Le Figaro Magazine du 17 juillet consacre un article à « Jules Brunet, le vrai-faux dernier samouraï», en précisant qu’il était saint-cyrien et polytechnicien ! Qu’en est-il réellement ?
Brunet, le vrai-faux dernier samouraï par Vincent Jolly
Vous pouvez trouver l’article surhttps://www.lefigaro.fr/international/jules-brunet-le-vrai-faux-dernier-samourai-20200717 .
Vous y verrez que Brunet a été incarné au cinéma par Tom Cruise en 2003, mais réincarné à la manière d’Hollywood, sous un autre nom et une autre nationalité. Mais vous pouvez savoir la vérité avec les Portraits de polytechniciens de Marbach…
Portraits de polytechniciens par Christian Marbach (56)
Brunet était effectivement X 1857. Pour en savoir plus, je vous recommande de vous référer à Portraits de polytechniciens (Sabix 2015, 365 p), écrit par Christian Marbach (56), illustré par Claude Gondard (65) et préfacé par Gaspard Monge auquel Arago (1803) m’avait demandé de répondre (la Jaune et la Rouge de juin-juillet 2016 !!). En tant que vice-président de la Sabix, je m’autorise à vous joindre un extrait de son chapitre 72, intitulé « des samouraïs en bicorne » et à vous recommander de faire l’acquisition de ce magnifique livre et pas seulement parce qu’il parle de moi ! Il vous suffit pour cela de cliquer sur http://www.sabix.org/portraits.html
UNE GUERRE DE SÉCESSION
Jules Brunet (1857) est le conscrit de Léonce Verny, le camarade de promotion du futur général André ou du futur président Carnot. Évoquons d’abord ses talents d’artiste. Brunet est un excellent dessinateur. Pour son plaisir, mais aussi pour le compte de l’Illustration. Sa hiérarchie l’avait autorisé à envoyer des croquis à cette revue. Aussi avons-nous de lui de très beaux portraits de nobles japonais, ou de femmes dans la rue, et nous pouvons découvrir des ruelles de village ou des horizons de montagnes et de rivages qui font écho aux gravures des grands peintres japonais de ce siècle. Mais s’il est au Japon, c’est pour enseigner aux japonais l’art français de la guerre, qu’il a appris à l’X, à Metz et comme artilleur au Mexique. Il le fait dans une période tumultueuse. En 1868, l’empereur n’a pas encore consolidé son pouvoir. Il doit combattre des soulèvements. Avec sagesse, la France observe une certaine neutralité. Mais Brunet, accompagné de quelques sous-officiers français, s’esquive et rejoint les insurgés regroupés dans une « Confédération du Nord ». Il écrit à cette occasion à Napoléon III une belle lettre de démission, tout en l’assurant qu’il continuera à servir le parti de la France, notamment si ses amis triomphent dans cette guerre civile, et à « répandre les idées françaises ». Brunet part donc avec Enomoto, qui sera pendant quelques mois président de la République d’Ezo, dans le Hokkaïdo. Les rebelles sont vaincus ; Brunet s’enfuit, les Français le recueillent. L’empereur fut magnanime avec certains de ses adversaires vaincus, attentif à leur poids politique. Et tout se passa ensuite pour Brunet (et ses complices français) comme s’il vivait deux vies parallèles. Celle du procès en France, de la réprimande, du verdict d’une condamnation. Et celle de la rédemption, avec une courageuse guerre contre la Prusse. Hollywood, attentif aux bons scénarios, utilisera cette histoire pour Le Dernier Samouraï.
Phares, 24 destins, par Jacques Attali (63)
Si vous voulez en savoir plus sur le Japon du XIXème siècle, je ne saurais trop vous recommander de lire Phares de Jacques Attali (Actes Sud, 1992 et Poche 2010, 811 p). Il y présente la vie de 24 personnes qu’il considère comme des phares de notre temps, depuis Confucius et Aristote jusqu’à Ho Chi Minh et Hampâté Bâ, en passant par Maïmonide, Saint Thomas d’Aquin, Madame de Staël ou l’empereur Meiji (1852-1912).
Un été en France avec Hervé Mariton (77)
Si vous préférez écouter la radio, Hervé Mariton (X 77) intervient pendant tout l’été un peu avant 9 h sur Radio Classique dans une émission intitulée “Un été en France”.
Maire de Crest (Drôme) et président de l’association « Les 100 plus beaux détours de France », Hervé nous emmène à la découverte d’une ville ou d’un village emblématiques de France, répertoriés par le guide vert Michelin.
Bon été !