter le Mus’X. Cela tombe bien car, malgré les promesses que m’avait faites la direction de l’X lorsqu’elle m’a demandé en 2017 de créer le Mus’X, celui-ci va bientôt fermer pour plusieurs années dans le cadre du projet de rénovation des bâtiments centraux.

Jean-Laurent Bonnafé (c) Les Echos

Jean-Laurent Bonnafé (X 81, directeur général de BNP Paribas, participant au colloque de l’association française des trésoriers d’entreprise, a qualifié de délire bureaucratique la directive européenne CSRD qui impose aux entreprises de publier des données extra-financières, notamment sur le climat. Pour ceux qui ne sont pas au parfum, la CSRD (Corporate sustainability reporting directive) remplace la NFRD (Non-financial reporting directive). Ah, quand l’Europe parlait français …

Fabrice Brégier (c) Mercadoeeventos

Fabrice Brégier (X 80), ancien patron d’Airbus, qui a succédé en juin 2023 à l’emblématique Denis Kessler à la présidence de la SCOR, sixième réassureur mondial, pense que la perte de 117 M€ annoncée pour le troisième trimestre sera bientôt suivie d’un retour au vert et annonce la prochaine publication d’un nouveau plan stratégique destiné à restaurer la profitabilité de la SCOR. Bon courage, cher Fabrice !

Patrice Caine (c) Usine nouvelle

Patrice Caine (X 89, pdg de Thales depuis déjà 10 ans, ma lettre d’avril 22), a présenté, lors de sa journée investisseurs du 14 novembre, le nouveau plan stratégique de Thales pour les années 2024-28, qui prévoit une hausse de sa rentabilité de 11,6 % à 14 %, grâce à une montée en gamme de ses produits, en s’inspirant plus, dit-il, d’Apple que de LVMH. On ne comprend pas bien ce qu’il veut dire car il est certain qu’on ne vend pas des équipements destinés à la défense nationale ni comme on vend des smartphones ni comme on vend des objets de luxe ?

Olivier Garnier (c) acteurs publics

Olivier Garnier (X 78), directeur général de la Banque de France, Xavier Ragot (X 93), président de l’OFCE et Jean-Luc Tavernier (X 80), directeur général de l’INSEE, font partie du comité scientifique créé par les deux ministres de Bercy pour établir un plan d’action destiné à améliorer la qualité des prévisions macroéconomiques et du suivi budgétaire afin de leur éviter la mésaventure de Bruno Lemaire qui avait fortement sous-estimé le déficit 2024. Mais ne serait-il pas préférable que, comme aux USA, ce service soit indépendant du ministère des Finances ???

Sophie Germain acceptée exceptionnellement à l’Institut !

Sophie Germain (X 1794), est l’objet d’une émission de Virginie Giraud, Au cœur de l’histoire (Europe 1, 28 novembre), qui raconte les machinations que cette grande mathématicienne a dû inventer pour pouvoir faire des études à l’X, correspondre avec les plus grands savants de l’époque comme Lagrange ou Gauss et obtenir un prix de l’Académie des sciences où elle sera autorisée exceptionnellement à entrer bien qu’étant du sexe féminin ! Cliquez ici pour voir l’émission.

Charlotte Gayral X 21
De gauche à droite sur la photo :
Caroline APRA (X 06), Agnès NOUGAYREDE-MARY (X 04), Florian WEYER X 05), Vincent JUGE (X 06).

Patrice Holiner, X d’honneur, ma lettre d’octobre 22, a célébré le 11 novembre à l’église Saint-Eustache, avec Le Requiem de Mozart et la Messe du couronnement, le vingtième anniversaire de la chorale qu’il dirige avec maestria depuis sa création, avec la participation de l’Orchestre des Concerts Colonne. Félicitations à l’orchestre, à la chorale, à ses solistes et à son chef !

Philippe Jost avec Stéphane Bern devant Notre Dame le 7 décembre

Philippe Jost (X 80), ingénieur de l’Armement, successeur du général Georgelin à la tête de l’Etablissement public pour la restauration de Notre-Dame, peut se targuer d’avoir terminé ce chantier en temps et en heure afin de permettre à Macron de se consoler de tous ses échecs en y faisant un grand discours devant 40 chefs d’Etat aussi variés que Trump ou Zelenski. Quand les lampions seront éteints, il restera aux limiers de la Préfecture de police de terminer leur rapport et d’expliquer que cet incendie n’était pas d’origine criminelle, alors que l’ancien scout que je suis sait combien il est difficile de faire un feu de camp avec de grosses bûches et que tant d’églises sont incendiées en France et à l’étranger..

Jean-Eric Schoettl

Jean-Eric Schoettl (X 67, ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel, ma lettre de juin 22), commente sévèrement dans le Figaro du 15 novembre le réquisitoire du parquet à l’encontre de Marine Le Pen. A son avis, la demande de l’exécution provisoire de l’inéligibilité de MLP traduit une intention judiciaire, inspirée par des motifs idéologiques, de l’évincer de la vie politique qui risque au contraire, comme on vient de le voir aux USA avec le raz de marée pro-Trump, d’alimenter le vote pour le Rassemblement National.

Dominique Senequier

Dominique Senequier (X 72, fondatrice d’Ardian, ma lettre de mai 24) a reçu le 14 novembre l’Eisenhower Global Citizenship Award du Business Council for International Understanding (BCIU). Elle est la première française à recevoir ce prix prestigieux destiné à récompenser « l’engagement en matière de responsabilité sociale, de développement durable et d’amélioration de la croissance et du développement de l’humanité ». Félicitations, chère Dominique !

Jérôme Tanon (X 54), connu sous le nom de Pellissier-Tanon, vient d’écrire une histoire des mineurs de sa famille : son grand-père Albert (1872-1948), son père Jacques (1906-1989), et lui-même, né en 1935, tous trois ingénieurs civils des mines. On parcourt dans cette saga qui s’étend sur plus de deux siècles les régions minières de France et de nombreux pays étrangers : Algérie, Chili, Colombie, Gabon, Laos, Maroc, Tunisie… On y découvre les origines du pétrole de Pechelbronn ou du plomb de Zellidja et bien d’autres curiosités. Cerise sur le gâteau, Le virus de la Mine (2024) est publié auxéditions Isidore, créées en hommage à l’Evêque Isidore de Séville parPhilippe Moiroud (X 81), président de la SABIX, dans la collection A sauts et à gambades qui a déjà publié les 7 chats du général Dufour de Christian Marbach (X 56) ou Jalons de René Coulomb (X 51). Cher Philippe, j’espère que tu as envoyé un exemplaire du Virus de la Mine à Emmanuel Macron pour lui montrer que la colonisation n’était pas tout à fait un crime contre l’humanité. Pour en savoir plus, vous pouvez participer à la conférence organisée par la Sabix sur Teams le 11 décembre à 18 h 30 en cliquant ici.

François Villeroy de Galhau

François Villeroy de Galhau (X 78, Gouverneur de la Banque de France, ma lettre de mai 22) a exposé le 26 novembre au groupe X Finance ses idées sur l’évolution de l’économie américaine suite à l’élection de Donald Trump. En bon banquier central, il a été plus évasif sur l’économie française. En réponse à ma question, il a écarté le risque d’intervention d’une équipe du FMI, espérant que le projet de budget 2025 serait approuvé sans trop de distorsions et considérant que le quoi qu’il en coûte avait fortement pesé sur le déficit et que le retour à un déficit de 3 % en 2029 nécessitait un effort soutenu mais était à notre portée. J’ai également cru comprendre qu’il annonçait une possible baisse des taux d’intérêt mais je fais toutes réserves sur mon interprétation de son laïus car comme disait naguère Alan Greenspan, patron de la FED, si on croit l’avoir compris, c’est sans doute parce qu’il s’est mal exprimé !

*** PETITS POULETS ***

Cher Hubert, .. Je voulais te féliciter pour ton article sur le Général Cazelles, mais en te reprochant d’avoir fait confiance au site de l’AX pour la séquence des présidents de l’association. Le Général a bien pris la présidence en 1975 après la démission de Loygue et il a eu la bonne idée d’organiser dans la foulée un référendum pour ou contre Palaiseau. Tu te doutes du résultat ! A l’AG suivante le conseil d’administration démissionnait en bloc et le GXM [groupe polytechnicien qi a tenté, en vain, d’empêcher l’X de quitter la Montagne] remportait tous les sièges. C’est d’Orso qui est élu, puis Bouyssonnie en 1978. Voici la séquence : 1971-1973 : Bernard Villers X1938 ; 1973-1974 : Jean Gautier X1931 ; 1974 : André Decelle X1929 ; 1974-1975 : Pierre Loygue X1934 ; 1975 : Bernard Cazelles X1931 ; 1975-1978 : Louis d’Orso X1933 ; 1978-1982 : Jean-Pierre Bouyssonnie X1939 ; 1982-1986 : Jacques Bouttes X1952 ; 1986-1990 : Henri Martre X1947. J’ai demandé en vain à Yves Demay de rectifier. Tu auras peut-être plus de chance. Amitiés, Jean-Pierre Begon-Lours (X 62). Je publie ta lettre. L’AX me lit ! Bien à toi. HLL

Hubert, tu es souvent très inspiré dans les choix de tes sujets et les commentaires acérés qu’ils te suggèrent, mais laisser penser que tu pourrais adhérer à l’idée de Rachida Dati, soutenue par le camarade Gérondeau, laisse pantois… (la suite dans les commentaires de la lettre 41). François Chavaudret (X 1968). Pour moi, 5€ est dérisoire par rapport à ce qu’on paye à Westminster… HLL

Cher Hubert, Je te remercie de t’être penché sur ma modeste personne, et d’en avoir fait un portrait sympathique. A bientôt. Jacques Garaïalde (X 76). Des modestes comme toi, on en cherche ! HLL

Hubert, Merci pour ton papier toujours très positif…. Amitiés.  Olivier Martin (X 77).

