Portraits de polytechniciens Xtraordinaires #29

« Il ne suffit pas d’entrer à l’X pour sortir de l’ordinaire »

De Bruno Bensasson (X 92) à François de Witt (X 64), voici la dernière moisson de polytechniciens, jeunes ou vieux, hommes ou femmes, vivants ou morts, qui ont attiré mon attention au cours du mois écoulé. Parmi eux, beaucoup d’écrivains que j’ai rencontrés le 25 novembre à la mairie du VIème au salon du livre X (mais pas nécessairement porno 😊) et trois X ayant père et mère médecins !

  • Bruno Bensasson (X 92), électricien
Bruno Bensasson

Bruno est né à Paris en 1972, d’un père né à Tunis et d’une mère née à Paris, tous deux médecins, comme les parents de Pierre Guerci (X 09) et de Jacques Mistral (X 67) dont portraits ci-dessous ! Dernier de trois enfants, il a grandi à Paris, passant notamment par le lycée Henri IV et les classes préparatoires de Louis-Le-Grand, comme moi quelques années avant !!

Il entre à l’X en 1992 (section rugby, pilier droit) et en sort dans le Corps des mines. Il y bénéficie de deux stages d’un an, le premier comme ingénieur d’essais à la centrale nucléaire d’EDF à Civaux (Vienne), le second chez Total raffinage et distribution, à Johannesburg (Afrique du Sud). Il débute son parcours professionnel à l’Autorité de sûreté nucléaire, en Normandie puis à Paris, avant d’être conseiller technique sur des sujets relatifs à l’industrie, à l’environnement et au transport, au cabinet du ministre de l’industrie puis à l’Elysée. Il entre en 2007 dans le groupe Suez, fusionné en GDF Suez, rebaptisé depuis Engie. Il y est directeur des études économiques puis directeur de la stratégie et du développement durable, avant de prendre des responsabilités opérationnelles dans la production et la commercialisation d’énergie en France, en Europe et enfin en Afrique. Depuis 2018, il a rejoint le comité exécutif d’EDF pour diriger son Pôle énergies renouvelables (hydroélectricité, éolien et solaire) à travers le monde.

Bruno était présent au Salon du livre X à la Mairie du VIème arrondissement de Paris, pour présenter son dernier livre : L’économie n’est pas qu’une affaire d’argent (Presses des Mines, 2023, préface de Jean-Marc Daniel (X 74, ma lettre de septembre 2022). Ce livre-fable débute sur une île où un certain Robinson vit seul et partage son temps entre repos, loisir et travail, produisant et mangeant des fruits, biens de consommation, au moyen d’échelles, biens d’équipement. La fable va s’enrichir au fur et à mesure des chapitres pour aborder tous les aspects de l’économie : production, consommation, échanges ; biens privés et publics ; innovation et globalisation ; épargne et investissement ; croissance et chocs ; politiques macroéconomiques ; concurrence, externalités et fiscalité ; inégalités, comptes extérieurs et richesses… A mettre entre toutes les mains, y compris des princes qui nous gouvernent et ne semblent pas avoir bien compris les rouages essentiels de l’économie…

  • Jean-Louis Bobin (X 54), graaliste
Jean-Louis Bobin

Avec des parents enseignants, des grands parents de petite bourgeoise provinciale côté maternel et paysans du côté paternel et une arrière-grand-mère sorcière de village, Jean-Louis se considère comme le produit très ordinaire de l’ascenseur social tel qu’il fonctionnait pendant la première moitié du XXe siècle. Après des études au Lycée du Parc à Lyon de la 5ème à Math Spé, il entre à l’X en 1954 et en sort comme officier des bases de l’air mais il passe aussitôt un diplôme d’ingénieur en génie atomique à l’Institut national des sciences et techniques nucléaires. Il entre en 1958 au CEA comme ingénieur de recherches et y reste jusqu’en 1981. Entre temps, il passe un doctorat-es-sciences à Paris Sud (1974). Il est professeur à l’Université Pierre et Marie Curie de 1981 à 2002, date à laquelle il est nommé professeur émérite, rattaché au laboratoire de physique atomique des plasmas denses, antenne parisienne du LULI (Laboratoire pour l’Utilisation des Lasers Intenses de l’X). « Le laser, quand on y a gouté au cours de sa vie scientifique, il est impossible de s’en défaire », nous dit-il !

