Portraits de polytechniciens Xtraordinaires #35

« Il ne suffit pas d’entrer à l’X pour sortir de l’ordinaire »

Voici, de Marcel Cassou (X 61) à Thomas Tranier (X 10), mes nouveaux portraits de polytechniciens Xtraordinaires et, de Valérie Attia (fille de Samuel Attia X 56) à François Villeroy de Galhau (X 78), mes petits potins du mois écoulé.

*** PETITS PORTRAITS ***

  • Marcel Cassou (X 61), banquier voyageur
Marcel Cassou

Né en 1941 à St Savin (33) d’un officier des Douanes et d’une institutrice, Marcel passe sa jeunesse dans le Nord et montre déjà son goût pour les voyages en gagnant des Bourses Zellidja pour l’Allemagne en 57 et le Sénégal en 58. Entré à l’X en 61 après une taupe à Faidherbe (Lille), il en sort dans l’Armée de l’air qui l’affecte au CERAM pour diriger le poste d’In Amguel où la France procédait à des essais atomiques souterrains. Il réalise en 69 la première ascension estivale de la Garet el Djenoun, Montagne sacrée des Touaregs, qu’il affrontera à nouveau en 71, en faisant Paris-Abidjan en 4 L en un mois, seul à travers le désert du Tanezrouft, sans GPS bien sûr ! Infatigable, il lance en 73 une opération Sahel en détresse qui distribuera 4.000 t de vivres et construira un barrage d’irrigation dans le nord du Niger.

Veuf avec 6 enfants et 11 petits-enfants, Marcel a eu une vie professionnelle variée : constructeur d’engins balistiques à la SEREB (1964-70) ; co-fondateur en 72 de la SG2, filiale informatique de la SG où il entre en 73 comme ingénieur conseil puis directeur du département du commerce extérieur et enfin banquier conseil. Il a à son actif des financements en Chine (usine Citroën, barrage des 3 Gorges), en Iran (3 usines pétrochimiques) ou en Corée du Sud (turbines pour une centrale nucléaire). Son équipe obtient 3 années de suite le titre mondial de Best arranger.

Parti en retraite en 2001, Marcel prend la direction d’une maison de retraite et écrit de nombreux livres dont son cocon Philippe Bonnamy (X 61) – avec lequel il a créé X Auteurs, devenu XMA – a écrit moult recensions pour la Jaune et la Rouge. En 2005 : Le Transsaharien, l’échec sanglant des missions Flatters, à la recherche d’un itinéraire pour une voie ferrée entre l’Algérie et l’Afrique Noire, dont la seconde, en 1881, où toute l’équipe, qui comprenait Jules Roche (X 1872), fut assassinée par les Touaregs peu soucieux de voir les Français interférer avec leur juteux trafic d’esclaves ; en 2008 : Feu nucléaire sur l’Iran ; en 2011 : Sur les routes de la faim et La vengeance des terres rares ; en 2013 : D’un continent à l’autre ; A travers le Sahara ; en 2016 : Tombouctou vivra ; en 2020 : Cette Chine qui n’existe plus.

  • François Jacq (X 86), atomiste
François Jacq

Né en 1965 au Havre d’un père agent de maitrise, François entre à l’X en 86 après une prépa à Louis-le-Grand. Il en sort dans le corps des mines tout en obtenant un DEA de sociologie. Après quelques mois chez Rhöne-Poulenc puis à la direction des technologies avancées du CEA, il entre en 93 au Centre de sociologie de l’innovation à l’Ecole des mines dont il sort docteur. Il bifurque en 96 vers le ministère de l’Education nationale comme chargé de mission à la DG recherche-technologie puis chef du département énergie, transport, environnement et ressources naturelles. En 2000, il est nommé DG de l’ANDRA et fonde Storengy avec Gérard Mestrallet (X 68) pour stocker le gaz naturel. Il en part en 2005 pour être directeur à la direction générale de l’énergie et des matières premières jusqu’en 2007 puis conseiller technique de François Fillon à Matignon. En 2009, il est nommé PDG de Météo France qu’il quitte en 2013 pour présider l’IFREMER où il reste 5 ans. Il est nommé en 2018 administrateur général du CEA puis président en 2019. Reconduit en 2022, il y est encore au bout de 6 ans, un record pour quelqu’un qui n’est jamais resté aussi longtemps dans la même boite ! Mais il voit vraiment les choses de haut, avec sa taille de 2 m !!