*** PETITES ANNONCES ***

Familles polytechniciennes : depuis 1972, de nombreux couples se sont formés entre X de sexe différent, voire, comme Anne Chopinet et Jean-Marie Duthilleul, entre X de la même promotion (couples monopromaux). Je suis à la recherche des X dont père et mère sont X et de ceux qui ont, à leur tour, formé un couple d’X. Enfin, cerise sur le gâteau, je tiens un prix à la disposition du premier X qui m’indiquera avoir ses 4 grands-parents X !! Merci d’avance. Hubert Lévy-Lambert.

*** PETIT GRAIN DE SEL ***

Delphine Ernotte (c) France Télévision

Membre de l’association Génération Entreprises Entrepreneurs Associés, créée par le regretté Olivier Dassault, j’étais invité à prendre la parole lors d’un petit déjeuner le 13 novembre à l’Assemblée Nationale devant un parterre de députés et de chefs d’entreprises à la suite de l’intervention de Delphine Ernotte, présidente de France Télévision. Arguant du fait qu’un Etat économe doit s’occuper des secteurs régaliens (défense, éducation, santé) et laisser le reste au secteur privé, sous réserve de règlementer les secteurs en situation de monopole de fait, et que le temps où il n’y avait qu’une chaine de télévision est depuis longtemps révolu, j’ai proposé aux députés médusés de réduire les dépenses publiques de 4 G€/an en privatisant l’audiovisuel public.

Romy et Dan

Delphine Ernotte a naturellement réagi en disant que, même dans le budget de l’Ukraine en guerre, l’audiovisuel public bénéficie d’une priorité. Etant quelques jours après en Israël pour le mariage de ma petite-fille Romy, j’ai constaté que la Knesset venait d’approuver un projet de loi tendant à privatiser l’audiovisuel public local, dénommé KAN. Des députés britanniques ont également manifesté le souhait de privatiser la BBC. Je soumets la question à notre prochain gouvernement…

*** PETIT ANNUAIRE ***

Cliquez ici pour voir l’index alphabétique des 270 portraits que j’ai faits depuis le début de ma saga il y a 3 ans. J’en ai plus de 1000 dans les tuyaux et j’ai une idée pour accélérer leur traitement mais je suis toujours preneur de suggestions de votre part. Merci d’avance.

* * *

Vous connaissez des Xtraordinaires ? Signalez-les moi !

Merci d’avance et bonnes fêtes de fin d’année !

Hubert Lévy-Lambert (X 53), fondateur du groupe X Sursaut, pour un pays qui en a bien besoin…

Liste alphabétique des portraits

« Il ne suffit pas d’entrer à l’X pour sortir de l’ordinaire »

Vous trouverez ci-dessous la liste alphabétique des portraits de polytechniciens, jeunes et vieux, garçons et filles, vivants et morts, réels et adoptés, que j’ai publiés depuis le début de ce blog en mars 2022.

ET cliquez ici pour en savoir plus sur Les X de A à Z, livre dans lequel vous pouvez trouver les portraits de 2000 X eXtraordinaires, de la brillante promo 1794 jusqu’à la promo 2024 entrée à l’X l’année dernière.

Hubert Lévy-Lambert (X 53)

–       Louis Abraham (X 15), prématuré

–       Jean-Raymond Abrial (X 58), informaticien,

–        Adeline Agut (X 06), philanthrope

–         Yacine Ait-Sahalia (X 1984), Great Arab Mind

–        Frédéric d’Allest (X 61), spatialiste

–        Cyril Allouche (X 95), quantiste

–         Adolphe Alphand (X 1835), père vert

– Paul Andreu (X 58), artiste-architecte

–        Bruno Angles (X 84), assureur

–        Gérard Araud (X 73), ambassadeur

–        Michel Arnaud (X 48), urbaniste

–        Dove Attia (X 77), producteur

–       François Audouze (X 61), oenophile

–          André Aurengo (X 67), interne

–        Francis Bach (X 94), apprentisseur

–         Xavier Barbaro (X 96), développeur

–        Max Barel (X 33), résistant

–        Joëlle Barral (X 01), googliste

–        Jérôme Bastianelli (X 90), proustien

–        Jean Bastien-Thiry (X 47), tyrannicide

–        Antonin Baudry (X 94), diplomate

Claude Bebear, un vrai Xtraordinaire

–        Karim Beguir (X 97), intelligent

–        Paul Benoit (X 95), carnotiste

–        Bruno Bensasson (X 92), électricien

–        Guillaume Benski (X 97), superproducteur

–        Pierre Berest (X 70), mécanicien

–        Antonin Bergeaud (X 10), économiste

–        Karine Berger (X 93), tribunicienne

–         Marc-Olivier Bernard (D 01), ensolite

–        Michel Berry (X 63), éditorialiste

–        Jean-Loup Bertaux (X 1961), astéroïde

–        Georges Besse (X 48), industriel

–        Fulgence Bienvenüe (X 1870), métronome

–        Jean-Michel Bismut (X 67), Mathématicien

–        Gilles Bloch (X 81), biologiste

–        René Bloch (X 43), amiral

–        Jean-Louis Bobin (X 54), graaliste

–         Aliette de Bodard de la Jacopière (X 2002), écrivaine

–        Sébastien Bohler (X 92), neurobiologiste

–        Guillaume Boissonnat-Wu (X 09), colorant

–        André Bollier (X 38), résistant

–        Olivier Bonnassies (X 86), théologien

–        Elisabeth Borne (X 81), rêveuse

–          Jean Borotra (X 20 S), tennisman

–         Emile Du Boscq de Beaumont (X 1838), exilé

 Pierre-François-Xavier Bouchard (X 1796), découvreur

–        Nicolas Bouleau (X 65), Mathématicienss philosophe

–         Paul-Henri Bourrelier (X 1952), mineur

–        Jean-Paul Bouttes (X 77), énergéticien

–        Jean-Baptiste Bouzige (X 00), ekimétriste

–        Estelle Brachlianoff (X 92), nettoyeuse

–        Yves Brechet (X 81), matérialiste

–        Jean Brilman (X 59), moriturus

–        Pierre Brisac (X 19S), général

–        Philippe Bunau-Varilla (X 1878), panaméen

–        Patrice Caine (X 89), industrieux

–        Xavier Caïtucoli (X 91), énergique

–        André Carrus (X 1916), turfiste

–         Moïse Emmanuel Carvallo (X 1877), carva

–        Marcel Cassou (X 61), banquier voyageur

–         Bernard Cazelles (X 31), limogé 

–        Jérôme Cerisier (X 92), visionnaire

–        Charles Chanson (X 22), artilleur des rizières

–          Nathalie Charles (X 84), fonceuse

–        Jean-Louis et Béatrice Charon (X76), châtelains

–         Michel Chasles (X 1812), géomètre

–        Laura Chaubard (X 99), généraliX

–        Julien Chaumond (X 03), hugger

   Erwan Chauty (X 94), jérémiste

Ivan Chéret, l’immortel père des Agences de bassin

–        Jean-François Clervoy (X 78), lunatique

–        Benoit Coeuré (X 87), concurrent

–       Bruno Comby (X 80), écolonucléariste,

–        Antoine Compagnon (X 70), académicien

–        Emmanuel Constantin (X 09), machiniste

–        Gaspard Coriolis (X 1808), mécanicien

–        Pierre de Cossé-Brissac (X 1918), mémorialiste

–        René Coulomb (X 51), porteur d’eau

–        Florian Coupé (X 06), cyclo aventuriste

–        Amédée Courbet (X 1847), amiral

–        Jean-René Coutrot (X 1913), transhumaniste

–        Elisabeth Cunin (X 80), habilleuse

–        Djamchid Dalili (X 78), parkinsonien

–        Jean-Marc Daniel (X 74), économiste libéral

–        Marc Darmon (X 83), cybermélomane

–         Robert Dautray (X 49), atomiste

–        Eric David (X 01), survivaliste

–        Jean Delacarte (X 47), poudrier

–        Olivier Dellenbach (X 81), sérial entrepreneur

 –        Matthieu Desjardins (X 08), jumeau quantique

 –        Pierre Desjardins (X 08), jumeau quantique

–        André Dewavrin (X 32), résistant

Rose Dieng-Kuntz (X 75) cover girl

–        Philippe Donnet (X 80), généraliste

–         Randal Douc (X 1992), comédien

–          Marc-Antoine Dubanton (X 88), jockey

–        Céline Dufétel (X 00), payeuse

–        Jean-Pierre Dupuy (X 60), philosophe

–          Bruno Durieux (X 64), sculpteur

–          François Durvye (X 03), otiste

–        Virginie Galland-Ehrlacher (X 04), scientifique

–        Gustave Eiffel (X honoris causa)