Jean-Louis était présent au Salon du livre X à la Mairie du VIème arrondissement de Paris, pour présenter son dernier livre : Insaisissable Graal, la fusion nucléaire par laser au temps des pionniers (2023). Loin des pérégrinations des chevaliers de la Table ronde, il y décrit les recherches sur la fusion contrôlée depuis l’invention du laser dans les années 60 jusqu’à l’époque des grands projets qui commence au milieu des années 70. Il a auparavant écrit de nombreux livres et articles de vulgarisation dont Dialogues impertinents sur le climat (2020), Demain, quelle Terre ? dialogue sur l’environnement et la transition énergétique (2015), E=Mc2 (2010), Prospectives énergétiques à l’horizon 2100 (2013) ou L’énergie (1996). On aimerait savoir ce qu’il pense de la décision de la COP 28 de se passer des énergies fossiles et d’arriver à la neutralité carbone à partir de 2050.

  • Grégoire Genest (X 13), albertien
Grégoire Genest

Après des études secondaires à l’École internationale de Luxembourg, une médaille aux Olympiades Internationales de Mathématiques, et une prépa à Louis le Grand, Grégoire entre à l’X en 2013, initié au plaisir des maths par son père Pascal (X 85). Bon sang ne saurait mentir !

Si au vu de son parcours scolaire, on peut penser qu’il a esprit sain, à Polytechnique, Grégoire semble surtout avoir décidé de mettre en pratique la deuxième partie de la maxime. Jugez-en : responsable de la cohésion au sein de l’association X-parachutisme ; membre de la cellule chargée d’organiser la sécurité du Point Gamma (5000 personnes) ; membre de l’équipe de rugby ! Il passe ensuite un an comme aspirant à la brigade des sapeurs-pompiers de Paris sans oublier de poursuivre ses études en probabilité, finance et calcul stochastique à l’Université Pierre et Marie Curie. Il met ensuite ses connaissances algorithmiques en pratique en étant trader chez Jane Street à New York. En 2017 il crée NEOS, une fintech de scan and go, « le shopping libéré », destinée à accélérer les paiements en caisse dans les magasins, qu’il revend en 2020 à BNP Paribas. Il passe ensuite un an comme associé chez Advent International, où il s’occupe de la vente de Circet à ICG.

Grégoire Genest (à droite) signe un partenariat stratégique avec Vincent Laflèche (X 81), directeur de l’Ecole des mines de Paris (à gauche)

Si Grégoire a la bosse des maths, il aussi la bosse de l’entrepreneuriat. Il se dit qu’il va réconcilier les deux dans un projet un peu fou de créer une école mi-maths, mi-business pour former des matheux-managers (ou des managers-matheux) car pour lui l’avenir est à l’hybride capable de maitriser la data et l’IA mais avec l’objectif de développer le business.  Roi de la démonstration, Grégoire lève 8 M€ auprès d’un groupe d’investisseurs, dont Bernard Arnault, Xavier Niel et Pierre-Edouard Stérin pour créer Albert School, la nouvelle école de la data, dont j’ai déjà parlé dans ma lettre 9, avec une particularité : il y a un seul enseignement académique, les maths, le reste du cursus se fait par la pratique et des « business dives » sous la férule de managers des entreprises partenaires.

Il se dit qu’avant d’être happy at work, il faut être happy at school et il installe sa première promo de 60 pionniers dans de superbes locaux ressuscitant l’ancien Manoir de Paris (rue de Paradis). Mais l’esprit cool n’empêche pas l’exigence pédagogique. Une excellence aujourd’hui reconnue avec la signature d’un partenariat stratégique avec l’École des Mines de Paris, en lançant des doubles diplômes de bachelor et de master dans les champs de l’IA/data et du business. Bravo, cher Albert, continue ! 

