« Il ne suffit pas d’entrer à l’X pour sortir de l’ordinaire »
De Bohler à Verdet, voici la dernière moisson de polytechniciens, jeunes ou vieux, vivants ou morts, réels ou adoptés, qui ont attiré mon attention au cours du mois écoulé.
- Sébastien Bohler (X 92), neurobiologiste

Né en 1970 à Strasbourg, dans une famille de l’Est de la France, Sébastien fait ses études à l’école Européenne de Luxembourg puis au Lycée Kléber de Strasbourg. Il entre à l’X en 92 et passe ensuite un DEA de pharmacologie moléculaire et cellulaire puis une thèse de neurobiologie moléculaire sur le fonctionnement des récepteurs neuronaux impliqués dans la dépendance à la nicotine. Il entre en 2001 comme journaliste au magazine Pour la science et participe à la création de la revue Cerveau & Psycho en 2002. Il collabore à Arrêt sur Images sur FR5 avec Daniel Schneidermann, à la Tête au carré sur France Inter et à 28 minutes sur Arte, puis à l’émission Grand bien vous fasse sur France Inter.
Conseiller scientifique de l’association Origins créée en 2013 pour réfléchir sur les origines de l’univers, de la vie et de la conscience, Sébastien donne de nombreuses conférences sur la manipulation mentale, le transhumanisme, la fabrication des souvenirs ou les failles cognitives et comportementales à l’origine de la crise climatique planétaire du XXIe siècle.

Enfin, il est un écrivain prolifique. On lui doit une vingtaine d’ouvrages depuis La Chimie de nos émotions (2007) jusqu’à Human Psycho (2022) en passant par Sexe et cerveau (2009), Neuroland (2015) ou Le bug humain (2019). Ce dernier livre, qui a reçu le Grand Prix du Livre sur le Cerveau en 2020, décerné par la Société française de neurologie, analyse la crise écologique massive générée par l’humanité au travers du prisme des neurosciences. Très critiqué par Le Monde et par Mediapart – naturellement, car non politiquement correct – ce livre qui a inspiré Un monde sans fin, BD de Jean-Marc Jancovici (X 81, notre lettre de mars 2022), devrait être lu par tous ceux qui déplorent la destruction programmée de la planète sans essayer de s’attaquer à sa principale cause : l’expansion inconsidérée de l’espèce humaine.
- Jacques Lesourne (X 48), économiste

Fils d’officier, né en 1928 à La Rochelle, Jacques Lesourne entre en 1948 à l’X après des études au Lycée Montaigne à Bordeaux. Sorti major dans le Corps des mines, il suit les cours du professeur Allais à l’Ecole des mines de Paris et entre aux Charbonnages de France où il passe un an comme ingénieur du fond avant de partir aux USA pour un an en 1957 grâce à une bourse de la Fondation Rockefeller. A son retour, il devient chef du service économique des Charbonnages et professeur d’économie à l’Ecole des mines de Saint-Etienne et publie Technique économique et gestion industrielle (Dunod, 1958). Préfacé par Maurice Allais, ce pavé de 620 pages deviendra la bible d’une génération d’ingénieurs-économistes, dont votre serviteur. Il crée en 1958 avec Marcel Loichot (X 38) et Robert Lattès la SMA (Société de Mathématiques appliquées), devenue rapidement SEMA par adjonction du E pour Economie, puis Sema-Metra, dont Paribas prend le contrôle en 1972 et qu’il dirige jusqu’en 1975, passant alors la main à Jean Saint-Geours. La Sema qui avait à l’époque plus de 30.000 employés, a aujourd’hui disparu, après avoir sa fusion en 1988 avec Cap, son achat en 2001 par Schlumberger et son absorption en 2004 par Atos.
S’orientant alors vers la recherche et l’enseignement, Jacques devient directeur du projet Interfuturs à l’OCDE dont il tirera Les mille sentiers de l’avenir (Seghers 1981). Il sera aussi professeur d’Économie et Statistique industrielles au CNAM pendant 25 ans, de 1974 à 1998, directeur d’enseignement à l’éphémère Institut Auguste Comte et président de l’Association française de science économique. Pour la petite histoire, il avait accepté de présider le groupe X Démographie que j’ai créé en 1995 mais avait renoncé à prendre ses fonctions suite à ce que nous avions considéré comme une tentative de putsch d’extrême droite. Longtemps dirigé par Christian Marchal (X 58) et dernièrement par Jean-Claude Prager (X 64), ce groupe essentiel est hélas en état de mort cérébrale. Y aura-t-il un candidat pour prendre le relais parmi les auteurs des articles du dernier numéro de la Jaune et la Rouge sur la biodiversité ? Mais, comme aurait dit le général de Gaulle à propos des chercheurs, des observateurs qui alertent sur la biodiversité en péril, on en trouve, mais des réalistes qui dénoncent les dégâts causés par l’explosion démographique humaine, on en cherche !
Poussé par Alain Minc, président du conseil de surveillance de la SA Le Monde, qui cherchait depuis un an un successeur à André Fontaine, Lesourne accepte de diriger Le Monde en 1991, à une époque où ce journal pouvait encore prétendre avoir le statut de quotidien de référence. Excédé par des manoeuvres hostiles, il en démissionne en 1994 pour être remplacé par Jean-Marie Colombani. C’est un euphémisme de dire que cette période de sa carrière n’est pas celle qui lui laisse les meilleurs souvenirs.
Mort en 2020, Jacques était marié et père de 4 enfants. Il avait écrit une trentaine de livres sur l’économie, l’éducation et la prospective, dont les deux livres mentionnés plus haut. Il était commandeur de la Légion d’honneur. Denis Randet (X 59) et Richard Armand (X 57) ont écrit sa notice nécrologique dans la Jaune et la Rouge d’avril 2020, complétée par un article de Christian Marbach (X 56) sur ses relations avec l’X, dans le numéro de mai 2020.
- Arthur Mensch (X 11), intelligent