–        Philippe Englebert (M 15), financier

–          Marko Erman (X 75), thalesiste,

–        Bernard Esambert (X 54), guerrier

–        Jean-Baptiste Fantun (X 91), bridgeur fIAble

–       Jean-Pierre Ferey (X 75), pianiste

– Nicolas Ferrand (X 92), solidiste

–         Jean-Charles Fitoussi (X 1991), réalisateur

           –    Marcel Froissart (X 53), un physicien dans son siècle

–        Michel Galiana-Mingot (X 68), métaphysicien

–          Jacques Garaïalde (X 76), philanthrope

–         Solenne Gaucher (X 2014), intelligente,

–        Jean-Paul de Gaudemar (X 67), francophone

–        Nicolas Gaudemet (X 98), iconoclaste

–        Julien Gavaldon (X 99), patriote

–        Ivan Gavriloff (x 81), nucléariste

–         Charlotte Gayral (X 21), soprano,

–        Grégoire Genest (X 13), albertien

–        Jean-Pierre Gérard (X 60), génie maritime

–          Jean-Louis Gergorin (X 66), complotiste

–        Christian Gérondeau (X 57), climatosceptique

–         Jérome Giacomoni et Matthieu Gobbi (X 88), jumeaux cosmiques,

–        Robert Gibrat (X 1922), marémoteur

–        Philippe Saint-Gil (X 43), écrivain

–        Jonathan Gilad (X 01), pianiste

–       Olga Givernet (M 24), députée

–         Hervé Glasel (X 85), neuropsychologue

–        Jacques Gorphe (X 41), numismate

–        Jacques Gounon (X 72), tunneliste

–        Pierre-Olivier Gourinchas (X 87), fmiste

–          Thomas Grenon (X 83), mouvement perpétuel

–        Alexei Grinbaum (X 99), philosophe

–        Pierre Guerci (X 09), écrivain

–         Vincent Guigueno (X 1988), conservateur

–        Jacques de Guillebon (X 30), libérateur

–        Jennifer Guillermin (X 53), trans

–        Laurent Guillot (X 90), Orpéiste

–        Marion Guillou (X 73), agronome

–        Antoine Guyot (X 13), nucléariste

–           Joseph Haddad (X 80), décodeur

–        Benoit Halgand (X 17), ecolofranciscain

–        Jérémy Harroch (X 03), artificier

–        Philippe Hayat (X 85), entrepreneur

–        Claude Helffer (X 42), pianiste

–       Bertrand Herz (X 51), déporté

–        Philippe Herzog (X 59), eurocommuniste

–        Christel Heydemann (X 94), téléphoniste

–        Robert Hirsch (X 32), grand commis de l’Etat

–        Théo Hoffenberg (X 80), traducteur

–        Patrice Holiner (X X), maitre de chapelle

–        Pascal Imbert (X 77), conseil

–        Mardiros-Dickran Indjoudjian (X 41), visionnaire

–        Philippe d’Iribarne (X 55), sociologue

–        François Jacq (X 86), atomiste

–        Louis Jacquart (X 04), mobile

–        Laurence Jacques (X 88), biosourcière

–        Matthieu Jacquier (X 95), meethique

–        Jean-Marc Jancovici (X 81), écologiste 

–         Katia Jodogne del Litto (X 18), scientiste 

–        Paul Josse (X 43), santon

–        Philippe Jost (X 80), reconstructeur

–        Vincent Jugé (X 06), mineur basse

Sirine Kadi (X 17), contestataire

–        Charles Koechlin (X 1887), compositeur

–        Haïm Korsia (D 17), rabbin

–        Philippe Kourilsky (X 62), pasteurien

–        François Kruger (X 1993), diplomate, 

–        Romain Labbé (D 18), capteur

 Pierre Laffitte (X 44) L’action est la sœur du rêve

–        Jean-Bernard Lafonta (X 80), investisseur

–        Abdelouafi Laftit (X 86), ministre de l’intérieur

–        Bertrand Lagrée (X 06), trader ténor

–         Sarah Lamaison (X 12), décarboneuse

–        Christophe Louis Léon Juchault de Lamoricière (X 1824), colonisateur

–        Patricia Langrand (X83), artiste

–        Honoré-Charles de Lariboisière (X 1806), hospitalier,

 Pierre Laszlo (X X), portraitiste

–        Maurice Lauré (X 1936), père de la TVA

–        Vincent Le Biez (X04), boomer

–          Pierre et Olivier Le Blainvaux (X 06), technofondateurs

–         Ismaël Le Mouël (X 2004), collecteur

–       Robert Leblanc (X 76), assureur

–        Alexandre Lebrun (X 94), nablateur

–        Jean-Pierre Lefoulon (X 53), mécène

–        Monique Legrand-Larroche (X 82), généralissime

–        Isabelle Braun-Lemaire (X 90), douanière

–        Yohann Leroy (X 97), lanceur

–        Jacques Lesourne (X 48), économiste

–        Michel Leveau (X 51), collectionneur

–        Vincent Levita (X 86), investisseur

–        Jean-Bernard Lévy (X 73), électrocuté

–        Anne Limoges (X 07), architecte, 

–        Patrick Liot (X 73), coach

–         Elodie Litzler (X 2001), avatariste

–        Olivier Lluansi (X 89), industrieux

–        Isabelle Loc (X 02), banquière

–       Romain Lopez (X 13), biologiste

–        Catherine Lucet (X 79), éditrice

–        Vincent Luciani (X 05), artefacteur

–        Denis Lucquin (X 77), aventurier

–        Florence Lustman (X 80), assureuse

–        Hugues Lys (X 12), artisan joaillier

 Christian Marbach (X 56), conteur

–        Julien Marchal (X 2003), renouveleur

–        Hervé Mariton (X 77), russophile

–        Pierre Massé (X 1916), planificateur

–        François Mayer (X 45), trompettiste

–        Alexandre Maymat (X 87), homo sapiens

–        Christian Mégrelis (X 57), poutinophile

–        Arthur Mensch (X 11), intelligent

–        Francis Mer (X 59), industriel

– Hanna Mergui (G 22), artiste

–        Thomas Métivier (X 06), discounteur

–        Paul Midy (X 03), marcheur

–        Nicolas Millot (X 14), héroïque

–        Jacques Mistral (X 67), historien

–        Alexandre Moatti (X 78), positiviste

–        Antoine Moissenot (X 14), neuralogue

–        Pierre Molino (X 55), mathématicien militant,

–        Thierry de Montbrial (X 63), politologue

–        Isabelle Mordant (X 92), mère courage

–       Xavier Moreno (X 68), cérémiste,

–        Aurélie Moy (X 13), redirectionniste

–        Jean Muzard (X 34), aviateur libre

–        Géraldine Naja (X 82), spatieuse

Jacques Napoly (X 45), banjiste

–        François Nicolas (X 67), hétérophoniste

– Etienne-Marie Nodet (X 64), dominicain

–       Pierre Noizat (X 80), cryptomonnayeur,

–        Tatiana Orlovic (X 20), écolo

–        Frédéric Oudéa (X 81), pharmacien

–        Isabelle Panet (X 97), géographe

– Pierre Pène, Compagnon de la Libération

–         Théau Peronnin (X 2012), chatteur, 

–        Michel Perreau (X 53), constructeur

 Elodie Ziegler Perthuisot (X 96), transformatrice

–       Sarah Pétroff (X 13), gendarme

 Jean Peyrelevade (X 55), banquier

–        Pierre Peytier (X 1811), géographe

–        Jean-Michel Pilc (X 79), pianiste

–        Heorhii Pliatsok (B 21), poutinophobe

–         Jean-Marie Poilvé (X 1973), impresario

–         Jean-Laurent Poitou (X 85), sondeur

–        Stanislas Polu (X 04), superintelligent

– Philippe Pottier (X 89), guerrier

–        Angel Prieto (X 16), ange ou bête ?

–        Arnaud Prost (X 12), astronaute de réserve

–        Patrick Puy (X 75), urgentiste

–         Joël Quancard (X 1964), viticulteur

 Théau Quazza (X 20), 4L’éctriXien

–        Maxime Radmacher (X 14), factotum

–        Cécile Rastoin (X 88), carmélite

–        Luc Ravel (77), archevêque visité

–       Augustin Reboul (X 20), sportif

–        Benjamin Revcolevschi (X 94), technologue

–        Olivier Rey (X 83), philosophe

–        Claudia de Rham (X 97), physicienne

–          Alfred Richard (X 18), XHEC

–        Claude Riveline (X 56), intellectuel

–        Bertrand Rondepierre (X 10), intelligent

–        Philippe Roqueplo (X 45), dominicain

–        Kléber Rossillon (X 73), muséographe

–       Antoine Rostand (X 82), kayrriste

–        Henri Rouart (X 1853), peintre

–        Matthieu Rouif (X 05), photographe

–        Cyril Rousseau (X 96), trésorier

–        Rolland Russier (X 67), voyageur

–        Jean-François Saglio (X 55), écologiste

–        Guy Saïas (X 46), ingénieriste

–        Jean Salmona (X 56), mélomane

–         Marc Sangnier (X 1895), journaliste,

–        Alfred Sauvy (X 20 S), démographe

–        Patrick Sayer (X 77), juge

 Jean-Eric Schoettl (X 67), populiste

–        Thierry Schwab (X 66), galeriste

–        Pascale Senellart (X 93), physicienne

–        Dominique Sénéquier (X 72), ardiante

Jean-Jacques Servan-Schreiber (X 43), journaliste

–        Olivier Silberzahn (X 82), cyclo-nageur

–        Nicolas Simon (X 08), exosquelettiste

–        Valérie Sion (X 82), choriste

–         Isabelle Sorente (X 90), écrivaine

Rémi Soulas (X 20), 4L’éctriXien

–        Pascale Sourisse (X 81), thalèsienne

–        Bruno Sportisse (X 89), inriatiste

–        Zuzanna Stamirowska (M 13), polonaise

–        Stéfanie Stantcheva (M 08), star bulgare

–        Jacques Stern (X 52), étoile informatique

–        Emmanuel de Straschnov (X 03), nocodeur

–        Vincent Strubel (X 00), cybersecouriste

–        Nathalie Stubler (X 87), aviatrice

–        Catherine Sueur (X 96), inspectrice

–          David Suissa (X 98), cosmétiste

 – Didier-Roland Tabuteau (X 78), juriste

–        Ulrich Tan (X 02), albertiste

–        David Thesmar (X 92), économiste de prix

–        Fleur Thesmar (X 92), fleuriste

–        Tidjane Thiam (X 81), fils de pub

–        Armand Thiberge (X 02), breviste

–          Philippe Tibi (X 77), réserviste

–       Jean-Luc Tingaud (X 1989), chef d’orchestre

–        Alexandre Tisserant (X 99), kinéiste

–         Philippe Toulza (X 85), religieux

–   Imad Toumi (X 82), chercheur d’or

–        Nicolas Truelle (X 80), apprenti

–        André Turcat (X 40), pilote d’essai

* Xavier Ursat (X 86), nucléariste

–         Louis Vallon (X 1921), participateur

–       Paul Vecchiali (X 53), pitaine réalisateur

–        Alix Verdet (X d’honneur), journaliste

–        Patrice Vergriete (X 89), ministre

–        Jacques Veyrat (X 83), investisseur

–        Thomas Vezin (X 15), justicier

–        Paul Vieille (X1872), poudrier

–        François Villeroy de Galhau (X 78), fabuliste

–        Galina Vinogradova (D 14), actrice

–        Michel Virlogeux (X 65), pontificateur

–        Gilles Wainrib (X 03), Owkiniste

–        Arthur Waller (M 13), licorniste

–          Hong Wang (X 10), mathématicienne,

–        Yves Weisselberger (X 79), chauffeur

–        François de Witt (X 64), journaliste

Gérard Worms (1936-2020)