  • Pierre Guerci (X 09), écrivain
Pierre Guerci

Pierre est né en 1987 à Nancy d’un grand cancérologue sexagénaire d’origine italienne qui, poussé par le démon de midi, a eu deux fils sur le tard avec une de ses jeunes internes, sans quitter pour autant son épouse et ses deux filles. Il entre à l’X en 2009 pour se consacrer à la physique quantique.

Pierre était présent au Salon du livre X à la Mairie du VIème arrondissement de Paris, pour présenter Ici-Bas (Gallimard, 2021), son premier livre qui a eu l’honneur d’être publié dans la prestigieuse collection Blanche. Dans ce roman autobiographique, il raconte l’histoire de deux fratries issues d’un même père qui a eu simultanément deux ménages. Mais c’est lui, le fils adultérin, qui se charge de l’accompagner dans ses derniers instants à son domicile de Villerupt en Moselle. Il n’hésite pas à donner des détails sordides sur la décrépitude des vieux, le lit médicalisé et la chaise percée, « ce qui reste d’un homme quand il n’en reste rien ». On comprend à la lecture de ce roman la raison d’être de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD).

Si Pierre cherche des idées pour un deuxième roman, qui pourrait s’appeler Là-haut, peut-être pourrait-il s’inspirer des réflexions de François de Witt (X 64, cf infra) sur la vie après la mort :  la Preuve par l’âme ?

  • Catherine Lucet (X 79), éditrice
Catherne Lucet

Catherine entre à l’X en 1979 et fait ensuite les Mines comme école d’appli puis l’Insead.  Elle commence sa carrière au ministère des Affaires étrangères puis rejoint le cabinet McKinsey (1986-91) avant de se tourner vers le monde de l’édition. Elle y fait ses premières armes chez Harlequin (1991-96) avant de devenir PDG des Éditions scientifiques et médicales du groupe Elsevier puis présidente des Editions Nathan en 2001 puis des dictionnaires Le Robert. Elle devient en 2007 Directrice générale du pôle Education et Référence d’Editis (Nathan, Bordas, Le Robert). Elle quitte Editis en octobre 2022 pour « se consacrer à des projets personnels » mais elle est rappelée en novembre 2023 par son président Denis Olivennes pour remplacer sa directrice générale Michèle Benbunan ! Créé en 2004 par scission de Vivendi Universal Publishing, Editis, leader français de l’édition, avec 55 maisons prestigieuses, vient de quitter le giron de Vivendi pour rejoindre la galaxie du milliardaire tchèque Daniel Kretinski avec le feu vert de la Commission européenne.

Catherine est présidente du comité éditorial de la revue Polytechnique insights. Elle a été administrateur indépendant du groupe Casino de 2011 à 2021. Elle a deux enfants.

  • Jacques Mistral (X 67), historien
Jacques Mistral

Né en 1947 de parents médecins, Jacques entre à l’X en 1967. Il commence sa carrière comme chercheur au Cepremap et obtient son doctorat en sciences économiques à Paris IX puis son agrégation en 1977. Il enseigne à l’Université Paris XIII (1978-92), à Sciences Po (1982-95), à l’X (1983-93), à l’Université des Antilles‐Guyane (1977-07) ainsi qu’aux universités de Harvard, du Michigan et de Nankin. Il a été aussi directeur-adjoint de l’ENSAE (1981-88). Il a même tâté de l’entreprise comme directeur central du groupe AXA (1992-2000).

Peu avare de ses conseils, Jacques est membre du Conseil d’analyse économique, du Cercle des économistes, du Conseil économique de la Défense, du Conseil du CEPII et du Conseil scientifique de la Fondation pour l’innovation politique et président de l’association Paul Ricoeur. Il a été président de la Société d’économie politique (2008-12), conseiller économique de Michel Rocard (1988-91) et de Laurent Fabius (2000-01) et conseiller financier à l’ambassade de France à Washington (2001-06).

Jacques a écrit de nombreux ouvrages d’économie, dont La Troisième révolution américaine (Prix du livre d’économie 2008), Guerre et paix entre les monnaies (2014) ou La science de la richesse (2019). Il vient de sortir Economie et politique en France (Gallimard, 351 p), une grande fresque de l’histoire économique et politique qui a forgé la France moderne, son État et sa société au cours des quelques 2000 ans écoulés depuis la Gaule romaine jusqu’à la Révolution de 1789.  Cette œuvre originale sera suivie de 2 tomes allant jusqu’à nos jours. Rien à voir avec Mistral AI (voir plus bas) !