François a 3 enfants de son épouse Véronique Jacq, ingénieur civil des mines (88), intégrée dans le corps des mines au tour extérieur en 93, longtemps chargée de la sûreté des installations nucléaires au ministère de l’Industrie. On imagine de quoi ils parlent le soir après le boulot 😊

  • Thomas Métivier (X 06), discounteur
Thomas Métivier

Né en 1987, Thomas entre à l’X en 2006 où, tout en faisant d’excellentes études, il trouve le temps de présider la junior entreprise X Projet, l’association sociale ASK et la Communauté chrétienne. Sorti dans le corps des mines, il est nommé en 2012 adjoint au chef du Pôle 3E (économie, emploi et entreprise) et conseiller économie du préfet de région Aquitaine à Bordeaux avant de devenir 2 ans après chef du Pôle 3E et directeur régional adjoint au SGAR, DIRECCTE Aquitaine. Deux ans après, il entre chez Cdiscount, filiale bordelaise de Cnova, filiale de Casino cotée à Amsterdam, leader français du e-commerce. Il y est successivement directeur de la stratégie, directeur de la market place, PDG de la filiale Octopia, expert en places de marché. Nommé en 2023 DG de Cnova et de C Discount, il vient d’en être nommé PDG. Alors que, suite aux déboires de Jean-Charles Naouri, le Groupe Casino ouvre une nouvelle page de son histoire avec sa reprise par Daniel Kretinski , Thomas écrit : « Je suis très heureux de faire partie du nouveau comité exécutif constitué par Philippe Palazzi pour contribuer … au redressement du groupe et à sa croissance sur le long terme ». Bon courage, cher Thomas !

  • Dominique Sénéquier (X 72), ardiante
Dominique Sénéquier

Née en 1953 à Toulon, fille de Henri Sénéquier (X 42) et petite-fille d’une prof de maths au lycée Lyautey à Casa, Dominique fait sa prépa au lycée Thiers (Marseille) et entre à l’X en 72, dans la première promo qui accueillait officiellement des femmes. Sortie dans le corps de contrôle des assurances, elle passe un DEA en économie monétaire et bancaire de l’Université Paris-Sorbonne en 76. Elle entre en 80 au Groupe des Assurances Nationales (GAN) où elle deviendra DG de Gan Participations. Le GAN était alors, avec l’UAP et les AGF, un des 3 grands groupes d’assurances français, mangés respectivement par le CIC, AXA et Allianz. Sic transit gloria mundi. Mais Claude Bébéar (X 55), qui avait fondé AXA en 85, la débauche en 96 pour fonder Axa Private Equity, une société de capital investissement qui prendra son indépendance en 2013 sous le nom d’Ardian, devenant un des leaders mondiaux de l’investissement dans le non-coté, gérant actuellement plus de 160 G$ dans de nombreux fonds implantés en Europe, en Asie et en Amérique.

Dominique a une fille, Estelle. Son compagnon Philippe Rein est malheureusement mort en 22. Elle a repris le dessus car elle est une femme combative, comme elle est qualifiée dans Femmes de Progrès (AX, 2013, 112 p), dont elle a dirigé la rédaction. Elle a été plusieurs fois classée dans la liste des femmes influentes de Forbes, juste derrière Christine Lagarde. Elle a participé à la Commission Attali en 2007. Elle a créé en 2010 la Fondation Ardian. Elle a été promue en 2021 officier de la Légion d’honneur et vient d’être élue à l’Académie des Sciences morales et politiques au siège qu’occupait Bertrand Collomb (X 60). Toutes nos félicitations !