–        Charles-Victor Yanka (X 1903), protonotaire

–        Thomas Ybert (X 02), bioimprimeur

–         Adrien Zakhartchouk (X 07), leader

–        Romain Zaleski (X 53), tapissier

–        Nadège Zarrouati-Vissière (X 05), hydrogéniste

–          Fayçal Ziraoui (X 03), X contre Z

–        BERNARD ZIMMERN (49), un homme d’exception

Portraits de polytechniciens Xtraordinaires #41

« Il ne suffit pas d’entrer à l’X pour sortir de l’ordinaire »

Voici, de Bernard Cazelles (X 31) à Pierre et Olivier Le Blainvaux (X 06), mes nouveaux portraits de polytechniciens Xtraordinaires et, de Jacques Attali (X 63) à Rolland Russier (X 67), mes petits potins du mois écoulé.

*** PETITS PORTRAITS ***

  • Bernard Cazelles (X 31), limogé
Bernard Cazelles

Né en 1910, Bernard entre à l’X en 31 et en sort dans l’artillerie. Il passe de nombreuses années au Maroc puis en Algérie. Il est chef du cabinet militaire de Messmer aux Armées en 1960. Promu général de brigade en 1961, il est nommé commandant de l’X en 1962 en remplacement du général Tissier (X 27) qui a été limogé du fait d’une manifestation des élèves de l’X lors d’une visite officielle des élèves de Saint-Cyr, qui n’a pas plu au général de Gaulle. Il est ensuite major général de l’Armée de terre (1966-69), éphémère secrétaire général de la Défense nationale (1969-70), en raison de l’affaire des Vedettes de Cherbourg, comme expliqué ci-dessous et éphémère président de l’AX (1975), en raison du projet de déménagement de l’X, comme expliqué dans la lettre de Jean-Pierre Bégon-Lours (X 62) in fine. Il est mort en 1991.

A noter que, comme son prédécesseur, le général Cazelles a été victime de l’irascibilité du successeur de de Gaulle, qui l’a injustement fait limoger, de même que le préfet maritime de Cherbourg et l’ingénieur général Louis Bonte (X 27), directeur des affaires internationales à la DGA, à la suite de l’affaire des vedettes de Cherbourg, parties subrepticement en Israël la nuit de Noël 1969 malgré l’embargo décidé par la France en 1967 juste avant la guerre des 6 jours, encore en vigueur. A l’époque, la France était le principal fournisseur d’armes d’Israël qui a depuis lors veillé à diversifier ses sources d’approvisionnement et à développer sa propre industrie d’armement, ce qui fait que les rodomontades de Macron de 2024 n’ont pas eu beaucoup d’effet, même s’il ne s’est pas grandi avec les affaires Eurosatory et Euronaval. Voir plus bas le potin de Henri Cukierman (X 64).

Robert Dautray (X 49), atomiste

Robert est né en 1928 de Esther Mouschkat et de Mordechai Kouchelevitz, fraichement arrivés d’Ukraine pour échapper aux pogroms anti-juifs, mais on n’échappe pas à son sort : Mordechai est arrêté en 42 par la police française, envoyé au Vel d’Hiv en bus TCRP (l’ancienne RATP) puis à Auschwitz via Drancy en wagons SNCF. Il n’en revient pas. Caché chez des bergers du Gard avec sa maman et sa grande sœur pour échapper aux nazis et à leurs sbires, Robert se forme au métier de berger et étudie chez lui en autodidacte, faute de pouvoir aller à l’école. Mettant les bouchées doubles après la guerre, il entre major en 1945 aux Arts et Métiers où ses maitres l’encouragent à se présenter à l’X l’X en 1949 en candidat libre. Il en sort major dans le corps des Mines qui accepte de le détacher en 1967 au service de physique mathématique du CEA en application du décret Suquet. Il y est rapidement nommé directeur scientifique de la Direction des applications militaires (DAM). Il s’y occupe notamment, avec Michel Carayol (X 54), ingénieur de l’Armement, de valider les calculs aboutissant à notre premier essai de bombe H en 1968 à Fangataufa (Polynésie française). Il s’occupe également du développement des applications civiles de l’atome.

Robert est élu à l’Académie des sciences en 1977. Il quitte le CEA en 1993 pour être nommé Haut-commissaire à l’énergie atomique (1993-98). Il raconte sa vie dans Mémoires, du Vel d’Hiv à la bombe H (Odile Jacob, 2007), que Bernard Esambert (X 54) a commenté à sa façon dans la Jaune et la Rouge de juin/juillet 2007 : vive l’Ecole polytechnique, le destin de Robert Dautray.

Robert est mort en 2023. A l’occasion du premier anniversaire de sa mort, l’académie des Sciences et l’académie des Technologies, dont il était également membre, organisent un colloque à sa mémoire, le 19 novembre à partir de 9 h 30, dans les locaux du quai Conti. Cliquez ici pour vous inscrire.

  • Marko Erman (X 75), thalesiste,
Marko Erman

Marko entre à l’X en 1975 et poursuit sa formation avec un master en ingénierie à Télécom Paris, une thèse de 3ème cycle à Paris-Saclay (1982) et un doctorat ès sciences en physique quantique à l’Université Pierre et Marie Curie (1985). Muni de ces impressionnantes peaux d’ânes, Marko débute sa vie active chez Philips comme cadre puis directeur de la Division recherche exploratoire (1985-88) puis responsable de la recherche médicale (1988-91). Il passe ensuite 12 ans chez Alcatel comme patron de la recherche opto-électronique puis vice-président d’Alcatel Optronics (1991-2003). Il est chez Thales depuis 21 ans avec pour mission initiale de cartographier les technologies maîtrisées par Thales, afin qu’elles soient considérées comme un bien commun. Successivement directeur technique puis directeur scientifique, Marko nous dit : ma conviction est que l’innovation et la technologie sont de formidables accélérateurs de compétitivité et de croissance. L’innovation, c’est réunir des talents et des compétences variés… Notre ambition chez Thales est de rendre notre monde meilleur et plus sûr

Marko est titulaire de 17 brevets et a publié plus de 150 articles dans des revues techniques internationales. Il est membre de l’Académie des technologies, créée en 2000 par essaimage de l’Académie des sciences. Félicitations, cher Marko, puisses-tu faire part à notre nouveau ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau de tes méthodes pour rendre la France plus sûre !

  • Jacques Garaïalde (X 76), philanthrope
Jacques Garaialde

Né en 1956 à Versailles dans une famille de golfeurs basques professionnels, qui venait de s’exiler de Ciboure pour se rapprocher de La Boulie (pour nos camarades golfeurs !), Jacques passe son bac et fait sa prépa au Lycée Hoche. Il entre à l’X en 1976 et poursuit sa formation à l’INSEAD (MBA 82). Il rejoint alors le BCG à Paris comme conseil en stratégie d’entreprise. Il y travaille 18 ans pour y devenir senior partner, directeur France et Italie. En 2000, il déménage à Londres pour prendre en charge le fonds européen de Capital Risque de Carlyle. En 2003, il rejoint KKR comme Membre et Managing director dans l’equipe européenne, toujours à Londres. Il est conseil indépendant depuis 2017 mais ne chôme pas. Jugez-en !

Grand philanthrope devant l’Eternel, Jacques est membre du Collège des Fondateurs et Grand donateur de la Fondation de l’X (Club Monge Diamant). Il a créé l’Ecole polytechnique Charitable trust pour étendre l’action de la FX aux résidents fiscaux du Royaume-Uni. Il a aussi créé en 2017 un fonds de recherche dans le cadre de l’INSEAD pour étudier la dynamique, les causes et les conséquences des inégalités de revenus et de richesse. Très attaché à ses origines basques, bien que maintenant résident en Suisse, il a co-créé une initiative d’aide aux jeunes du Pays Basque visant à les informer, les motiver et les aider financièrement pour continuer leurs études après le bac. Cette initiative s’étend progressivement à l’ensemble des Territoires ruraux français, devenant la Fondation des Territoires aux Grandes Ecoles. Il a aussi pris en 2020 la présidence d’un fonds de prêts d’honneur créé par l’ESTIA pour aider au financement de start-ups basques locales. Il est également donateur de l’Institut du Cerveau, du Musée du Louvre et de différentes autres causes….Et il vient de renouveler son appui au projet HPC@Maths lancé par l’X en 2016 pour développer des outils mathématiques innovants et des méthodes numériques de nouvelle génération pour la simulation de phénomènes physiques complexes.

Marié, père de 3 garçons, heureux grand-père, amateur d’opéras et de golf, Jacques est aussi business angel auprès de nombreuses start-ups, dont Polytechnique Ventures et Technofounders (voir plus bas Le Blainvaux). Félicitations, cher Jacques, continue à investir pour l’avenir !