  • Pascale Senellart (X 93), physicienne
Pascale Senellart

Née en 1972 à Corbeil, Pascale fait sa prépa à Louis-le-Grand et intègre l’X en 1993. Après un mastère de physique quantique à Normale et un doctorat à Paris 6, elle entre en 2001 au LPN (Laboratoire de photonique et nanostructures du CNRS), devenu C2N (Centre de Nanosciences et de Nanotechnologies) après intégration dans l’Université Paris-Saclay). Elle y étudie le couplage de boîtes quantiques semi-conductrices dans des cavités optiques, recherche située à l’interface entre les nanosciences, la physique des semiconducteurs et l’optique quantique. Elle est professeur de mécanique quantique à l’X depuis 2014 et cofondatrice en 2020 du cursus de formation ARTEQ en technologies quantique.

Pascale a co-fondé en 2017 la startup Quandela pour commercialiser une source de photons uniques et pour développer un ordinateur quantique à base de photons, qui vient de lever 50 M€. Elle a reçu en 2014 la Médaille d’argent du CNRS, a été nommée Fellow de la Société d’Optique Américaine (OSA) en 2018, a reçu en 2021 le Grand Prix Mergier-Bourdeix de l’Académie des Sciences où elle a été élue en 2022. Enfin, elle vient de recevoir le prix Jean Ricard de la Société française de physique et d’être nommée membre du Conseil présidentiel de la science créé par Emmanuel Macron pour faire le lien entre l’exécutif et le monde de la recherche. L’autre X qui fait partie de ce conseil est Jean Tirole (X 73, prix Nobel d’économie), ce qui confirme bien la grande qualité des promos en 3, que les élèves vérifient tous les jours en se rendant à l’amphi Arago (X 1803) ou au PoinK (X 1873).

  • François de Witt (X 64), journaliste
François de Witt

Né en août 1944 à Abbots Ripton (GB) d’un père qui s’était enrôlé dans l’armée britannique avant de partir aux USA puis en France, François de Witt fait ses études primaires au Greenwich country day school puis fait ses études secondaires à l’École des Roches et sa prépa à Ginette où il est ZG (président des élèves). Il entre à l’X en 1964 puis fait Sciences Po en 1968. Il commence sa carrière en 1969 comme journaliste économique à L’Expansion où il est chargé d’animer le Forum de l’Expansion. Il y reste 20 ans avant de devenir directeur de la rédaction de La Vie française en 1987 puis directeur de la rédaction de Challenges en 1993 puis rédacteur en chef de Mieux vivre votre argent en 1996. En 2007, retiré de la presse écrite, il devient président de Finansol (Finance solidaire).

François a assuré en outre régulièrement des chroniques économiques à la radio : Europe 1, Radio Monte-Carlo, Radio Classique et France Info. Il a écrit de nombreux livres de vulgarisation économique, comme Les Français à la corbeille (1985, avec Ph. Sassier), Appauvrissez-vous (2004), Argentissime (2006 avec Nathalie Cot) ou 150 Idées reçues sur l’économie (2010) et un dernier livre à connotation philosophique : La Preuve par l’Âme : Un polytechnicien démontre notre immortalité (2015).

François a eu 4 enfants de son mariage avec Natalie de Kergorlay : Nicolas, Julien, Clément et Valentine. Il est mort d’un infarctus en décembre 2016. Un émouvant hommage lui a été rendu par sa famille et ses amis au Temple protestant de l’avenue de la Grande Armée. René de Gaillande (X 64) lui a consacré une notice nécrologique dans la Jaune et la Rouge de février 2017.