Pour la petite histoire, Dominique et ses 6 coconnes, dont la major Anne Chopinet, ne sont pas les premières femmes X. Vous connaissez tous l’histoire de Sophie Germain (X 1794) mais vous pouvez trouver dans la Bible mon cocon Jennifer Guillermin (X 53, ma lettre de mars 23). Et vous avez peut-être oublié que l’admission des femmes en 72 avait suscité un retentissant procès intenté par une certaine C.Hameau qui avait largement dépassé la limite d’âge en 72 car née comme moi en 35 et demandait que soit refait le schicksal de 53 ! Par itération, risquaient d’être annulés tous les autres schicksals antérieurs à 72 ! Naturellement, l’AX avait réussi à étouffer l’affaire qui avait néanmoins eu droit à un article dans la Jaune et la Rouge (fév. 86, pp 32-33), intitulé L’affaire Hameau contre AX.

  • Bruno Sportisse (X 89), inriatiste
Bruno Sportisse

Né en 1970, Bruno entre à l’X en 89. Il fait un an de service à l’Ecole de l’Air à Salon et sort de l’X dans le corps des Ponts. Après un an à l’Aérospatiale où il travaille sur le projet Hermès, il passe un an à l’Agence spatiale européenne (ESA) avant d’entrer chez EDF où il travaille sur la modélisation de la qualité de l’air (projet A3UR). Il obtient en 99 un doctorat en maths app. sous la direction de Bernard Larrouturou (X 77) et travaille avec l’Ecole des ponts sur un projet de recherche sur la qualité de l’air, ce qui l’amène à créer en 2002 le CEREA (centre de recherche sur la qualité de l’air atmosphérique) qu’il va diriger jusqu’en 2007, date à laquelle il obtient une habilitation à diriger des recherches en géophysique. Il est nommé en 2008 directeur du transfert et de l’innovation de l’INRIA (Institut national de recherche en sciences et technologie du numérique) qu’il quitte en 12 pour entrer au cabinet de Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, comme conseiller innovation puis directeur adjoint de cabinet, en charge notamment du lancement de la Mission French Tech. Il devient en 14 vice-président de Thuasne, entreprise spécialisée dans les dispositifs médicaux, qu’il quitte en 16 pour créer New Argonauts, pour accompagner les dirigeants dans la transformation digitale de leur entreprise, qu’il abandonne en 17 pour crééer Skopai, start up de veille économique basée sur l’IA, avant, enfin assagi, de revenir comme Pdg à l’INRIA où il est depuis 6 ans et a été renouvelé l’année dernière ! Malgré des contestations internes, Bruno peut se targuer d’avoir plus que doublé depuis 2020 le nombre de chercheurs de l’INRIA et d’avoir lancé en décembre dernier avec Dassault et des IHU le projet Meditwin pour positionner la France comme leader européen de l’innovation en santé numérique.

Bruno a écrit 3 livres chez Springer : Air pollution, modeling and simulation (2002), Pollution atmosphérique. Des processus à la modélisation (2007)et Fundamentals in Air Pollution : From Processes to Modelling (2014) et, dans la Jaune et la Rouge, un article sur l’IA en 2019 et un sur la Souveraineté numérique en 2021.