  •  Joseph Haddad (X 80), décodeur
Joseph Haddad

Joseph entre à l’X en 1980 et poursuit sa formation à Télécom Paris. Il fonde en 1987 une société de logiciels qu’il vend en 1990 à IBM. Il passe alors 2 ans aux USA et devient business angel avec J2H. Infatigable, il fonde en 1996 avec Olivier Guillaumin (X 80) et Marc Bury (X 82) la société Netgem, d’abord fabricant de box internet et de décodeurs, maintenant créateur et diffuseur de services audiovisuels à forte valeur ajoutée, cotée en bourse sur Euronext C, dont la raison d’être est apporter des solutions de divertissement convergentes, unifiées, innovantes et de qualité aux opérateurs télécom.

Joseph est encore principal actionnaire et président de Netgem et de sa filiale Video Futur mais a passé en 2019 la direction générale du groupe à Mathias Hautefort (X 87).

Joseph est le fils de Jacques Haddad, né en 1928 et l’heureux père de Benjamin Haddad, né en 1985, HEC 2011, élu député de Paris en 2022 et 2024, qui vient d’être nommé ministre de l’Europe (voir plus bas le potin de Olivier Herz (X 79).

PS Contrairement aux centaines de camarades dont j’ai fait le portrait depuis 3 ans, consulté sur mon projet, Joseph a manifesté son hostilité à sa diffusion, tout en admettant que ce que j’ai écrit est « public et factuellement exact ».  Je n’y divulgue aucun secret et ne puis donc me plier à ce souhait.

  • Katia Jodogne del Litto (X 18), scientiste
Katia Jodogne del Litto

Après des études secondaires au lycée Faidherbe (Lille) où elle obtient à la fois son bac et son abitur (bac allemand), Katia fait une prépa MPSI-MP à Louis le Grand tout en passant une licence en droit en Sorbonne. Elle entre à l’X en 2018 où elle chiade l’escalade et l’épicerie solidaire, en tant que secrétaire du binet ELSE. Elle part ensuite à Polytechnique Montréal pour passer une maitrise de recherche en génie informatique sur la détection et la segmentation d’objets en temps réel via des approximations. A peine sa maitrise obtenue, ses compétences font qu’elle est embauchée par l’Inspection générale des Finances pour être scientiste en données (data scientist en français). Nul doute que Catherine Sueur (X 96), patronne de l’IGF, comprend mieux ses papiers sur la Fondation d’une théorie écologique de l’intelligence artificielle dans l’évolution humaine (2021) ou sur la Segmentation d’instance en temps réel avec des polygones (2023) qu’un énarque moyen passé par Sciences Po, surtout dans les années récentes. Malheur aux fraudeurs dont elle saura dévoiler les tricheries en passant leurs comptes à la moulinette de ses algorithmes d’IA. Bon courage, chère Katia, puisses-tu aider notre ministre de l’Economie Antoine Armand à trouver des économies intelligentes pour nous éviter d’avoir à accueillir bientôt une équipe du FMI…

PS. Au moment de diffuser cette lettre, j’ai reçu un message de Katia, disant qu’elle ne souhaitait pas que ce portrait élogieux (probablement trop élogieux, dit-elle), soit diffusé. Comme pour Joseph Haddad ci-dessus, je ne divulgue aucun secret et ne puis donc me plier à ce souhait.

  • Pierre et Olivier Le Blainvaux (X 06), technofondateurs
Pierre Le Blainvaux
Olivier Le Blainvaux

Après un MS à Columbia et 3 ans chez McKinsey, Pierre crée en 2014 avec son jumeau Olivier (X 06) et Yves Matton (X 06) la société Technofounders, qui se présente comme un « startup studio » destiné aider à la création de jeunes sociétés technologiques, à leur financement et à leur accélération. Pierre est président alors qu’Olivier se borne au rôle de consultant. Appuyés par la BPI, ils ont contribué à lancer une quinzaine de sociétés (Cerbair, Digeiz, Stimuli, Nodia, Plazsana, UV Boosting, Néofarm, Bliss Ecospray, Bioinspir, Bioprotection, Hiqute, Ion-X) dans des domaines aussi variés que la santé, l’agriculture, la chimie, l’espace, l’énergie, l’intelligence artificielle, avec un taux enviable de 80 % de succès, comme Bioinspir, qui produit des ingrédients verts pour la cosmétique, qui a valu à Pierre le premier Prix Patrick Fauconnier de Challenges l’année dernière. Et ils ne se bornent pas à injecter de l’argent dans leurs start-ups mais ils mettent à leur disposition des équipes qui gèrent tous les aspects administratifs, financiers, juridiques, la communication et le marketing jusqu’à ce qu’ils considèrent que leurs bébés soient à même de vivre de leurs propres ailes. Lancé en 2017, le fonds TF Participations I vient d’être clos avec 30 M€. Vous pouvez souscrire au fonds TF Participations II dont l’objectif est de lever 100 M€Bravo les zéro-six, continuez jusqu’à six chiffres !

*** PETITS POTINS ***

Jacques Attali (X 63) sort son 88ème livre : Histoire et avenir des villes (Flammarion 2024). Il y explique qu’il existe une ville habitée depuis dix mille ans, que l’Atlantide a sans doute vraiment existé, qu’il y avait des systèmes d’égouts et des salles de bains avec de l’eau chaude dans une ville d’Orient il y a quatre mille ans, qu’il existait des ascenseurs au Moyen Âge, que 4 milliards d’humains s’entassent sur moins de 3 % des terres émergées et que demain, si on n’applique pas douze principes simples, beaucoup de villes, où vivront les deux tiers de l’humanité, ne seront plus que des déserts ou des prisons à ciel ouvert. Mais le premier principe est sans nul doute le freinage de la démentielle explosion démographique de certaines parties de l’humanité !

Olivier Coste (X 86), ingénieur des Mines, entrepreneur à New York, ancien membre de cabinet du cabinet de Lionel Jospin à Matignon en charge de sujets industriels, vient de sortir L’Europe, la Tech et la Guerre (Amazon, 290 p.). Dans ce livre qui a eu le prix Strasser de l’Académie des Sciences Morales et Politiques en 2013, Olivier constate que le monde connait une troisième révolution industrielle, celle des technologies de l’information et de la communication, la Tech, et que l’Europe a décroché du peloton. La troisième révolution industrielle se passe aux Etats-Unis et en Chine. Investissant dans la Tech 5 fois moins que les Etats-Unis ou la Chine, l’Europe se met hors-jeu. Il n’y a pas de Google ni de Microsoft ni de Huawei européen. Pour Olivier, le principal frein est le droit européen des restructurations. L’Europe continentale punit la prise de risque. Elle bloque les projets innovants et risqués, moteurs de cette révolution industrielle. Elle anesthésie l’innovation de rupture.

Après ce constat sans concession, Olivier énonce une liste de recommandations de ce qu’il conviendrait de faire pour revenir dans la course. Cliquez ici pour plus de détails.

Henri Cukierman

Henri Cukierman (X 64), président de la Chambre de commerce France-Israël, se réjouit de la décision du Tribunal de commerce de Paris, présidé par Patrick Sayer (X 77, ma lettre de novembre 23), d’ordonner aux organisateurs du salon Euronaval, comme il l’avait fait en juin dernier pour Eurosatory,  de suspendre l’exécution des mesures adoptées à l’encontre des sociétés israéliennes exposantes dont les stands ont été prohibés au Salon Euronaval 2024. Le tribunal n’a pas été dupe du double langage macronien selon lequel il n’a jamais été question d’interdire la participation des entreprises israéliennes à des salons commerciaux en France. Les entreprises israéliennes qui le souhaitent pourront évidemment accéder à Euronaval… ».

Alain Finkielkraut, de l’Académie française, professeur d’Histoire des idées à l’X pendant un quart de siècle (1989-2014), défenseur d’une école qui allie transmission et émancipation, d’une université qui préserve la liberté de la recherche contre l’idéologie et d’une société respectueuse de la liberté de conscience, publie La modernité à contre-courant. Il y regroupe des articles qu’il a écrits depuis près de 4 décennies et 7 livres dont 5 entretiens : Nous autres modernesL’Humanité perdueLes Battements du monde (avec Peter Sloterdijk), Le Livre et les livres (avec Benny Lévy), En terrain miné (avec Élisabeth de Fontenay), L’Ingratitude (avec Antoine Robitaille), L’Explication (avec Alain Badiou). Bouquins, 2024, 1152 p.

Christian Gerondeau (c) F.Froger Z9 France Soir

Christian Gérondeau (X 57, ma lettre d’avril 22), ancien président de la Caisse nationale des monuments historiques, pense que Rachida Dati, ministre de la Culture, a raison de vouloir faire payer l’entrée à Notre-Dame de Paris, à la fois pour financer les travaux d’entretien et pour limiter le nombre de visiteurs. Ceux qui viennent prier n’en seraient pas exonérés. Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, est farouchement opposé à cette mesure qui serait, d’après certains juristes, contraire à la loi de 1905. Auteur de La Vérité des prix (Seuil, 1975), je suis partagé !

Olga Givernet

Olga Givernet (M 24), ministre déléguée chargée de l’énergie, qui vient de passer sa thèse le 7 octobre, travaille activement, avec Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition écologique, à la PPE (programmation pluriannuelle de l’énergie), notre feuille de route pour aller vers la neutralité carbone en 2050. Notre dépendance aux énergies fossiles diminuerait de moitié, passant de 59 % en 2022 à 30 % en 2035. Cette réduction profiterait un peu à l’électricité (de 27 à 39 %) mais surtout aux renouvelables qui doubleraient (de 14 à 30 %). Attendez-vous donc à avoir bientôt une éolienne sous vos fenêtres, où que vous soyez !