Actualité

Petits papiers : après Sébastien Bohler (X 92, ma lettre de juin), Pascale Sourisse (X 81, ma lettre d’avril), Isabelle Panet (X 97, ma lettre de juillet), les jumeaux Desjardins (X 08, ma lettre d’août), Sarah Lamaison (X 12) et Nicolas Truelle (X 80), tous deux dans ma lettre de septembre, Marion Guillou (X 73, ma lettre de mars), Jérôme Cerisier (X 92, ma lettre d’octobre), les heureux élus à paraitre dans la Jaune et la Rouge de janvier sont Stefanie Stantcheva (M 08)et Philippe Englebert (M 15), tous deux dans ma lettre de novembre.

Aimant du Musix, exposé à Carnavalet

Carnavalet : Le musée Carnavalet, rue de Sévigné à Paris, présente une belle exposition sur la Régence à Paris (1715-1723) jusqu’au 25 février. Sous-titrée l’aube des lumières, on n’y trouve pas trace de l’X qui n’existait pas encore mais on y trouve un aimant naturel avec une monture de Pierre Lemaire (A l’enseigne de la pierre d’aimant, 1722), provenant de la collection Louis-Léon Pajot (1678-1754), prêté par le Mus’X.

Anciens des grandes écoles dans les ComeX

ComeX : dans ComeX, il y a X, bien sûr. Et même beaucoup d’X, nous explique Valentin Autié dans le Figaro Etudiant du 2 décembre : « l’Ecole polytechnique apparait toujours comme la voie royale pour occuper les plus hauts postes dans les entreprises françaises, n’en déplaise à Alexandre Moatti (voir son dernier livre Technocratisme) …

Mus’X : L’exposition sur Henri Poincaré (X 1873, ma lettre de juin), modèle du savant universel, est prolongée jusqu’au 9 février. Allez-y vite si ce n’est déjà fait. Cette belle exposition est ouverte en semaine de 9 h à 17 h. Elle est assortie d’un catalogue de 113 pages en vente sur place ou en s’adressant à la Sabix.

René Coulomb (X 51, ma lettre de septembre 22) présentait Jalons au salon du livre X. Sous-titré A sauts et à gambades, ce livre de poèmes écrits de 1975 à nos jours et joliment illustré de la main de l’auteur, est édité par Isidore Editions, l’éditeur du Journal de la libération de Paris, de Jean Coulomb, père de René et   des 7 chats du général Dufour de Christian Marbach (X 56, ma lettre de décembre 22).

La démonstration de Gérondeau en 3 lignes

Christian Gérondeau (X 57, ma lettre d’avril 22) présentait aussi ses œuvres au salon du livre X et y faisait une conférence très animée où il distribuait un opuscule intitulé L’impossible transition énergétique. Sous-titré « Nous nous ruinons pour rien, même le GIEC le dit sans le vouloir », cet opuscule de 6 pages se fait fort de vous faire tout comprendre en 5 minutes. Il y montre que les efforts coûteux des pays de l’OCDE, dont la France, pour réduire leur empreinte carbone sont annihilés par la croissance exponentielle des émissions de la Chine et des pays sous-développés dont la population croit sans limite…

Philippe D’Iribarne

Philippe d’Iribarne (X 55, ma lettre de mai 22)présentait également ses œuvres au salon du livre X et y faisait une conférence très animée sur Le grand déclassement dont souffre la France (pourquoi les Français n’aiment plus leur travail), dont l’origine est théorisée par Olivier Rey (X 83 cf infra).

Eric Labaye

Eric Labaye (X 80), ancien président de l’X et de l’IPP, président et co-fondateur d’IDEL Partners, rejoint le comité d’orientation d’Anticipations, présidé par Jean-Christophe Fromantin. Anticipations a pour mission d’éclairer les dirigeants sur le monde de demain, en proposant un programme d’immersion sur la prospective, pour comprendre les grandes métamorphoses de notre société et éclairer les prises de décision stratégiques.

François Mayer (X 45, ma lettre d’août 22), en pleine forme à 98 ans, présentait La digue de sable au salon du livre X. Je réitère mon avis que ce livre mérite le Prix Goncourt et j’attends avec impatience que la suite de cette passionnante autobiographie romancée soit publiée. Avec son groupe Dixieland Seniors, qu’il a créé à sa sortie de l’X, il continue à jouer du trombone tous les mois au Petit journal Saint Michel, juste en face de l’Ecole des mines.