  • Ulrich Tan (X 02), albertiste
Ulrich Tan

Né en 1980, Ulrich entre à l’X en 2002 et en sort dans le corps de Contrôle des assurances, absorbé depuis lors par le corps des Mines. Il affine sa formation à Sciences Po en 2007, à une époque où cette éminente institution n’était pas encore gangrenée par des voyous qui ne connaissent ni l’histoire ni la géographie. Il commence sa carrière de commissaire contrôleur des assurances à l’ACP (autorité de contrôle des assurances, devenue ACPR) qui l’envoie 3 ans à New York d’où il revient comme adjoint au chef de brigade. Il passe ensuite 3 ans en Asie comme représentant de la banque de France pour le Japon et la Corée. Il passe au privé en 2014 comme gérant d’Iterilum, producteur de films (?), qu’il quitte peu après pour entrer à Faurecia, fabricant d’équipements pour l’auto, comme responsable d’unité de production à Augsburg. Il y reste 7 ans, un record pour ce touche-à-tout, jusqu’à ce qu’il soit séduit, l’année dernière, par le projet d’incubateur des produits de data sciences de l’État (DataLab) lancé par la Direction interministérielle du numérique (Dinum) en vue de faire de la France « un État plus efficace, plus simple et plus souverain grâce au numérique ». Vaste programme, auquel il décide de se consacrer pour développer une IA générative souveraine française, dénommée Albert, avec l’ambition de concurrencer ChatGPT, rien de moins ! Encore un hommage à Einstein (?), à ne pas confondre avec Albert School, créée par Grégoire Genest (X 13, ma lettre de décembre 23).

Le 23 avril, dans une maison France Services à Sceaux, Gabriel Attal a inauguré l’usage d’Albert qui permettra « des procédures plus simples dans des délais plus rapides avec des réponses plus sécurisées pour des politiques publiques plus efficaces ». Bravo Albert ! Mais on espère que Gabriel a pensé à créer un nouveau ministère pour donner du travail aux 25 % de fonctionnaires que, selon la dernière lettre de l’IREF, l’IA va priver de travail ! Et qu’Albert ne sera pas le pire des bureaucrates, comme le craint Gaspard Koenig dans Les Echos du 10 mai ?

  • Thomas Tranier (X 10), indépendant
Thomas Tranier

Thomas me plait beaucoup car il a le courage de se présenter en candidat libre aux prochaines élections au conseil de l’AX, bravant la règle non écrite qui veut qu’il faut avoir été adoubé par un soi-disant « comité de recrutement » pour avoir une chance d’être élu. Seule exception qui confirme la règle : l’élection de Serge Delwasse (X 86) il y a quelques années. A noter que, curieusement, le comité de recrutement a sélectionné 2 candidats nouveaux mais n’a pas pris position sur les 8 candidats qui se représentent pour un second mandat de 4 ans. Qu’est-ce à dire ? Ont-ils tous autant de mérite qu’en 2020 ? Il est vrai que le président du comité de recrutement, Jean-Pierre Mustier (X 81) est lui-même candidat à son renouvellement. Ceci explique sans doute cela !

Une autre raison qui me pousse à vous recommander de voter pour Thomas : sa profession de foi comprend curieusement le souhait que chaque polytechnicien puisse … acheter un bien immobilier pour y faire vivre sa famille à Paris à 30 ans. En tant que fondateur de Paref, foncière cotée, je ne puis qu’acheter une telle idée, même s’il est patent que la propriété de son logement est un obstacle à la mobilité !