Olivier Herz

Olivier Herz (X 79) me fait remarquer que notre gouvernement a non seulement un fils d’X : Benjamin Haddad, ministre de l’Europe, fils de Joseph Haddad (X 80) mais aussi un arrière-petit-fils : Antoine Armand, ministre de l’économie, arrière-petit-fils de Louis Armand (X 24), qui illustre l’annuaire 2024, auteur avec Jacques Rueff (X 19S) d’un important rapport sur les obstacles à l’expansion économique (1959), et une toute fraiche Master de l’X : Olga Givernet (M 24, voir ci-dessus). Merci Olivier et bravo Olga !

Eric Labaye

Eric Labaye (X 80), ancien président de l’X, actuel président du comité de surveillance de France 2030, explique dans News Tank les critères essentiels que doivent respecter les investissements pour l’avenir : fort degré d’ambition et quantification claire de l’impact, alignement des priorités françaises et européennes, focalisation sur le développement des écosystèmes, effet de levier sur le financement privé, rapidité d’instruction des projets, cohérence de la vision stratégique de la France au travers des plans d’investissement. Vaste programme !

Roland Lescure

Roland Lescure (X 87), ancien ministre de l’Industrie, membre du Cercle des ministres disparus (ma lettre d’octobre), néanmoins rescapé de la navrante dissolution macronienne et consolé avec une des 7 vice-présidences de l’Assemblée nationale, invente un néologisme pour décrire son positionnement dans le socle dit commun aux groupes LR, EPR et Modem : la majopposition. Résultat : une vice-présidence qui devait revenir à la droite a été attribuée à une députée LFI ; idem pour la présidence de la Commission des affaires économiques ! Félicitations !!

Franck Lirzin (X 03), ingénieur des Mines, directeur à la SNCF, auteur de plusieurs livres sérieux dont Marseille, itinéraire d’une rebelle (Aube, 2013) ou Paris face au changement climatique (Aube, 2022, déjà réédité en format poche), sort Quand un arbre raconte le monde (Aube, 2024) où il donne la parole à Robinier 1er, un faux acacia qui observe silencieusement les passants, tous indifférents, sauf une jeune fille, Sixtine, qui prend le temps de le regarder, de l’écouter. Grâce à ce regard, l’arbre franchit l’interdit et lui raconte son histoire. À travers le récit de Robinier, nous découvrons un voyage extraordinaire, de sa naissance comme simple graine sur des terres lointaines aux forêts vénérées des Indiens d’Amérique, en passant par les conflits entre Européens et autochtones, jusqu’à son arrivée à Paris, où il se dresse sur le square René Viviani, à côté de Saint Julien le Pauvre, face à Notre-Dame dont il connait peut-être le nom des incendiaires.

Pauline Rossi (HEC 08), chercheuse au CREST, professeur au département d’économie de l’X, nominée au prix du meilleur jeune économiste 2023 avec Pierre Boyer (prix Malinvaud 2017), explique sur France Culture avec Maxime Sbaihi, auteur de Le Grand vieillissement (Observatoire, 2022) que la démographie influence tous les pans de notre société, interroge l’actualité, nos modèles économiques et sociaux, et constate que les media n’en parlent pourtant presque jamais. Alors que le régime démographique mondial est en plein bouleversement, quels défis sont à relever, tant en Europe qui est en plein hiver démographique, France comprise, avec ses conséquences pas seulement sur nos régimes de retraite, qu’en Afrique dont il est de bon ton de considérer comme une donnée intangible la dramatique explosion démographique, avec ses conséquences sur les phénomènes migratoires qu’on n’a qu’entre-aperçues à ce jour, prophétisées par Jean Raspail il y a un demi-siècle (Le camp des Saints, Robert Laffont, 1973)  ?  Cliquez pour en savoir plus sur Démographie : le péril vieux.

Rolland Russier (X 67, ma lettre d’avril 23), auteur de Insouciantes tribulations (Amazon, 2022), vient de publier un brûlot qui devrait vous amuser. Intitulé Sous les pavés, il décrypte avec un peu de dérision les manipulations qui ont permis à une minorité active de déclencher les évènements de mai 68. Et il attire l’attention sur ce qui se passe en ce moment, où on reconnait bien des ressorts qui ont joué à plein en ce beau mois de mai 68.

*** PETITS POULETS ***

Bonjour Hubert, quelle bonne idée d’avoir inclus Paul-Henri Bourrelier (X 52) parmi les Xtraordinaires ! Avant de quitter la région parisienne, je l’avais croisé lors de soirées culturelles du 6e arrondissement. Nous avions un intérêt commun pour la fin du XIXe siècle, période qu’il raconte si bien dans son remarquable ouvrage sur La Revue Blanche. Cette curiosité partagée est à rechercher sans doute dans les origines de nos épouses respectives : famille Natanson pour lui, famille de Toulouse-Lautrec pour moi. J’aurais aimé interagir plus longuement avec lui. Les circonstances ne l’ont pas permis et ne le permettront plus, dommage. Bien cordialement et continue de nous enchanter avec ta galerie de portraits. Jean Louis Bobin (X 54).

« Dire non à la violence russe », un des thèmes du bas de ta page. Ridicule quand on analyse un peu la situation et que l’on sait que l’Otan et les néoconservateurs américains n’ont cessé de provoquer la Russie depuis la révolution orange de 2004. Sincères salutations. Michel Goniak (X 76). Tu pouvais faire valoir ton point de vue le 18 octobre à la galerie Schwab. HLL

Cher Hubert, Il y a bel et bien une ministre polytechnicienne dans le gouvernement Barnier. Le site de l’AX la présente comme étudiante (Executive Master 2023). Paris Match nous apprend qu’elle a passé sa soutenance de Master le 7 octobre. Olivier Herz (X 79). Effectivement, Olga Givernet est ministre déléguée chargée de l’énergie. Voir ci-dessus. HLL

Dans la biographie de Robert Hirsch (X32, ton portrait d’avril 23), tu pourrais rappeler que l’un de ses fils, Daniel, a épousé Odile Lévi, fille de Bernard Lévi (Xbis41), qui avait été fondateur d’X-Résistance (je lui avais succédé comme Secrétaire de l’association). A. Moati (X78). Bien noté, merci. HLL. PS Tu as perdu un « t » dans la connexion ??

Bonjour Hubert, Je lis toujours avec intérêt tes portraits de polytechnicien célèbres. Je ne me souviens plus si tu as consacré l’un d’entre eux à Robert Dautray (X 49) … Un colloque a lieu à sa mémoire le 19 novembre… Amicalement. Denis RANQUE (X 70). Cher Denis, tes désirs sont des ordres, Dautray était sur ma liste d’attente mais je l’ai mis en haut de la pile et je me rendrai au colloque. Voir plus haut. HLL

Vous connaissez des Xtraordinaires ? Signalez-les moi !

Merci d’avance !

Hubert Lévy-Lambert (X 53), fondateur du groupe X Démographie, hélas en sommeil 😭😭😭😭

Portraits de polytechniciens Xtraordinaires #40

« Il ne suffit pas d’entrer à l’X pour sortir de l’ordinaire »

Voici, de Paul-Henri Bourrelier (X 52) à Valérie Sion (X 82), mes nouveaux portraits de polytechniciens Xtraordinaires et, de Gérard Araud (X 73) à Thierry Schwab (X 66), mes petits potins du mois écoulé.

*** PETITS PORTRAITS ***

  • Paul-Henri Bourrelier (X 52), mineur
Paul-Henri Bourrelier

Né en 1932, Paul-Henri entre à l’X en 1952 et en sort dans le Corps des Mines. Parmi ses nombreuses activités, on citera qu’il a été directeur général du Bureau de Recherches géologiques et minières (1975-84), président des Houillères du Centre Midi (1984-92) et président du conseil scientifique de l’Association française pour la prévention des catastrophes naturelles (1996). Il s’est également illustré dans un domaine fort éloigné de la mine, avec une biographie de Gaston Moch (X 1878), père de Jules Moch (X 1912), le seul des camarades de promotion de Dreyfus (X 1878) à prendre publiquement sa défense et un monumental ouvrage de 1.200 pages sur La Revue Blanche, une génération dans l’engagement, 1890-1905 (Fayard, 2008) qui a eu le prix Jacques de Fouchier de l’Académie française et avait fait à l’époque l’objet d’une grande exposition dans les salles royales de l’Eglise de la Madeleine. Créée par Alexandre Natanson et ses 2 frères, juifs polonais, cette revue n’a duré qu’une quinzaine d’années mais elle a joué un rôle essentiel dans des domaines aussi variés que la peinture, la musique, la littérature, le théâtre, la poésie, voire la politiques avec l’affaire Dreyfus, le colonialisme ou le génocide arménien.

Paul-Henri vient de nous quitter le 15 septembre après une vie bien remplie. Toutes nos condoléances à son épouse Brigitte, petite-fille d’Alexandre Natanson, et à ses 4 enfants, ses 8 petits-enfants et ses 2 arrière-petits-enfants.

  • Marc-Antoine Dubanton (X 88), discjockey
Marc-Antoine Dubanton

Entré à l’X en 1988, Marc-Antoine a une carrière assez originale par rapport au commun des X : après quelques années à la Générale des eaux puis à McKinsey et chez Manpower, il fonde en 1999 avec son épouse Anne-Sophie Pastel (X 88) et Cyril Vermeulen la start-up Au féminin.com, cotée en bourse dès 2000, vendue en 2007 à Axel Springer qui l’a revendue en 2018 à TF1 pour 380 M€.

Avec les 75 M€ qu’il a touchés de la vente de sa société, Marc-Antoine s’installe à Ibiza et se convertit en DJ (disk jockey) ! Réputé dans le monde entier, il officie sous le pseudo de Marc Antona, dans les plus grandes discothèques de la planète. Bravo, Marc-Antoine, si la musique adoucit les mœurs, il y a beaucoup de pays où ta visite serait utile !