Arthur Mensch © Toby Melville APSIPA

Arthur Mensch (X 11), DG de Mistral AI (ma lettre de juin 23), vient de lever 385 M€, portant le total levé depuis le début de l’année à près de 500 M€. Créée il y a quelques mois seulement, cette jeune pousse parisienne d’intelligence artificielle générative Open source, qui ambitionne de supplanter ChatGPT, vaudrait près de 2 G€ !

Olivier Rey (c) Fabien Clairefond

Olivier Rey (X 83, ma lettre de mars 22) déplore dans Le Figaro du 15 décembre le déclin de notre niveau en mathématiques et l’attribue à l’extension de la société de consommation, qui est antithétique à la culture scolaire et porte atteinte à la faculté d’attention, comme en témoigne le temps passé par les jeunes sur les réseaux, bien décrit par Michel Desmurget dans La fabrique du crétin digital (Le Seuil, 2019). Ce déclin est général à l’Occident mais est encore plus marqué en France par le nivellement par le bas créé par le collège unique, auquel Gabriel Attal veut s’attaquer avec la création de groupes de niveau – si les syndicats laissent faire ce qu’ils appellent un tri social – et par ce que Jean-Claude Milner appelait il y a 40 ans la « triple alliance des gestionnaires, de la Corporation et des chrétiens-démocrates » (De l’Ecole, 1985)

Des X allument les bougies au Mémorial de la shoah

Gilbert Scemla (X 38), né en Tunisie en 1918, assassiné par les Allemands le 15 juillet 1944 à Halle (Allemagne) avec son père et son frère, a été honoré le 10 décembre lors d’une cérémonie organisée par la Société d’histoire des Juifs de Tunisie (SHJT) au Mémorial de la shoah, rue Geoffroy l’Asnier, commémorant la rafle des juifs de Tunis faite par les Allemands le 9 décembre 1942. A cette occasion, des élèves de l’X en GU ont allumé des bougies du souvenir.

Gala Vinogradova

Gala Vinogradova (D 14,ma lettre de mars 2022), originaire du Caucase, entre l’Arménie et l’Ouzbekistan, joue jusqu’au 30 décembre Le Journal d’Audrey au Studio Mathurins, du jeudi au samedi à 19 h : une émouvante biographie croisée de Audrey Hepburn et d’Anne Frank. Cliquez ici pour réserver.

Bernard Zimmern (X 49, mort en 2020, ma lettre de juin 2022) vient de sortir un livre posthume : Inégalités : Ressorts de la croissance des entreprises et de l’emploi (Le Publieur, 2023). Il y explique que, depuis le début des années 2000, Thomas Piketty et quelques autres économistes ont prétendu démontrer que les inégalités de revenus et de fortunes n’ont jamais été aussi fortes dans les pays occidentaux. Ils en concluent qu’il faut mettre un terme à cette situation en taxant davantage les plus riches. Sous un habillage pseudo-scientifique, ils reformulent des analyses déjà développées par Marx au XIXème siècle. Mais les thèses de Piketty sont de plus en plus contestées…

Promos en 3

HLL aux 50 ans de la 1903 entre le délégué René Duval et Mgr Charles Yanka

1953 : Cinquantenaire de la 03 : à peine entré à l’X comme petit maj et petit nange, j’était invité au magnan des cinquante ans de la promo 03. C’est ainsi qu’à l’époque on appelait la 1903 ! Je me souviens, comme si c’était hier, de cette réunion mémorable au cours de laquelle de vieux messieurs compassés ont évoqué leurs souvenirs de l’Ecole en prose et en vers. J’étais assis entre le délégué de promo René Duval et un ecclésiastique, Mgr Yanka, tout de violet vêtu (ma lettre de juin 22).

HLL aux 50 ans de la 53 avec Franck Lirzin, major de la 03

2003 : Cinquantenaire de la 53 : un demi-siècle plus tard, j’ai convié Franck Lirzin, major de la 2003, à la grande fête que j’avais organisée au théâtre du Gymnase avec une représentation de la Tour Eiffel qui tue, en le priant instamment de faire de même en 2053. La promo 1903, dont tous les membres ont aujourd’hui disparu depuis longtemps, vit encore un peu dans mon souvenir. Comme disait le poète, que le souvenir de la 1953 coure encore dans les rues en 2053, longtemps, longtemps après que tous ses membres auront disparu.