Arthur entre à l’X en 2011. Il y est Président du Triathlon Caroline Aigle. Il passe ensuite un master en maths, vision et apprentissage en 2015 à l’ENS Paris Saclay, suivi d’un doctorat sur les modèles prédictifs et techniques d’optimisation pour l’analyse des grands jeux de données IRMf en 2018 à l’Inria Saclay. En 2019 il est chercheur invité au Courant Institute of Mathematical Sciences de l’Université de New York et obtient en 2020 sa dernière peau d’âne en post-doctorat sur transport optimal – optimisation stochastique – apprentissage automatique à l’ENS Paris Saclay. Il passe ensuite 3 ans chez Deep Mind, filiale de Google spécialisée dans l’IA avant de se mettre à son compte avec Guillaume Lample (X 11) et Timothée Lacroix, deux anciens de Meta, maison mère de Facebook, afin de créer Mistral AI, une alternative à ChatGPT, pas moins !
Valorisée 240 M€, Mistral AI démarre sur les chapeaux de roue en réalisant une première levée de fonds de 100 M€, avec l’aide du fonds de capital-risque américain Lightspeed Venture avec des Français comme Xavier Niel, Rodolphe Saadé, JC Decaux, la BPI, et des américains comme Eric Schmidt, l’ancien patron de Google. On est encore loin des 10 G$ déjà engloutis par Microsoft dans Open AI mais Mistral AI compte livrer ses premiers modèles de langage en open source dès le début de l’année prochaine ! Bonne chance, cher Arthur, tu es un vrai Mensch !!
- Matthieu Rouif (X 05), photographe

Après une prépa à Ste Geneviève à Versailles, Matthieu entre à l’X en 2005 et y perfectionne ses aptitudes de commando parachutiste. Il passe un stage de recherche en matériaux en 2008 à l’Université de Rio puis parfait sa formation avec un Master of Science de Stanford complété par une formation intensive d’entrepreneuriat à la Stanford Business school en 2009. Muni, de toutes ces peaux d’âne, il se jette à l’eau et crée As-App qui développe avec succès une trentaine d’applis pour iPhone, dont une appli très performante pour stations de ski, tout en travaillant sur le photovoltaïque chez Ineo. Il revend As-App en 2011 pour créer HeyCrowd avant d’entrer en 2014 chez Stupeflix. En 2016, GoPro rachète Stupeflix où il s’occupe des applications d’edition. Il crée en 2019 avec Eliot Andres la société Photoroom, une appli utilisant l’IA générative, utilisée par des dizaines de millions de personnes pour retoucher professionnellement leurs photos sur un simple smartphone.
Matthieu a obtenu une médaille d’argent de LeWeb en 2011, et par deux fois Apple et Google lui ont décerné la récompense de meilleure application de l’année pour PhotoRoom et Replay. Sam Altman, Pdg d’Open AI, fondateur de ChatGpt, de passage à Paris récemment, vient de se déclarer un grand fan de Photoroom, qui est une des start-up lauréates de la première promotion du #FrenchTech2030. Bravo Matthieu !
- Cyril Rousseau (X 96), trésorier

