Portraits de polytechniciens Xtraordinaires #10

« Il ne suffit pas d’entrer à l’X pour sortir de l’ordinaire »

Voici une nouvelle moisson de camarades jeunes et vieux, vivants et morts, qui ont attiré mon attention au cours du mois écoulé. Ce sont des personnages pas très ordinaires, jugez-en !

  • Pierre Berest (X 70), mécanicien

Né le 10 mars 1950, Pierre Berest entre à l’X en 1970 et en sort dans le corps des mines. Grand spécialiste du comportement mécanique des ouvrages souterrains, il a notamment dirigé le Laboratoire de mécanique des solides de l’X (LMS) et présidé le Comité français de mécanique des roches. Il présidait depuis 2004 le Groupe permanent d’experts pour les déchets nucléaires (GPD) auprès de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Pierre est mort le 28 juillet 2022. J’adresse une carte postale de condoléances à son épouse Lelia Picabia, à ses filles Isabel, Anne et Claire et à ses petites-filles.

La nuit n’est jamais complète, Il y a toujours puisque je le dis,

Puisque je l’affirme, au bout du chagrin,

Une fenêtre ouverte, une fenêtre éclairée

Paul Eluard

  • Michel Berry (X 63), éditorialiste

Né en 1943 à Paris, d’un père commissaire de police et d’une mère enseignante, Michel fait ses études à Lakanal et à Louis le Grand et entre à l’X en 1963. Sorti dans le Corps des mines, comme son jeune frère Gérard (X 67), qui aura l’honneur d’une prochaine lettre, il commence sa carrière comme chercheur au centre de gestion scientifique de l’Ecole des mines (1969-73) puis dirige le Centre de recherche en gestion de l’X (1974-91) avant de de devenir membre du conseil scientifique du CNRS (1992-97) et membre du conseil général des mines (1999-2008). Il a été aussi responsable de la revue Gérer et Comprendre pendant 30 ans (1985-2015), responsable de l’Ecole de Paris du management depuis 1993 et président des Amis de la musique de Deauville depuis 2015 et président du comité éditorial de la Jaune et la Rouge depuis 2013. C’est lui qui, malgré l’avis favorable de Marwan Lahoud, président de l’AX, refuse la diffusion de mes lettres dans la Jaune et la Rouge, pour trois raisons qui sont loin d’être rédhibitoires : pas de place pour une rubrique de plus, portraits incomplets ou inexacts, pas de relecture par les personnes citées et pour une quatrième raison qui me parait inappropriée : trop d’emphase sur les qualités des X, au risque de déplaire aux lecteurs non X de la revue. Peut-être les deux portraits ci-après, et d’autres passés, qui lui ont échappé,  comme David (01) ou Vezin (15) ou à venir comme Bastien-Thiry (47) ou Gergorin (66), lui montreront-t-ils que mes Xtraordinaires ne sont pas toujours des modèles en tout point. Mais un Gascon peut-il se déjuger ?

  • Jean-René Coutrot (X 1913), transhumaniste

Né en 1895, Jean-René Coutrot intègre l’X en 1913, promotion dont un quart des membres, dont le major Charles Carcopino-Tusoli, meurent à la guerre de 14-18. Grand sportif, il perd malheureusement sa jambe droite devant Craonne en septembre 1915. Plein d’énergie, il travaille plusieurs années dans une société de papeterie. Chantre de la rationalisation de l’économie, il participe aux activités du Comité national de l’organisation française et de la Commission générale d’organisation scientifique du travail. Il est en 1931 l’un des fondateurs du groupe X-Crise, dont X Sursaut est un lointain avatar. Ce groupe est dissout en 1940, certains de ses membres étant pour la Résistance, d’autres, dont Coutrot, plutôt pour Vichy. Il travaille à l’Ordre nouveau, comme Robert Gibrat (voir plus bas) et milite pour le service civil. Il publie De quoi vivre (1935), dirige les Entretiens de Pontigny et, précurseur du transhumanisme, crée avec Aldous Huxley, auteur du Meilleur des mondes et Alexis Carrel, sulfureux prix Nobel de médecine, la Fondation pour l’étude des problèmes humains, dissoute à la Libération. Déprimé, il se suicide en 1941. On le rencontre souvent dans la Digue de sable de François Mayer (45) sous le pseudo transparent de Pierre Courbot (voir plus bas).

  • Robert Gibrat (X 1922), marémoteur

Né en 1904 à Lorient, Robert Gibrat entre à l’X en 1922 et en sort major dans le Corps des mines. Il enseigne 6 ans à l’Ecole des mines de St Etienne puis travaille 5 ans à la Société générale d’entreprise et participe aux activités du groupe Ordre Nouveau. Il est nommé en 1940 directeur de l’électricité au ministère de la Production industrielle puis secrétaire d’État aux Communications dans le Gouvernement Laval en avril 1942. Bien qu’ayant démissionné dès novembre 1942 lors de l’invasion de la zone libre, il passe un an à Fresnes à la Libération et est condamné à dix ans de dégradation nationale.