*** PETITS POTINS ***

Valérie Attia (2è à g.) dans le contraire de l’inverse
  • Valérie Attia (MBA HEC 87),fille du regretté Samuel Attia (X 56) et nièce du regretté André Scheimann (X 53) et de moi-même, nous a séduits en jouant avec la Compagnie du mardi au Théâtre St Jo de Clamart, avec Stéphanie Pomeau, Jacky Goupil et Laurent Korchia, Le contraire de l’inverse, une suite ébouriffante de saynètes insensées écrites par Jacky Goupil pour « spectateurs déraisonnables ». Elle envisage de jouer bientôt au Théâtre Théo. Ne la ratez pas si vous voulez vous dilater la rate !
  • Joëlle Barral (X 01, ma lettre de juillet 23), lauréate 2019 du prix Pierre Faurre (X 60), membre du conseil de l’AX, directrice de la recherche en IA de Google DeepMind, spécialiste des liens entre santé et IA, a fait une conférence le 6 mai à l’X.
La Maison de Tante Léonie à Illiers-Combray
  • Jérôme Bastianelli (X 90, ma lettre de décembre 22), directeur général du musée du quai Branly et président de la société des amis de Marcel Proust, annonce la réouverture, après 2 ans de travaux, de la maison de Tante Léonie à Illiers-Combray (Eure et Loir), le village où Marcel passait ses vacances dans sa jeunesse, qui s’appelait seulement Illiers à l’époque !
Elisabeth Borne
  • Elisabeth Borne (X 81, ma lettre de mai 22), ancienne première ministre, devient présidente du conseil stratégique des Forums Sistemic, un mouvement créé par Aude de Thuin pour engager les femmes dans la 4ème révolution industrielle, féminiser les métiers, (re) donner aux jeunes filles le goût des mathématiques et qu’il y ait plus de femmes dans les métiers d’avenir. Elle démarre sa nouvelle fonction sur les chapeaux de roues avec un Forum le 22 mai au Mucem de Marseille sous le haut patronage d’Emmanuel Macron. Le FORUM suivant aura lieu les 11 et 12 octobre à la Station F. Comme quoi il y a une vie après Matignon !
Estelle Brachlianoff veolia
  • Estelle Brachlianoff (X 92, ma lettre de mars 22), DG de Véolia, surnommée la générale des eaux, a emmené tout son état-major à New York le 18 avril pour présenter devant un parterre d’investisseurs et de journalistes son programme stratégique 2027 Green Up. Ce programme triennal est axé sur la décarbonation de 18 Mt de CO2, la régénération de 1,5 Gm3 d’eau douce et la dépollution de 10 Mt de déchets dangereux et de polluants. Estelle prévoit de doubler le volume d’activité de Veolia aux USA d’ici 2030. Bonne route, chère Estelle !
  • Sadi Carnot (X 1812), né en 1796, fils ainé de Lazare Carnot (le Grand Carnot)vous accueille au Mus’X jusqu’au 20 décembre avec une exposition axée sur le Bicentenaire des Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance, son seul ouvrage, publié en 1824, quelques années avant sa mort en 1832 des suites du choléra. A ne pas confondre avec son petit-neveu Sadi Carnot (X 1857), né en 1837, élu président de la République en 1887, assassiné à Lyon en 1894 par un anarchiste italien juste après avoir présidé les cérémonies du centenaire de l’X.
  • Daniel Dewavrin (X 58), ancien président de Ratier Figeac, de Luchaire, de Faurecia, de l’UIMM et de l’AX (2006-10), fils de André Dewavrin (X 32, grand résistant, alias Colonel Passy, ma lettre d’octobre 23), est mort le 21 avril. Une messe a été célébrée le 16 mai en l’église de la Madeleine par Mgr Patrick Chauvet, curé de la Madeleine.
  • Pierre-Noël Giraud (X 67), professeur d’économie à l’Ecole des Mines, sort un nouveau livre : Du pain et des Jeux (Odile Jacob, 2024). Il y prévoit que nous allons disposer de plus en plus de temps libre du fait de la robotisation et l’intelligence artificielle qui réduisent fortement le temps consacré aux activités productrices. A côté ceux qu’il appelle les nomades et les sédentaires (respectivement appelés anywhere et somewhere par Dadid Goodheart) qui devraient pouvoir tirer leur épingle du jeu, PNG craint pour un tiers-état qu’il appelle les inutiles, qui n’arriveront pas à s’intégrer et dont le nombre risque d’augmenter du fait du développement de l’IA.