Sorti de l’X dans l’Armement, Cyril fait l’ENSTA dont il sort en 2001 à la Délégation générale pour l’armement. Il passe en 2004 au service des affaires internationales de la Direction générale du Trésor et devient en 2006 responsable des opérations de marché à l’Agence France Trésor jusqu’en 2009. Chef du bureau de l’aide au développement et des institutions multilatérales de développement de 2009 à 2011, il rejoint ensuite l’Ambassade de France à Pékin comme conseiller économique et financier. En 2014, il devient directeur délégué du service à compétence nationale nouvellement créé pour soutenir les collectivités locales françaises exposées aux emprunts à risque. De retour à la Direction générale du Trésor en novembre 2015, il occupe successivement les fonctions de sous-directeur des affaires financières multilatérales et du développement et à ce titre vice-président du Club de Paris et membre des conseils d’administration de la Banque Centrale des États d’Afrique de l’Ouest et du Fonds Vert pour le Climat. Il est nommé directeur général adjoint de l’Agence France Trésor en février 2020 et dg en août 2021.
Si les taux de la dette française montent inexorablement, ce n’est pas la faute à Fitch qui a dégradé notre note à AA-, ni à Voltaire, c’est la faute à Rousseau (Jean-Jacques, pas Sandrine !).
- Alix Verdet (X d’honneur), journaliste
Après Gustave Eiffel, qui affiche des X sur la tour éponyme, Patrice Holiner, qui les fait chanter dans les églises et Pierre Laszlo qui les décrit d’une plume alerte, notre comité éditorial vient de nommer à l’unanimité polytechnicienne d’honneur Alix Verdet qui les fait défiler d’une main de maître. Jugez-en !

Née en 1978 à Moissac d’un père ingénieur agronome et d’une mère HECJF qui lui ont donné un prénom prédestiné, Alix a succédé en 2022 à Robert Ranquet (X 72) comme rédactrice en chef de la Jaune et la Rouge depuis 2022 après avoir fait ses preuves comme rédactrice en chef adjointe depuis 2017. Elle a été en khâgne au Lycée Pierre de Fermat (1996-97), obtenu une licence en lettres modernes à Toulouse II ((1999), suivie d’une maitrise à la Sorbonne (2000), enseigné le français à Meaux (2013-15) et a été journaliste à l’AFCP (2015-17). Outre des qualités professionnelles indéniables, qu’elle a approfondies au CFPJ en 2018, elle a hérité d’un nom patronymique neutre, Verdet, car Jaunet ou Rouget auraient trop marqué une préférence inappropriée à sa haute fonction et Alix de Stercarva était déjà pris du côté de Guermantes…
Après avoir publié un numéro dédié à Proust et les polytechniciens (N° 785, mai 2023), Alix a réussi le tour de force d’en faire défiler les dix auteurs depuis Jérôme Bastianelli (X 90, patron du musée du quai Branly et président des amis de Proust, notre lettre de décembre 2022) jusqu’à Yohan Boulard (X 19) en passant par Antoine Compagnon (X 70, académicien, auteur de Proust du côté juif, notre lettre de mars 2022) et François Mayer (X 45, trompettiste aux Dixieland Seniors, auteur de La digue de sable, qui devrait avoir le prix Goncourt, notre lettre d’août 2022) et bien d’autres. Ce défilé s’est tenu dans un lieu approprié, l’hôtel Le Swann, 15 rue de Constantinople, un lieu éminemment proustien. La maitresse de cérémonie y arborait une tenue qui ne serait pas passée inaperçue chez Madame Verdurin !
Un dernier mot pour ceux qui me soupçonneraient de flagornerie, sachant que je fais des pieds et des mains depuis plus d’un an pour que mes portraits soient publiés dans la Jaune et la Rouge : je crois savoir qu’ils vont l’être enfin, dès cet automne !
Actualités
– Le prix Maurice Allais (X 31), prix de science économique créé en 2013 par sa fille Christine en hommage à son père, prix Nobel d’Economie 1988, a été décerné le 2 juin dans l’espace Maurice Allais de l’Ecole des Mines de Paris par un jury présidé par le professeur Bertrand Munier à Odran Bonnet (M 11), Guillaume Chapelle, Alain Trannoy et Etienne Wasmer pour un article intitulé « Land is back, it should be taxed, it can be taxed » (European economic review, 2021).