  • Bruno Durieux (X 64), sculpteur
Bruno Durieux

Né le 23 octobre 1944, septième enfant d’un père Conservateur des eaux et forêts, Bruno entre à l’X en 64 après des études secondaires à Sèvres et une prépa à Louis le Grand. Il en sort dans le corps des Administrateurs de l’INSEE où il est notamment chargé de la conjoncture et du plan, puis rédacteur en chef de la revue Économie et Statistique et rapporteur des comptes de la Nation (1975). Il est nommé en 1976 membre du cabinet de Raymond Barre au ministère du Commerce extérieur. Il le suit à Matignon jusqu’en 1981.

Député du Nord (1986-90),ministre de la Santé (1990-92) puis ministre du Commerce extérieur (1992-93), nommé Inspecteur général des Finances en 2001, Bruno n’a pas que des connexions nationales : il est aussi maire de Grignan (Drôme) depuis 1995. Il y a créé en 1996, en hommage à Madame de Sévigné, le Festival de la correspondance, qu’il a présidé jusqu’en 2021 avant de céder sa place à Eric-Emmanuel Schmitt. Il a écrit plusieurs ouvrages dont Sculptures (1994) ou Contre l’écologisme (2019). Il est aussi sculpteur sur fer et a exposé non seulement en France mais aussi en Chine et en Pologne.

Cher Bruno, tu vas fêter dans quelques jours ton quatre-vingtième anniversaire. Je te souhaite une longue vie et j’espère que, dans les décennies à venir, on se souviendra plus de tes sculptures que de ta signature sur la lettre envoyée à l’ONU en 2019 par la Climate Intelligence Foundation : There is no Climate Emergency.

  • Thomas Grenon (X 83), mouvement perpétuel
Thomas Grenon

Né en 1963 d’un entrepreneur du BTP et d’une critique d’art, Thomas entre à l’X en 83 après une prépa à Louis le Grand et en sort dans le Corps des mines. Comme il comprend vite, il change de job tous les 2 ans avec la régularité d’un métronome :  stage chez Saint-Gobain à Philadelphie (87-89), direction générale de l’Énergie et des matières premières du ministère de l’Industrie (89-91), secrétaire du conseil économique, financier, industriel et commercial franco-russe à la Direction des relations économiques extérieures (91-93), responsable du financement des entreprises à la Direction du trésor (93-95), conseiller au cabinet de Philippe Douste-Blazy Ministre de la culture (95-97), directeur général adjoint de Financière Agache (97-99), secrétaire général  d’AXA (99-01), directeur à la Royal Bank of Scotland  (01-03), directeur général de la Cité des sciences et de l’industrie (03-04). Un peu assagi, il passe alors de 2 à 5 ans : administrateur général de la Réunion des musées nationaux (05-10), puis directeur général du Muséum national d’histoire naturelle (10-15).

Depuis 2016, apparemment fatigué de changer périodiquement de job, Thomas les accumule : il est à la fois membre du conseil scientifique et technique de la Fondation Prince Albert II de Monaco, directeur général du Laboratoire national de métrologie et d’essais, président du Laboratoire central de surveillance de la qualité de l’air, président d’Eurolab France et vice-président du Pôle culture, sport, loisir de l’Académie des technologies. Thomas avait été retenu par le jury en 2023 pour succéder à Eric Labaye (X 80) à la présidence de l’X. Il n’a pas eu le job mais il n’a sans doute pas dit son dernier mot : sa devise ne pourrait-elle être quo non ascendam ?

  • Alfred Richard (X 18), XHEC
Alfred Richard

Alfred entre à l’X en 2018 après des études secondaires à Fénelon Sainte Marie puis une prépa à Ginette. Il ne s’ennuie pas à l’X grâce à des occupations polytechniciennes comme le Styx, XVX ou le Binet le Fun, voire extra-scolaires comme brancardier ou alpiniste. Il poursuit sa formation en suivant le cursus de master X-HEC Entrepreneurs (promo 22), quelques années après moi (promo 62).

Alfred lance alors la start-up Nelson, dont l’objet est d’aider les entreprises à réduire leur empreinte carbone, à maîtriser leurs coûts de mobilité et à utiliser l’énergie de manière efficace, avec un logiciel basé sur les données qui leur permet de mettre en oeuvre une stratégie d’électrification réussie pour leur flotte automobile. Il est lauréat en 2023 de Raise sherpas, le premier accélérateur philanthropique dédié aux startups françaises. Toutes mes félicitations, cher Alfred, mais j’espère que le curieux choix de Nelson pour nommer ta société ne cache pas un coup de Trafalgar !

  • Valérie Sion (X 82), choriste
La chorale αἰσθάνομαι
Valérie Sion

Fille de parents pédagogues arrivés de Tunisie en 1957 et installés dans un village très pauvre du Nord, Valérie entre à l’X en 82 après des études au lycée Beaupré à Haubourdin puis au lycée Faidherbe à Lille. A la sortie de l’X, elle passe 12 ans au sein de TECSI, une société de services informatiques. A son troisième enfant, et déjà convaincue par la sobriété heureuse, elle décide de devenir mère au foyer. Peu après, elle ajoute à son arc une activité de professeur de danse égyptienne pendant 10 ans. Après l’informatique et la danse, Valérie entame une troisième vie en devenant cheffe de chœur ! Avec Polyphonies du monde et jazz, elle intervient au Centre Pompidou ou dans les installations culturelles de la Mairie de Paris Centre. Pour elle, l’univers du possible est insoupçonné en chacun de nous. Pédagogue attentionnée et intuitive, avec un vrai talent de maïeuticienne, Valérie nous propose d’explorer diverses directions telles que le lâcher corporel, l’aisance vocale, la confiance en soi, le plaisir d’utiliser ses canaux d’expression personnelle. 

Pour en savoir plus sur la chorale Un Monde Qui Bouge, ouverte à tous, chanteurs de salle de bain ou choristes expérimentés, cliquez sur Aisthanoumai (pour les non-héllénistes, αἰσθάνομαι c’est percevoir par nos sens).

*** PETITS POTINS ***

Gérard Araud (c) La Croix

Gérard Araud (X 73, ma lettre de mars 22), ancien ambassadeur de France en Israël, habitué de nos potins, se demande dans Le Point (29 septembre) pourquoi la guerre à Gaza suscite tant de haine à l’encontre d’Israël, notamment chez la France insoumise qui a mené sa campagne pour l’élection du Parlement européen sur ce thème et dont le chef Mélenchon a condamné l’exécution du terroriste Hassan Nasrallah, responsable de la mort de nos 58 paras au Drakkar en 1983, que des grands journaux comme Le Monde n’ont pas hésité à qualifier de chef charismatique ! Pendant ce temps, constatant que le Liban était un pays à majorité chrétienne au début du siècle dernier, certains observateurs voient avec angoisse la France se libaniser à grande vitesse…

Bernard Arnault (c) Forbes

Bernard Arnault (X 69), patron de LVMH, considérant qu’il existe des passerelles entre le luxe et le sport, se lance dans le football en prenant, via son holding personnel, 55 % du Paris Football Club, actuellement en Ligue 2, en association avec Red Bull qui en prend 15 %, Pierre Ferracci, actuel président, conservant 30 %. Le PFC bientôt en Ligue 1 ?

Philippe Bonnamy (X 61), fondateur de X Entrepreneurs et auteur de divers ouvrages dont un livre sur La stupidité humaine (des lois fondamentales de Cipolla à la relativité générale, autant en rire !),imagine une rencontre au début des années 50 entre Einstein et Churchill. Ecrite sous forme d’une pièce de théâtre à 5 personnages, Jusque là, ça va, elle vient d’être publiée chez L’Harmattan en attendant d’être jouée pour sa promotion et à l’X si le binet Spectacles le souhaite. Souhaitons à cet ouvrage le même succès qu’au Sentiment des crépuscules (Robert Laffont, 2024) où Clémence Boulouque imagine une rencontre entre Dali, Freud et Zweig en 1938.

Elisabeth Borne (X 81, ma lettre de mai 22), députée du Calvados, ancienne première ministre, espère prendre la tête du parti macroniste Renaissance, poste que son successeur Gabriel Attal, député des Hauts de Seine, convoite également. Elle a pris pour cela le temps d’écrire son premier livre, intitulé naturellement Vingt mois à Matignon (Flammarion 2024). Sur ce point, elle a fait beaucoup mieux qu’Attal qui ne peut annoncer que 8 mois au compteur !

Jean-Marc Daniel (X 74ma lettre de septembre 22) publie ses Nouvelles leçons d’histoire économique : Dette, inflation, transition énergétique, travail (Odile jacob, 2024, 288 p.). Dans ces dix leçons, JMD nous donne sa réponse à des questions que tout le monde se pose : Un pays peut-il s’endetter indéfiniment ? À qui profite l’inflation ? Quel est le taux optimal de l’impôt ? Le progrès technique détruit-il de l’emploi ? Limiter le réchauffement climatique pénalise-t-il la croissance ? A-t-on raison de vouloir se protéger de la concurrence chinoise ? Un livre à lire par les citoyens lambda, qui sont malheureusement mal informés par les medias, d’où ce que JMD appelle la rente de l’imposture. A lire aussi par les princes qui nous gouvernent, qui ne savent pas comment réagir face à ceux qui veulent à la fois travailler moins et gagner plus et qui ne savent pas que trop d’impôt tue l’impôt…

Pierre-Etienne Girardot

Pierre-Etienne Girardot (X 09), ingénieur des Mines, directeur Stratégie, Fusions & Acquisitions chez Orano, fait partie de la promotion 2024 des Young leaders engagés de l’Institut Aspen. Pour en faire partie, il faut avoir de 25 à 40 ans et avoir démontré un parcours d’excellence dans les sphères privée ou publique et, dans le cadre de son parcours professionnel et personnel, des qualités de leadership ainsi qu’un engagement très fort au service du bien commun.On trouve dans les précédentes promos Blandine Antoine (X 01), Thibaud Frossard (X 12), Charles-Henri Levaillant (X 96) et Adrien Zakhartchouk (X 07) ainsi que Othman Nasrou, secrétaire d’Etat à la citoyenneté et Laurent Saint-Martin, ministre du budget.Toutes nos félicitations aux lauréats et au jury qui les a choisis !