  • Antoine Guyot (X 13, fondateur de Jimmy, ma lettre d’octobre 22 et Des X pour la planète) avance dans son projet de réalisation d’un SMR (petit réacteur modulaire) : il a déposé fin avril auprès de l’ASN une demande d’autorisation pour construire un réacteur de 10 MW destiné à fournir de la chaleur à la sucrerie de Cristal Union à Bazancourt (Marne). Mais il y a loin de la coupe aux lèvres : l’instruction du dossier devrait prendre au moins 3 ans. Courage, Antoine, la construction de notre premier EPR  a pris quelques années de plus !
  • Christel Heydemann (X 94, DG d’Orange, ma lettre de mars 22) réclame publiquement, conjointement avec Catherine MacGregor, DG d’Engie, Benoit Bazin (X 89), DG de St Gobain et Thomas Buberl, DG d’Axa, une volonté politique qui soutienne indiscutablement la transition écologique, tant au niveau national qu’au niveau européen. Pour tout dire, notre quatuor de grands patrons réclame une transition juste, sans menace ni contrainte, qui renforce notre cohésion sociale. Spécialiste de guerre juste, Geoffroy d’Aumale (X 61, potin de ma lettre d’avril) nous préparera peut-être un livre sur la transition juste ?
Xavier Huillard
  • Xavier Huillard (X 73), PDG de Vinci, ancien président de campagne de la Fondation de l’X, a fait approuver le 3 mai par le conseil d’administration de Vinci la nomination de Pierre Anjorlas (X 85) comme DG opérationnel avec vocation à lui succéder comme DG en avril 25. Une succession qui devrait se passer sans encombre, contrairement au cirque qui avait prévalu lors de la succession d’Antoine Zacharias entre 2006 et 2010. Il faut dire que Pierre est X Ponts, comme Xavier et que ce dernier pourrait rester président du conseil d’administration jusqu’en 2029 !
  • Franck Le Vallois (X 94),ingénieur du corps des mines, chargé du cours de Réglementation prudentielle en assurance à l’ENSAE, anciennement membre du Comité Exécutif d’Allianz France puis Directeur général de France Assureurs, vient de passer dans le monde du courtage en devenant PDG de la filiale française d’AON, multinationale britannique. Toutes nos félicitations.
  • Christian Marbach (X 56, immortel organisateur du bicentenaire de l’X et auteur de nombreux ouvrages, dont Portraits de Polytechniciens, ma lettre numéro 1) vient de publier X 56, Récit et réflexions (Sabix, 2024, 142 p) où, en égrenant ses souvenirs de son passage à l’X en 56, il se pose – et nous pose – quelques questions existentielles qui formaient le titre d’une œuvre de Gauguin de 1897-98 : D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? Si vous êtes X 56 ou pas 56 ou pas X, ce livre vous plaira ! Vous pouvez le commander en ligne dans la boutique Sabix.
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  • Olivier Martin (X 77) me signale que sa promotionécrit à tour de bras : Analyse quantitative des schémas numériques pour les équations aux dérivées partielles par Daniel Bouche (X 77) ; Etude sur la preuve originelle de l’identité combinatoire dite de Li Shanlan (1811-1882) par Félix Debierre (X 77), consacrés aux mathématiques de la Chine ancienne ; Escaliers vers le ciel, par Pierre Loiret (X 77), en quelque sorte une actualisation du pari de Pascal. A bons lecteurs, salut !
Bismuth, par Seffa Klein
  • Jérôme Poggi, Piston 91 – personne n’est parfait – mais aussi Master en histoire de l’art et diplômé de l’EHESS, fils du Raymond Poggi (X 58) et neveu de mon regretté cocon Jean-Charles Poggi (X 53), vient d’ouvrir sa galerie éponyme dans de magnifiques locaux 135 rue St Martin, juste en face du centre Pompidou. Après une exposition consacrée à Christian Bonnefoi, Jérôme a inauguré le 15 mai une belle exposition de la petite-fille du grand peintre Yves Klein, Seffa Klein, dont les tableaux ont la particularité d’être faits non pas en bleu Klein mais en Bismuth 83 !
  • Patrick Pouyanné (X 83), pdg de TotalEnergies, a signé le 22 avril un accord avec le sultanat d’Oman pour construire Marsa LNG, une usine de liquéfaction de 1 Mt/an de gaz naturel destinée à alimenter le transport maritime, alimentée elle-même par un parc solaire de 300 MWe. Premier de la classe, Total affecte cette année 5 G$ aux énergies renouvelables, soit un tiers de ses investissements.
Rouge ou Jaune, le prochain dividende de Total ?