L’intention des auteurs, reprenant une idée chère à Allais, est de remplacer des taxes existantes par une taxe sur la valeur des terres. On sait hélas qu’en France tout nouvel impôt ne remplace pas les impôts existants mais s’y ajoute…
– Jacques Attali (X 63) sort son 82ème livre : Le monde, mode d’emploi.

Sous-titré Comprendre, prévoir, agir, protéger, il nous explique en préambule : « J’ai rassemblé ici, aussi clairement que possible, sans langue de bois et sans rien cacher des enjeux, tout ce que chacun devrait savoir sur la marche du monde et son avenir. Tout. Des mécanismes du pouvoir aux enjeux de la science. De l’histoire à la technologie. De la finance à la politique. De la géopolitique à l’écologie. De la culture à l’éthique. Des luttes sociales aux combats des femmes et des minorités… Flammarion, mai 2023, 304 p.


- Valéry Giscard d’Estaing (X 45) donne son nom à la partie du quai Anatole France qui longe le musée d’Orsay, non loin du quai Conti où, ayant voulu être Flaubert ou Maupassant, il avait été élu en 2003 au seizième fauteuil à la place de Léopold Sedar Senghor, avec 16 voix de plus que Balzac !
- Patrice Holiner (X X, notre lettre d’octobre) a dirigé avec maestria le 10 juin un concert de l’Orchestre Via Luce et l’Ensemble vocal de l’X dans le Te deum de Charpentier et le Gloria de Vivaldi dans l’abbaye de Saint Germain des Prés. Toutes nos félicitations aux 5 solistes, aux 18 instrumentistes et aux quelques 50 choristes dont nombre de jeunes camarades et à Patrice Holiner, qui a bien mérité son diplôme de polytechnicien d’honneur bien qu’il ait dû renoncer in extremis, sous la pression de je ne sais quel groupe de pression, à entonner la traditionnelle Marseillaise à l’issue du concert. J’ose espérer qu’il ne s’agit pas de ce que Le Monde Campus, (30 mai 2023) désigne par « mal-être des élèves étrangers » ?
- Jean-Marc Jancovici (X 81, notre lettre de mars 2022), grand écologiste devant l’Eternel, auteur de Un monde sans fin, BD dont les ventes talonnent celles de Harry Potter voire de la Bible, n’hésite pas à enfoncer le clou dans la plaie en proposant que les habitants des pays développés ne soient autorisés qu’à faire 4 voyages en avion dans leur vie. En quelque sorte, en détournant l’objurgation faussement attribuée à Raymond Cartier, qu’ils aillent plutôt en Corrèze qu’au Zambèze. Adepte du calcul coût-avantages, que j’ai professé naguère, il propose aussi que les décisions soient prises en fonction de leur rentabilité écologique. Il propose ainsi que les vieux soient moins bien soignés que les jeunes, ce que Luc Ferry, qui est quelquefois mieux inspiré, n’hésite pas à qualifier de nazisme, alors que tout le monde sait que l’augmentation de l’espérance de vie en bonne santé est l’un des critères de choix des traitements lourds dans tous les pays développés, France compris. C’est un rescapé tant du nazisme que d’un lymphome qui le dit !
- Marwan Lahoud (X 83), président de l’AX depuis 2019, a fait ses adieux lors de l’assemblée générale de l’AX tenue le 19 juin dans une salle clairsemée de la Maison des X plus 27 en ligne. Outre les résolutions classiques, largement adoptées, l’assemblée a procédé à un sacré rajeunissement en élisant 4 X du 3ème millénaire : Antoine Huard (X 07), Alice Albizzati (X 06), Mathieu Audouy (X 21) et Anne-Laure de Chammard (X 02), tous proposés par le comité de recrutement, et a approuvé la création de 3 nouveaux groupes X, dont le Groupe X actifs de Provence, brillant oxymore, ou le Groupe X féministes d’Afrique noire, théoriquement ouvert aux mâles blancs… J’ai proposé aux 5 battus, Pierre Couveinhes (X 70), qui avait pourtant eu l’onction du comité de recrutement, Marie-Louise Tronc (X 74), Tru Do-Khac (X 79), Patricia Langrand (X 83) et Franck Poirrier (X 79),de créer le Groupe X Refusés, dont je serais naturellement membre de droit vu mes antécédents !


