Rappel du premier épisode (le 26 juin, une journée noire chez les jaunes et les rouges)
Le banquier Bruno avait tout prévu pour que l’assureur Philippe lui succède sans coup férir à la tête de la prestigieuse camorra Dallax. Las, Philippe, qui veillait scrupuleusement à ce que ses millions de clients payent leurs cotisations en temps et en heure, n’avait pas trouvé le temps de payer la sienne. De minimis non curat praetor ! Bruno avait en catastrophe fait appel à Marwan qui, après avoir passé des années à vendre des autobus volants à travers le monde, était en villégiature en Polynésie avec un ancien premier ministre. Las, mécontent d’être évincé sur la base d’un dossier secret, le narrateur, qui pensait, comme Josué, que la septième fois serait la bonne, mettait les pieds dans le plat et se demandait si l’élection de Marwan était bien régulière. Malgré tout, contrairement aux tragédies grecques, le nouveau conseil terminait la journée dans la liesse avec un cocktail gigonnaire.
L’élection de Z
Dans cette série interactive, ce sont les lecteurs qui écrivent la suite de l’histoire à leur guise, comme dans T’A in fire, le dernier film de Sameh Zoabi. Cinquante nuances de réactions jaunes et rouges, de l’incrédulité à la colère en passant par la stupéfaction et l’indignation ! Plutôt que la soumission, la plupart recommandent de poursuivre la contestation. Certains recommandent la plainte contre X, la bien nommée ! Mais ils veulent savoir comment Zarrouati a pu être élu en 2014 sans être à jour de ses cotisations. C’est là qu’intervient l’ancien président de l’AX Laurent Billès-Garabédian (83), jusqu’ici resté dans l’ombre. Interpellé par le narrateur après l’AG de 2014, Laurent lui suggérait froidement de porter l’affaire devant la justice s’il n’était pas content. Avant qu’il ait pu peser le pour et le contre, Hubert recevait un appel de Jacques Biot (71), alors président de l’Ecole, lui recommandant gentiment de ne pas faire de vagues car mieux vaut tolérer une injustice que susciter un désordre. Cela ne vous rappelle rien ?
L’inaction de M
Au lu des déclarations de Marwan relatives au caractère inacceptable, intolérable et absurde de la situation actuelle, beaucoup de lecteurs se sont demandés ce qu’il a fait sur ce sujet au sein du conseil d’administration de Dallax dont il est membre depuis 2013 ? Aucun PV des 6 dernières années ne mentionne son intervention sur ce sujet (ni d’ailleurs sur aucun autre). En fait, ce détail lui avait échappé car il n’a assisté qu’à 3 séances du conseil sur 18 depuis la fin 2015. Il n’a néanmoins pas été radié en 2016 ni en 2017 ni en 2018 malgré le caractère impératif de l’article 8 du Règlement intérieur alors que les seules excuses possibles sont la maladie ou la force majeure. Il a toujours été en parfaite santé. Reste la force majeure. Mais aucun PV du conseil ne mentionne que son cas ait été étudié. Une seule explication selon certains : le comité d’audit aurait établi un dossier secret sur ce sujet. Logique puisqu’il s’occupait, avant d’en être exfiltré, de défendre Airbus contre de graves accusations de corruption par le Serious Fraud Office de Grande-Bretagne et le Department of Justice des USA. Secret Défense !
Le rapport S
Mais ne croyez pas que le conseil avait négligé la question. Elu en 2011 à la suite d’un putsch contre Christian Gérondeau (57), seul président de l’AX qui n’ait pas fait ses 4 ans depuis des décennies – même Daniel Dewavrin (58) avait fait ses 4 ans (2006-2010) bien que mis en examen en plein milieu de mandat – Laurent B-G avait nommé en octobre 2014 une commission chargée de proposer une réforme des statuts et du règlement intérieur. Présidée par Pierre Séguin (73), énarque, contrôleur général des armées, secrétaire général de l’AX, cette commission remettait son rapport en avril 2015 avec un éventail de propositions sur chaque sujet, afin de laisser au conseil le soin de choisir celle qui lui paraissait la plus appropriée. Les sujets traités étaient : 1) sélection des candidats au Conseil ; 2) dématérialisation des documents de gouvernance ; 3) mandats au Conseil ; 4) paiement des cotisations ; 5) situation particulière des veuves ; 6) groupes X ; 7) missions de l’AX ; 8) problématique de l’obsolescence. Et tenez vous bien, Laurent m’avait nommé membre de la commission et j’étais précisément chargé du point 1 !
Las, effrayé de sa hardiesse et prétextant qu’il fallait avant toute chose savoir quelles conséquences aurait le rapport Attali (l’énarque, pas l’X) sur la définition du polytechnicien et qu’il ne fallait pas déranger trop souvent le service du ministère de l’Intérieur en charge des associations d’utilité publique, Laurent décidait qu’il était urgent de ranger le rapport au placard. Ignorant superbement ce rapport, son successeur Bruno n’hésitait pas à soumettre à l’AG de juin 2017 une mini- réforme portant sur 3 points : 1) nommer le président de l’X membre de droit ; 2) permettre le vote dématérialisé ; 3) renforcer le lien avec les groupes X. Cette réforme, dont seul le point 1 a été mis en œuvre, a été approuvée par 1361 voix sur 1620, soit 84 % des votes exprimés mais moins de 4 % des 36.422 membres de l’association selon le site de l’AX, qui ne précise pas pudiquement combien sont de vrais membres à jour de leur cotisation ?
Des parrains à gogo
Beaucoup d’entre vous m’ont gentiment proposé de me parrainer. Certains m’ont expliqué qu’ils ne payaient plus leur cotisation depuis longtemps mais sont allés jusqu’à proposer de payer leur arriéré sur le champ si c’était nécessaire pour être parrain ! Je les en remercie vivement mais je leur confirme que c’était inutile pour deux raisons. 1) comme je l’ai déjà dit, j’ai plus de 90 parrainages valables (parrains en vie et en règle) ; 2) en m’inscrivant sur les bulletins de vote, l’AX a implicitement considéré que j’étais éligible et ne pouvait pas se déjuger a posteriori, nonobstant le rapport secret du comité d’audit, car il lui était facile de vérifier que mes parrainages étaient bien dans ses dossiers. En cela, mon cas était différent des 3 autres qui étaient irrémédiablement inéligibles pour cause de non-paiement de cotisation. Nemo auditur turpitudinem allegans !
L’initiative hardie
Beaucoup de lecteurs m’ont demandé quelle initiative hardie j’aurais proposé à Marwan pour lui permettre de se sortir du guêpier dans lequel il se trouve. Il s’agissait ni plus ni moins qu’il reconnaisse que la seconde partie de l’AG n’avait pas eu lieu, de la re-convoquer dans les règles avant fin juillet et de tenir un conseil d’administration dans la foulée pour désigner un nouveau bureau.
Marwan a encore quelques jours pour mettre en oeuvre cette solution amiable qui est certes douloureuse pour lui mais surtout pour l’équipe sortante à laquelle il peut facilement faire porter le chapeau.
Vous en saurez plus dans le troisième épisode de cette passionnante saga, à venir bientôt. Comme pour le présent épisode, vos suggestions seront les bienvenues. Et, bien sûr, vous avez le droit de diffuser ce message à votre promo et à vos amis sans modération !
Hubert Lévy-Lambert, alias Josué