Rapidement relevé de sa condamnation, rien à voir avec le sort d’un autre brillant major, Jean Bichelonne (X 1923), ministre de Vichy jusqu’à sa fin, ni avec Jérôme Carcopino, également ministre de Vichy, qui révoqua tous les juifs de l’Education nationale en 1941, ce qui ne l’empêcha pas d’être élu à l’Académie française en 1955, Robert participe après la guerre à la construction de l’usine marémotrice de la Rance puis devient directeur général du Groupement de l’Industrie Atomique (INDATOM), président du Conseil scientifique et technique d’Euratom et Président de la Société des ingénieurs civils de France et de la Société de statistique de Paris.

Mort en 1980, Robert a eu 3 filles : Corinne, épouse de François Mayer (X 45, voir plus bas), Mowgli et Fleur. Cliquez ici pour lire son éloge funèbre par Jacques Dontot (X 1935) pour la Revue des ingénieurs.

  • Laurence Jacques (X 88), biosourcière

Entrée à l’X en 1988 comme son mari Vincent Guigueno, Laurence fait les Mines à titre civil en 1990 et commence sa carrière chez Lafarge, où elle reste près de 20 ans. En 2013, elle rejoint Minafin, société de chimie fine et de chimie biosourcée. Elle y travaille sur un ambitieux projet consistant à mettre sur le marché de l’industrie alimentaire une alternative biosourcée et non toxique à l’hexane.  

Laurence est présidente du groupe Sciences ParisTech au féminin et de la plateforme publique-privée PEPPER.

Cliquez ici pour découvrir son interview de mars dernier pour l’AX et cliquez ici pour lire sa notice dans Femmes de Polytechnique (mars 2013).

  • Monique Legrand-Larroche (X 82), généralissime

Née en janvier 1962, Monique Legrand vient d’avoir sa cinquième étoile. Entrée à l’X en 1982, elle en sort dans l’armement et y occupe diverses fonctions importantes, notamment dans les hélicoptères, dont elle a le brevet de pilote. Elle est depuis 2018 directrice de la maintenance aéronautique du ministère des Armées.

Première femme à décrocher les 5 étoiles, Monique fait partie d’une famille polytechnicienne digne du Guinness des records avec ses deux frères : Marc (X 74, constructeur du viaduc de Millau, mort en 2021) et Henri (X 75), son père : Gilles (X 45, 1926-2016), ses cinq oncles paternels : Michel (X 32), Marc (X 35, mort pour la France en 1940), Jean-Claude (X 38), Luc (X45), Olivier (X 49), son grand-père : Yves Legrand (X 08) et son arrière-grand-père Lucien Maréchal (X 1875) ! Et elle a bien sûr épousé un polytechnicien, Frédéric Larroche (X 81) !! On peut ajouter que sa sœur Marie-France, la seule de sa fratrie à ne pas avoir fait l’X, est quand même ingénieure générale de l’Armement !

Les 6 frères Legrand aux Contamines en 1936. de g à dr Olivier, Gilles, Luc, Jean-Claude, Marc, Michel

Cliquez ici pour plus de détails sur la brillante carrière de Monique.

  • François Mayer (X 45), tromboniste
Photo récente des Dixieland Seniors avec François Mayer 3ème à gauche

Né en 1925, François Mayer est l’arrière-petit-neveu d’Amédée Mannheim (X 1848), qui a laissé son nom à une règle à calcul, le petit-neveu du capitaine Armand Mayer (X 1877), tué en duel en 1892 par le Marquis de Morès, deux ans avant l’affaire Dreyfus et le gendre de Robert Gibrat (X 1922, cf supra). Il a exercé des activités et des responsabilités variées dans l’industrie, jusqu’à être PDG de Creusot Loire Entreprise. Il a réalisé une centaine d’ensembles industriels dans plus de cinquante pays, tout en jouant du trombone dans un groupe New Orleans créé avec des cocons de la 45. Toujours actif après sa retraite, il a écrit La digue de sable (2003), passionnante saga d’une famille bourgeoise dans la France de l’entre-deux-guerres, vue par un enfant curieux, qui n’est autre que l’auteur,

Blues en si bémol majeur (2006) et Un portrait peut en cacher un autre (2010). Reconstitué en 1995 sous le nom de Dixieland seniors, son groupe a joué pour nous lors du premier grand magnan que j’avais organisé en 2013. Il joue encore régulièrement au Petit Journal Saint Michel, juste en face de l’Ecole des Mines. Cliquez ici pour les voir en pleine action et cliquez ici pour lire En coulisse d’un trombone, l’article Atypix que lui a consacré la Jaune et la Rouge à la suite du grand magnan de 2015.