A noter qu’avec 9 G€ d’actions rachetées en 2023, TotalEnergies est nolens volens, conjointement avec BNP Paribas (5 G€) à l’origine du projet de taxation des rachats d’actions, pratique que Macron qualifie de cynique. Il n’est pourtant pas nécessaire d’être inspecteur des finances pour comprendre qu’une société qui rachète des actions ne rémunère pas ses actionnaires mais leur rembourse ce qu’ils ont payé, souvent avec une moins-value, et que, si elle le fait, c’est parce qu’elle n’a pas l’usage des fonds correspondants et parce que le cours de l’action est déprimé. En quoi serait-ce une pratique cynique ? N’est-ce pas plutôt la rétroactivité de la mesure qui serait cynique ? PP va-t-il se venger en transférant sa cotation principale à Wall Street où Apple n’hésite pas à lancer un programme inédit de rachat d’actions de 110 G$ ?! Ou bien distribuer un dividende en liquide ? 🙂

  • Loïc Rocard (X 91) n’est pas seulement président de l’AX. Il est également, à ses moments perdus, président de Technicatome, dont il vient d’annoncer les excellents résultats. Cette ancienne filiale d’Areva construit et assure la maintenance des chaudières nucléaires destinées aux sous-marins et aux porte-avions de la marine nationale. Outre ses activités militaires, qu’il est seul à maitriser avec les USA et la Russie, Technicatome travaille aussi sur le projet Nuward de petits réacteurs civils français. Bravo, cher Loïc !
  • Eric Schoettl (X 67, ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel, ma lettre de juin 22)s’émeut dans le Figaro du 15 mai de la récente décision du Conseil d’Etat qui valide la décision de la Mairie de Paris d’attribuer une subvention de 100.000 € à l’association SOS Méditerranée. Financer légalement l’immigration irrégulière, voilà ce que nous devons au gouvernement des juges ! Bien qu’ayant été naguère rapporteur d’un groupe de travail sur la liaison Mer du Nord-Méditerranée, j’ignorais que Paris était sur son itinéraire. Fluctuat et mergitur 😊
  • Patrice Vergriete (X 89, ma lettre de février) approuve l’accord passé par le PDG Jean-Pierre Farandou avec les syndicats de la SNCF pour annuler quasiment la mini-réforme des retraites votée l’année dernière avec peine, en permettant aux cheminots de partir 30 mois en avance. Notre ministre des transports, apôtre des transports gratuits, affirme froidement que le contribuable ne paiera pas un centime pour financer cet accord qui devrait coûter 35 M€/an, le client étant protégé par la concurrence ! On suppose qu’il ne fréquente pas beaucoup la Gare du Nord et qu’il utilise plutôt un hélicoptère pour se rendre de son ministère bd St Germain à son fief de Dunkerque !
  • Philippe Vesseron (X 65), ingénieur général des mines, ancien délégué aux risques majeurs, s’interroge dans Le pont des idées sur les défis posés par la loi du 9 avril 2024 sur la fusion de l’ASN et de l’IRSN pour créer l’ASNR. Il insiste sur le fait que la fusion va obliger la nouvelle institution à mieux expliciter la dimension d’arbitrage « coûts-bénéfices » de ses décisions. L’ancien promoteur de La rationalisation des choix budgétaires ne peut qu’applaudir à une telle approche qui gagnerait à s’appliquer également dans des domaines aussi différents que la santé ou l’éducation.
  • François Villeroy de Galhau (X 78, ma lettre de mai 22), gouverneur de la Banque de France, fait la leçon à Macron dans sa lettre du 22 avril : L’efficacité publique…, c’est naturellement de maîtriser les déficits et la dette publique. Et c’est pour cela d’arriver à une meilleure efficacité de l’ensemble des dépenses centrales, locales et sociales. Le redressement budgétaire s’impose d’abord pour la France : c’est une illusion trop longtemps entretenue que d’espérer résoudre la dérive de nos dépenses en pariant seulement sur une future accélération de la croissance… La cause profonde du « mal français », c’est la croissance continue des dépenses publiques… Aucune mesure fiscale réaliste ne sera à la mesure de la dérive des dépenses… On aimerait savoir si FVdG considère comme réaliste la taxation des rachats d’actions (cf supra) ?