Réuni le lendemain, le conseil a élu Loïc Rocard (X 91) à sa présidence. J’espère que ce brillant fils de Michel Rocard veillera à la suppression de ce décalage temporel qui date de l’époque des diligences, quand il fallait plusieurs jours pour dépouiller les votes. L’assemblée d’HEC, qui s’est tenue quelques jours avant celle de l’AX, devant plusieurs centaines d’alumni, dont moi, a résolu élégamment cette question en prévoyant une césure de quelques minutes au milieu de l’AG pour permettre au conseil nouvellement élu de choisir son président. J’espère aussi qu’il relancera les grands magnans, que j’avais lancés en 2013 et qui sont tombés en désuétude quelques années après avoir été pris en charge par l’AX, et je l’autorise à mettre en œuvre les autres mesures qui figuraient dans mon programme électoral 🙂

- Henri Poincaré (X 1873) et l’École polytechnique : du serpent major à Point K – Henri Poincaré entrait à l’X il y a 150 ans, le 2 novembre 1873. Cette grande figure de la science déborde tout projet d’exposition tant par l’ampleur de son œuvre que par la multiplicité de ses implications sur les scènes scientifiques, le monde technique, le champ philosophique ou la sphère publique. Mais elle permet aussi de porter un regard original sur une École polytechnique alors en pleine évolution : si Poincaré a souvent été célébré comme un savant universel, c’est sous l’angle particulier de sa relation avec son école que l’envisage cette exposition que vous pouvez voir au Mus’X du lundi au vendredi de 9 h à 17 h (et le samedi pour les groupes, sur inscription). Parmi les nombreux trésors exposés, vous pouvez voir ses notes dithyrambiques, sauf en lavis, les vains efforts de Gnouf pour le convaincre d’y aller, son buste par Joseph Cartier, sa silhouette sur la Fée électricité de Dufy, ses nombreuses démonstrations, dont celle de l’innocence de Dreyfus ou son uniforme d’académicien, qui montre que ce n’est pas lui qui a démontré l’égalité tgX=0 mais Antoine Compagnon (X 70, notre lettre de mai). Cliquez ici pour plus de détails.
Courrier des lecteurs
- Cher Hubert, je ne manque jamais de lire tes portraits de polytechniciens Xtraordinaires et te remercie pour ce travail de mémoire. Je me permets de suggérer de t’intéresser à Jean-Pierre Brulé (X 50) qui a une page sur Wikipédia. Je ne l’ai pas connu personnellement, mais je suis passé par la division militaire d’IBM qu’il a créée. Amicalement. Hubert Jacquet (64). Bien noté, merci. HLL.
- René Bloch (43), que j’ai à peine connu au Centre d’essais des Landes et bien mieux plus tard quand j’étais conseiller industriel du ministre et lui conseiller du président de General Electric, était Ingénieur général du génie maritime. Au moment de la fusion des corps militaires en corps des ingénieurs de l’armement, il a refusé d’enlever une rangée de boutons à sa vareuse d’où son surnom l’amiral. Après un accident survenu à un missile M4, où les équipes qui sont devenues les miennes quelques années plus tard avaient une responsabilité certaine, Collet-Billon père, théoriquement directeur central de Bloch, envoie une mission d’inspection. Le « roi René » Bloch a interdit l’accès du PC champ de tir aux inspecteurs, tout en les traitant : séjour à la résidence des Écureuils, repas pantagruéliques, réunions de travail avec lui seul. Le rapport d’inspection se concluait : « l’IGA Bloch considère que si sanction il devait y avoir, ce serait lui qui devrait être sanctionné ». Il a été quitte avec une bonne engueulade de son ancien camarade Collet-Billon (X41) également ancien des FFL. Il est vrai que l’IGA Bloch connaît bien les sanctions militaires aveugles. Alors qu’il était le second de Bonte à la Direction des affaires internationales du Ministère des armées, s’apprêtant à prendre la succession de son chef appelé à devenir directeur des constructions aéronautiques, l’affaire des vedettes de Cherbourg les a fait évincer tous les deux. Bonte n’a plus eu que des postes de second rang et Bloch a été exilé à Biscarrosse. Ce fut la meilleure nouvelle jamais arrivée au Centre d’Essais des Landes où j’ai eu l’honneur de commencer ma carrière. Marwan Lahoud (84).