Magnan décennal 2013

2013 : Magnan des promos en 3 : dix ans plus tard, j’ai invité toutes les promos existantes dont le millésime se termine par 3, soit 8 promos de 1933 (dont il ne restait qu’un membre, Jean Panhard, kessier) à 2003, dont c’était la première réunion de promo décennale, en passant par 1963, dont c’était le mi-centenaire, à se réunir à Palaiseau samedi 25 mai 2013. Le site 10nplus3 raconte les tenants et aboutissants de cette formidable aventure qui comportait un Salon du livre X, un Forum des groupes polytechniciens, un Salon des artistes X et des tas d’autres évènements et s’était poursuivie le lendemain sur la Montagne. Commune dans les universités américaines, cette initiative a été poursuivie avec succès en mai 2014 par Marie-Louise Tronc (X 74) pour les promos en 4 puis en octobre 2015 pour les promos en 5 avant d’être pris en charge par l’AX pour être doublement dévoyée (mélange de promos et mélange de publics) et finir malheureusement en eau de boudin. J’en ai parlé à Loïc Rocard et j’espère l’avoir convaincu de l’intérêt de reprendre cette tradition mort-née…

Courrier des lecteurs

Bonjour Hubert… Merci pour le portrait [ci-dessus] et félicitations pour l’ensemble de cette galerie qui illustre, s’il en était besoin, toute la diversité de notre communauté polytechnicienne. Bien cordialement. Jean-Louis Bobin (X 54)

Bonjour Hubert, Merci pour ce partage. Mais concernant Francis MER, paix à son âme, est-ce qu’on pourrait souligner qu’il était Ministre de l’Economie au moment de tous les renoncements français sur la désindustrialisation de notre pays. La perte de souveraineté que nous payons tous les jours depuis, et dans l’absolu, ça veut dire quoi être « un grand européen » ? Ne plus rien décider et être une chambre d’enregistrement de la réglementation européenne. A ta disposition pour échanger sur ce sujet, mais il y a des choses qui deviennent difficiles à entendre ou à lire sans réagir. Bien cordialement. Lionel NATAF (X 88). Cher Lionel, Je n’ai pas l’impression que Mer soit responsable de la dramatique désindustrialisation du pays. N’a-t-il pas conduit plusieurs privatisations importantes ? HLL

Si vous connaissez des Xtraordinaires, signalez-les moi !

Merci d’avance et joyeux Noël !

Hubert Lévy-Lambert (X 53), fondateur du Mus’X

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14 Comments

  1. Je ne comprends pas très bien pourquoi tu écris « n’en déplaise à Alexandre Moatti, voir ci-dessous », sans qu’il n’y ait rien en dessous. D’ailleurs es-tu si certain de savoir ce qui me plaît ou me déplaît ? Bien à toi, A. Moatti (X78)

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  2. Merci pour ces portraits, toujours aussi intéressants.

    A propos de Gilbert Scemla (X38), cité dans l’actualité, et puisqu’il est beaucoup question du salon du livre X dans ce numéro 29, le livre écrit par son fils, Frédéric Gasquet, « La lettre de mon père: Une famille de Tunis dans l’enfer nazi », était présent au salon, en bonne place sur le stand de X-Résistance.
    https://editionsdufelin.com/livre/la-lettre-de-mon-pere

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  3. Merci de la précision.
    Gilbert Scemla était aussi présent au stand Sabix du Salon du livre avec une longue notice dans la brochure « Pour la Patrie » qui recense les 2000 X morts pour la France depuis la création de l’Ecole.

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  4. Bonjour Hubert,
    Notre camarade de promotion 61 Frédéric d’Allest mérite à mon avis de figurer dans la liste…Il a été l’homme de l’espace pour la France.
    À toi de voir
    Amitiés
    Pierre

    Envoyé de mon iPad

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