*** COURRIER DES LECTEURS ***

  • Cher camarade, Merci d’avoir cité mon ouvrage. Mais je ne suis pas un descendant du duc d’Aumale qui a pris la smala en Algérie. Le titre a été pris par la couronne de France début du 17ème siècle, suite à leur engagement avec la ligue contre Henri IV. Bravo pour tes travaux. Amicalement. Geoffroy d’Aumale (X 61). Merci. J’ai rectifié mais je note que tu es le fils d’un ambassadeur de France. Pas mal non plus ! HLL
  • Cher camarade, Merci pour ton résumé paru dans la Jaune et la Rouge de mai. Amicalement. Geoffroy d’Aumale (X 61). Mon projet de recension a été censuré de tout ce qui parlait de la guerre de Gaza. HLL. Incroyable cette censure !!! Amitiés. Geoffroy.
  • Mon cher Hubert, Je suis admiratif et interrogatif : où trouves-tu le temps -et les sources documentaires- pour mener toutes ces activités… Sous le statut d’X d’honneur -Marcel Boiteux avait été désigné ainsi par les quelques 200 membres d’EDF qui formaient le bataillon de l’X, tu pourrais -si tu ne l’as déjà fait- lui attribuer une rubrique d’Xtraordinaire… Amicalement, Alain Bernard (X 61). Bonne idée. Je l’inscris sur la liste d’attente ! HLL
  • Bonjour Hubert, Je lis toujours avec intérêt ta rubrique périodique sur les X extraordinaires. Ce mot pour te signaler ce que je crois être une erreur en ce qui concerne Geoffroy d’Aumale… Philippe Bonnamy (X 61). Merci, j’ai rectifié. Voir ci-dessus. HLL
  • Bonjour, Je souhaite me désabonner de ces portraits régulièrement encombrés de remarques qui n’ont pas l’heur de me plaire… Je suis un irréductible laic. Et je comprends mal, et c’est la seconde raison, que des gens intelligents s’évertuent encore de nos jours à défendre les pétroliers qui continuent de saccager NOTRE planète et à défendre les salaires indécents que s’octroient certains… Cordialement, Jean-Pierre Jouannaud (X 67). Tu es désabonné. Mais je ne comprends pas bien tes raisons. HLL
  • Tu es formidable Hubert ! Quel travail remarquable et précieux. Fais un lumen calameo qui est automatiquement mis à jour et peut tout récapituler. Sinon nous te le ferons à la société d’encouragement pour l’industrie nationale. Amitiés. Dr Catherine Le Louarn Déléguée générale. Ф La Société & Cie. Merci. Lumen calameo c’est koi ??? HLL
  • Cher Hubert, tes portraits sont toujours intéressants ! Bon dimanche. Marie-Louise Tronc (X 74). Merci HLL

Vous connaissez des Xtraordinaires ? Signalez-les moi !

Merci d’avance !

Hubert Lévy-Lambert (X 53), fondateur de X Monument