  • Jacques Napoly (X 45), banjiste

Jacques Napoly, missaire de la Promo 45, est mort à 97 ans le 30 juillet 2022. Expert reconnu internationalement en matière de mines métalliques, il a fait toute sa carrière professionnelle au sein du groupe IMETAL (antérieurement Penarroya). 

C’était aussi un homme attachant, véritable athlète, sportif accompli, un ami fidèle, un esprit cultivé, grand lecteur, passionné par tous les nouveaux domaines, dont la physique quantique.

Excellent banjiste, Jacques a été avec François Mayer (cf supra) un des fondateurs de l’orchestre de jazz de la promo 45, et un des piliers de la formation des Dixieland Seniors.

  • Jean-Michel Pilc (X 79), pianiste

Né en 1960 à Paris, pianiste dès son jeune âge, Jean-Michel entre à l’X en 79 et en sort comme ingénieur au CNES à Toulouse (1984-87) avant d’entamer dès 1989 une carrière de musicien professionnel qui le mène en 1995 à New York, où il enseigne à NYU, puis en 2012 à Montréal où il enseigne à McGill. Interprète et compositeur aventureux, Jean-Michel a travaillé avec plusieurs légendes du jazz, a été directeur musical et pianiste de Harry Belafonte et a joué en duo avec Jessye Norman. Il est reconnu pour sa musique qui fusionne le jazz, le classique et la chanson, avec une grande invention mélodique et rythmique, un toucher magique, et une technique exceptionnelle qui captive tous les publics. Outre une riche discographie, on lui doit un livre :  It’s About Music: The Art and Heart of Improvisation (Glenn Lyon books, 2012). Cliquez ici pour voir son site personnel et cliquez ici pour le voir jouer Rimouski sunset.

Bis repetita

  • Gérard Araud (X 1973), ambassadeur

Nous vous avons présenté dans notre lettre de mars cet ambassadeur atypique qui avait écrit ses mémoires en 2019. Le voici qui récidive avec Histoires diplomatiques (Grasset, 2022, 320 p.). Dans ce livre sous-titré Leçons d’hier pour le mode d’aujourd’hui, considérant que l’invasion de l’Ukraine par Poutine nous oblige à tout réinventer, Gérard Araud propose de nourrir le réarmement intellectuel de l’opinion publique française à partir d’exemples tirés de notre histoire pour mettre en lumière toute la gamme des obstacles inhérents aux relations internationales. Allant de la Guerre de succession d’Espagne à l’invasion de l’Irak en passant par le Congrès de Vienne et le Traité de Versailles, il nous livre un véritable manuel de diplomatie avec, à chaque fois, un rappel historique des faits suivi de l’explication des choix diplomatiques et de leurs conséquences.

Courrier des lecteurs

  • Plein de nouvelles biographies pour la base famille polytechnicienne ! Olivier Azzola, bibliothécaire
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  • Merci Hubert. Très sympa 🙂 amicalement. Jean-François Clervoy (78).
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  • Cher Camarade, je ne sais pas si je le mérite mais je vous remercie pour la parution dans ce bulletin qui est bien Xtraordinaire ! Bien à vous, Djamchid Dalili (79).
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  • Cette lettre est un vrai levier de changement, mais il semble que les instances de gouvernance de l’AX soient plutôt conservatrices ainsi que 80% des camarades ayant voté lors des dernières élections AX… En tout cas, super sympa, cette lettre qui montre une vraie diversité de parcours, ce qui m’invite à réfléchir à en faire une recension sur X-Diversité. Tru-DO-KHAC (79).
  •  
  • Pour compléter mon «mini portrait » [paru dans la lettre numéro 1], voici quelques éléments sur un « guerrier  » bien pacifique : – premier président de la commission française du développement durable – ancien président de l’Institut Pasteur – créateur de la Fondation de l’Ecole Polytechnique , de la Fondation Française pour la Recherche sur l’Epilepsie ( FFRE ) , de la  Fondation pour la Recherche sur le Cerveau ( FRC-Neurodon ) – président de l’Institut Georges Pompidou – auteur d’Une vie d’influence (Flammarion, 2013), prix Saint Simon… Amitiés et bravo pour ton incessante activité pour compléter l’image de marque de l’Ecole… Bernard Esambert (54).
  •  
  • Merci, cher Hubert de m’avoir fait figurer sur ta liste des polytechniciens Xtraordinaires ! Il est vrai que peu d’entre nous ont pu avoir une influence nationale voire internationale, puisque j’ai été à trois reprises responsable européen de la lutte contre les accidents de la route et ai également agi sur les autres continents.​

S’agissant de notre pays, le nombre des victimes annuelles n’a-t-il pas régressé de 18.000 tués en 1972 à 3.000 environ de nos jours malgré un trafic qui a presque triplé entre temps ? Quant au nombre des blessés évités, c’est par millions qu’il se compte. Et la décroissance a été dans l’ensemble similaire ailleurs en Europe, les mêmes causes produisant les mêmes effets.