Jean-Laurent Granier (c) Les Echos

Jean-Laurent Granier (X 85), DG de Generali France, a décidé de déposer des recours au civil contre l’État pour demander à être remboursé des sommes versées aux assurés touchés par les émeutes en Nouvelle-Calédonie, qui ont coûté environ 2,2 G€ dont 50 M€ à la charge de Generali. Si on y ajoute les indemnités de chômage versées aux 6.000 personnes qui ont perdu leur emploi et à ceux qui sont en chômage partiel du fait des destructions, on se demande où ce pauvre Barnier va trouver les 40 G€ d’économies qu’il nous a annoncé ?

Christel Heydemann aux JO

Christel Heydemann (X 94, ma lettre de mars 22), directrice générale d’Orange, est l’invitée du matin d’HEC au Pavillon Vendôme, 7 place Vendôme, vendredi 18 octobre de 8h15 à 9h30. Cliquez ici pour y participer, mais ce n’est pas donné !

Théo Hoffenberg avec Justin Trudeau au sommet de la Francophonie

Théo Hoffenberg (X 80, ma lettre d’août 24), fondateur de Reverso, a présenté ses outils de traduction automatique lors du Sommet de la francophonie organisé par Emmanuel Macron les 4 et 5 octobre à Villers-Cotterêts. Il y a parlé des nouveaux outils à base d’IA, qu’il a développés et qui pourraient contribuer au rayonnement du français. Pour commencer, il pourrait expliquer à Macron comment on traduit des mots simples comme Choose France !

Roland Lescure
Patrice Vergriete

Roland Lescure (X 87) et Patrice Vergriete (X 89) ont rejoint Elisabeth Borne (X 81) en septembre dans le Cercle des ministres disparus. Il serait intéressant de se demander pourquoi aucun X n’a été appelé à participer au gouvernement Barnier qui comprend 2 Enarques et 7 HEC ? Mais ce n’est peut-être que partie remise car il semble que ce gouvernement aura du mal à survivre face à des oppositions qui ne lui feront pas de cadeaux dès le vote du budget.

Nicolas Maes

Nicolas Maes (X 95), directeur général d’Orano, vient de poser la première pierre de l’extension de l’usine d’enrichissement Georges Besse 2 au Tricastin. Nommée en hommage à Georges Besse (X 48), constructeur de l’usine de Pierrelatte en 1964, assassiné par Action directe en 1986 (ma lettre d’octobre 23), cette usine passera de 7,5 à 10 millions UTS d’ici 2030, réduisant d’autant notre besoin d’importer de l’uranium enrichi de Russie.

LE DESSOUS DESCARTES

Alexandre Moatti (X 78, ma lettre de janvier 23) sort un nouveau livre : Le dessous Descartes (Editions B2, 112 p.). Sous-titré itinéraire d’un raider gâté et postfacé par un itinéraire-bis signé Boris Veblen, architecte et sociologue, ce véritable livre de poche (10 x 15 cm x 8 mm) relate le parcours de Bernard Arnault (X 69) et critique, à la manière de François Ruffin (Merci, patron), la manière dont il a fait fortune et s’attaque à son projet de construction d’un centre de conférences internationales à l’emplacement de la Boite à claque, rue Descartes (d’où le titre du livre). Ce projet a fait l’objet d’un permis de construire accordé en 2019 à l’X qui l’a transféré en 2021 à LVMH. Sa modification en 2023 a donné lieu à des contestations de quelques associations médiatiques dont la SphinX, créée par Thomas Vezin (X 15, ma lettre de mars 22), et X Alternative, dont le vibrionnant Alexandre est vice-président (voir plus bas son petit poulet). Il parait que la Jaune et la Rouge aurait refusé de publier une recension de ce brulot. En ce qui me concerne, je ne suis pas d’accord avec ce que dit Alexandre mais, comme Voltaire, je me bats pour qu’il ait le droit de le dire !

Frédéric Oudéa (c) Fortune de star

Frédéric Oudéa (X 81, ma lettre de septembre 22), président de Sanofi, vient d’entrer en exclusivité avec le fonds américain CD&R (Clayton, Dubilier & Rice) pour la vente de sa filiale santé grand public Opella, qui fabrique notamment le Doliprane, de préférence au fonds français PAI Partners (ex Paribas Affaires Industrielles) qui offrait pourtant un prix équivalent. Une telle décision fait grincer des dents chez les tenants du maintien en France de nos fleurons industriels…

Jean-Eric Schoettl

Jean-Eric Schoettl (X 67, ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel, ma lettre de juin 22), explique dans le Figaro du 3 octobre, en réaction à la polémique soulevée par des déclarations incomprises de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, que l’Etat de droit ne doit pas empêcher de modifier l’état du droit. « Lorsqu’on parle, comme aujourd’hui, de mieux armer la société contre la délinquance, l’islamisme ou le désordre migratoire, on n’entend pas abolir l’Etat de droit mais déplacer le curseur à l’intérieur de cet Etat de droit. Celui-ci n’impose pas l’intangibilité des règles… »

Thierry Schwab (X 66, galeriste, ma lettre de septembre 23) organise vendredi 18 octobre à 18 h un débat avec Olga Medvedkova, directrice de recherche au CNRS, écrivaine et historienne de l’art, auteur de Dire non à la violence russe et Philippe de Lara, philosophe du droit et de la politique, son préfacier. Le débat se tiendra au milieu d’une grande exposition de peintures, dessins et photographies de 15 artistes qui se tient jusqu’au 9 novembre à la Galerie Schwab, 35 rue Quincampoix.

*** PETITS POULETS ***

Bonjour Hubert, Merci pour tes portraits périodiques qui sont délicieux et traduisent de vrais dons d’auteur de ta part. Tu as peut-être déjà lu le commentaire que j’ai laissé sur ta dernière édition dans lequel je propose d’écrire le tien. Il est sincère et je serais heureux de le faire… Amitiés
Ph. Bonnamy (X 61).

Cher camarade, Tu mentionnes dans ta lettre #39, à propos de Pouyanné, et des associations qui se sont opposées à son projet de bâtiment Total à l’intérieur du campus de Palaiseau, « l’agressivité de cette minorité prétendant agir au nom de l’intérêt général ». C’est toi que je trouve un peu agressif, pour le coup. Nos associations (parmi lesquelles X-Alternative), défendant une vision différente des politiques publiques, ne prétendent certainement pas « agir au nom de l’intérêt général », ce serait prétentieux. Dans l’affaire c/Total-Polytechnique, nous n’avions rien contre cette entreprise, ni contre les entreprises en général : nous souhaitions simplement une frontière nette entre emprise académique (le campus de l’École) et localisation des entreprises (à l’extérieur du campus, derrière les « Maréchaux », comme EDF ou Thales) ; c’est ce que nous avions exprimé avec d’autres camarades (dont des académiciens) dans une tribune du Monde de juillet 2020. C’est le même esprit de séparation public-privé qui nous anime, après l’arrêt des projets Total puis LVMH au sein du campus de Palaiseau, pour défendre le patrimoine public du « Carva » (la rue Descartes, Paris 5e) d’une intrusion programmée du groupe LVMH (ma tribune du Monde juillet 2022, mon récent ouvrage Polytechnique, le dessous Descartes, sept. 2024). Bien à toi, Alexandre Moatti, ingénieur général des Mines (X78), vice-président d’X-Alternative. Merci pour ton message, récupéré dans les spams, comme il se doit 🙂. Voir ci-dessus ma critique du Dessous Descartes. HLL

*** PETITS SOUVENIRS

Bicentenaire de l’X : il y a 30 ans, en 1994, j’avais organisé un voyage d’X en Israël afin d’y célébrer le bicentenaire de l’X. Un groupe d’une soixantaine d’X, dont le sénateur Pierre Laffitte (X 44) ou l’ancien ministre de la défense André Giraud (X 44), avait arpenté le pays de Tel Aviv à Jérusalem en passant par Jéricho, la Mer morte, le plateau du Golan et Saint-Jean d’Acre où une prise d’armes avait eu lieu dans un cimetière militaire français, en présence d’un détachement de la FINUL. A cette époque, on croyait à la paix avec l’opération dite Jéricho et Gaza d’abord.

Cérémonie avec la FINUL en 1994 au cimetière français de Saint Jean d’Acre

Pour ceux qui ne savent pas ce que signifie le « I » de FINUL, sachez qu’il signifie Intérimaire : elle a été créée par les résolutions 425 et 426 (1978) du Conseil de sécurité pour aider le gouvernement libanais à restaurer son autorité dans le sud de son territoire en formant une zone tampon au sud du fleuve Litani. Suite au double attentat du Hezbollah contre les contingents français et américain (2003), la FINUL a été renforcée par la résolution 1701 (2006) qui prévoyait le désarmement du Hezbollah et son retrait au Nord du fleuve Litani. On sait ce qu’il en est : le Hezbollah est resté et s’est renforcé, en construisant des casemates et des tunnels tout le long de la frontière, au nez et à la barbe de la FINUL. Celle-ci se plaint de recevoir quelques éclats d’obus visant le Hezbollah qui s’est installé près de ses campements. Mais oubliant sa mission, elle n’a pas bougé le petit doigt pour empêcher le Hezbollah d’envoyer depuis le 8 octobre 2023 des roquettes et des drones qui viennent de tuer plusieurs jeunes Israéliens loin de la frontière, près de Césarée. Alors, à quoi sert la FINUL ? A protéger le Hezbollah ??

Vous connaissez des Xtraordinaires ? Signalez-les moi !

Merci d’avance !

Hubert Lévy-Lambert (X 53), fondateur de X Israël