- Merci beaucoup pour ce portrait. Pour l’activité média chez Orange que j’ai créée et dirigée pendant 6 ans, avec mes équipes nous avons réalisé plusieurs premières mondiales dont le premier service de télévision de rattrapage sur tous les écrans y compris mobiles et surtout le premier service au monde de Vidéo à la demande à l’abonnement (SVOD) : un Netflix européen avant que Netflix existe… Mille mercis pour ton soutien. Patricia Langrand (83). Bravo pour ta candidature. Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre… HLL
- Merci cher Hubert ! J’aime beaucoup ces envois où tu nous racontes la vie des X qui le « valent bien » pour m’exprimer comme l’une de nos grandes firmes. J’ai bien ri quand tu as écrit sur Mme Langrand à qui on a préféré « une simple centralienne » pour diriger France Télévisions 🤗. Je ne me lasse pas de lire ta prose ! M-P. Samitier (Fr 2).
- De manière totalement partiale, mais j’espère, utile, je te signale le parcours de ma femme : Isabelle Mordant, qui mériterait d’apparaître dans ton blog de polytechniciens extraordinaires. Xette 92, elle a dû se dévouer à l’éducation puis l’accompagnement de nos 2 fils et surtout du premier Thomas : atteint d’une maladie génétique rare, ne pouvant ni écrire, ni tenir assis, il a réussi à faire une scolarité de premier plan : bac mention très bien avec 3 ans d’avance, entrée à l’ENS Ulm, concours mathématique. Thomas vient de soutenir sa thèse en géométrie algébrique à Orsay, à 24 ans. Ce parcours exceptionnel a malheureusement été jonché de multiples obstacles, surmontés avec pugnacité et conviction. Isabelle est aussi auteur de l’ouvrage Mystère de la Fragilité, aux éditions du Seuil, qui a reçu le prix Montyon de l’Académie Française. Au-delà du témoignage, ce livre appelle à une évolution du regard de la société sur la différence et à la reconnaissance de la valeur de toute vie. Pour mémoire, notre second est X2018 ! Bien cordialement. Paul Mordant, X92. C’est fait ! HLL.

Dernière heure
A peine son successeur Loïc Rocard (X 91) nommé à la tête de l’AX, Marwan Lahoud (X 83) a démissionné de ses fonctions de membre du conseil d’administration de l’AX et en a été nommé président d’honneur, conformément aux usages.

De ce fait, Pierre Couveinhes (X 70), premier refusé, a démissionné du groupe X refusés auquel il venait d’être inscrit d’office, pour prendre la place que Marwan venait de libérer.
Je m’étais demandé, comme beaucoup d’entre vous, pourquoi le comité de recrutement avait choisi 5 candidats alors qu’il n’y avait que 4 postes à pourvoir. Voilà l’explication : c’était un coup monté, le comité savait que Marwan allait démissionner !
Vous connaissez des Xtraordinaires ? Signalez-les moi !
Merci d’avance et bonne lecture !
Hubert Lévy-Lambert (X 53), fondateur de X Démographie
Loïc Rocard est aussi le petit-fils du physicien qui a été longtemps patron du labo de physique de l’ENS rue Erasme
J’ai plusieurs fois rencontré ce personnage haut en couleurs qui regardait son fils politicien comme le vilain petit canard qui avait bizarrement tourné
J’aimeJ’aime