Tu ne peux évidemment tout dire, mais il se trouve également que j’ai été l’auteur en 1971 des plans actuels du RER de l’Ile-de-France, qui a doté contre les vues de la RATP et de la SNCF de l’époque la région capitale du plus puissant réseau de transports en commun d’Europe, avec notamment la grande station centrale « Chatelet-les-Halles » qui a bouleversé les conditions de transport de millions de Franciliens. Ceci restera ma plus grande fierté d’ingénieur (Cf mon livre  » La saga du RER »).

Je termine sur une suggestion sans doute inutile. Je pense que tu as fait figurer sur ta liste Maurice Lauré, l’inventeur de la TVA qui a conquis et bouleversé le monde. Le Chinois qui achète aujourd’hui une voiture ou le Brésilien un vêtement et acquittent la TVA lui rendent hommage sans le savoir. Il n’est pas beaucoup d’hommes – ou de femmes – dont l’invention ait conquis la planète. Comment se fait-il d’ailleurs que l’Ecole ne lui ait pas consacré une salle alors que ce devrait être l’une de ses plus grandes gloires ? Merci encore. Amitiés. Christian Gérondeau (X 57). Réponse : ce sera bientôt fait mais j’ai une grande liste d’attente ! HLL

  • Merci beaucoup Hubert pour ce portrait ! Je suis un peu jeune pour être un boomer, mais dans ma tête c’est sans doute un peu le cas ! Amitiés, Vincent Le Biez(X 04)
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  • Bravo pour ta précision et ton humour. Les titres de tes rubriques sont toujours très spirituels. CLL
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  • Bonjour Hubert, Tu nous demandes de te signaler les noms de polytechniciens atypiques. Je vais faire preuve d’immodestie : Pourquoi pas moi ?   Je crois avoir été assez atypique, dans ma carrière professionnelle comme dans les activités de retraité.   Mais peut-être pas au niveau suffisant.   A toi de voir ! Sens-toi très libre.   Amicalement François Mayer (45).  R : tes désirs sont des ordres ! HLL
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  • Cher camarade, A la suite de l’article élogieux que tu as fait à mon sujet, je te dois un double merci, d’abord pour m’avoir inclus dans les Xtraordinaires…mais surtout pour avoir créé un nouveau critère dans ce classement, celui de la vie familiale. Tu as toute mon admiration pour l’activité que tu dépenses au profit de notre promo et de l’Ecole. Continue encore longtemps ! Avec toute mon amitié. Michel Perreau (53).
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  • Cher Hubert, « ni cet excès d’honneur, ni cette indignité ». Grande surprise de trouver mon mini portrait parmi les X qui sortent de l’ordinaire. Grand plaisir aussi et surtout de découvrir des camarades dont la diversité des devenir témoigne que les X sont tout sauf normés. Il serait intéressant de rechercher ce que tous les X, si divers soient-ils, ont en commun. Sans doute l’exigence, la rigueur, la passion et une certaine humilité qui les distingue de bien d’autres…  Jean Salmona (56).
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Vous connaissez des Xtraordinaires ? Signalez-les moi !

Merci d’avance et bonne lecture

Hubert Lévy-Lambert (X 53), fondateur de X Sursaut, de X Monument et d’Amusix…

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3 commentaires

  1. Je vois que tu n’as rien compris aux raisons qui font que j’objecte à la publication de tes portraits dans la Jaune et la Rouge. C’est vrai qu’il n’y a pas beaucoup de place, et qu’il y a déjà une rubrique de portraits nettement plus originale et intéressante, celle de Pierre Laszlo. Il y a aussi pas mal d’inexactitudes ou de lacunes dans tes portraits, qui seraient évitées si tu montrais tes portraits aux personnes concernées (concernant le mien, je ne vois pas ce que tu dis d’intéressant pour un lecteur, à part le fait que je te résiste). Surtout, je n’ai pas dit qu’il était malvenu de mettre de l’emphase sur les qualités des X, mais qu’aujourd’hui, les X fassent leur auto-éloge par un auteur X, me semble malvenu. Ça irait pour une revue d’anciens élèves un peu potache et nombriliste, mais j’ai une autre vision de la JR.

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